Tandis que la campagne sucrière est à mi-chemin, une quinzaine de planteurs de l'Etang Saint-Louis a décidé ce dimanche 14 septembre 2014 de tirer la sonnette d'alarme. Leurs terrains situés sur le plateau du Gol sont régulièrement inondés, rendant impossible la récolte mécanisée. Pour Jean-Bernard Maratchia, vice-président de la CGPER (Confédération générale des planteurs et éleveurs de La Réunion), cette situation ne peut plus durer alors que l'usine du Gol a déjà reçu plus de 300 000 tonnes de cannes.
Que se passe-t-il en ce moment sur le plateau du Gol ?
Des terres sont inondées alors que c’est la période des coupes. Les agriculteurs n’arrivent pas à charger les cannes car le niveau d’eau est trop haut. Cela représente un terrain d’environ 80 hectares. Les producteurs n’arrivent plus à replanter, les tracteurs ne peuvent plus y circuler…
D’où vient ce problème ?
Le gros souci, c’est l’entretien de l’embouchure. J’ai demandé lors du dernier comité de bassin que le nécessaire soit fait pour que l’activité agricole ne soit pas oubliée. On peut couper et laisser par terre les cannes, mais on ne peut plus les charger mécaniquement. Le temps passe et cela fait déjà un moment que nous avons demandé une action pour que les services de l’Etat mettent les moyens.
Comptez-vous mener des actions ?
Nous avons invité la DAAF (Direction de l'alimentation de l'agriculture et de la forêt) à venir sur place. Mais si rien n’est fait assez rapidement, on mettra la pression sur les autorités. La situation est urgente, nous sommes à mi-campagne. Quand la saison des pluies va commencer, cela sera encore plus inondé. Et si personne ne bouge, nous devrons demander des indemnisations à terme.
Comment se passe la campagne dans les autres secteurs ?
L’usine du Gol n’a pas eu de pannes. C’est vrai qu’il y a eu quelques soucis à Grand Bois, mais des solutions ont rapidement été mises en place. Les agriculteurs du Sud et de l'Ouest devraient avoir une meilleure campagne que l’année dernière. Nous en sommes à 320 000 tonnes sur le Gol, avec une meilleure richesse des productions. Je pense nous monterons en tonnage en fin de campagne.
Vous avez également été plutôt épargnés par les incendies…
Les mesures mises en place et les sanctions prises ont en refroidi certains. Des gens ont été mis en examen, certains ont été condamnés et cela a porté ses fruits. Nous avons eu quelques feux, mais moins que l’année dernière. Je pense que la politique menée par les forces de l’ordre et la justice fait que nous serons tranquilles dans les années à venir. On dit souvent que ce sont les agriculteurs qui mettent le feu, mais on voit bien que ce n’est pas vrai.
Dominique Sorain, le nouveau préfet de La Réunion, rendra visite à certaines exploitations cette semaine. Qu’attendez-vous de lui ?
Il vient d’un département agricole, je pense qu’il s’y connaît dans le sujet. J’espère qu’il sera à notre écoute, comme les anciens préfets. Après la grève que l’on a fait fin juillet, Jean-Luc Marx a pris l’engagement de suivre les dossiers. Je pense que le nouveau préfet sera dans cette continuité. Il sera à notre écoute et on espère que cela va marcher entre nous.
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