4 Syriens ont été interpellés

Mayotte face à l'immigration des pays en guerre

  • Publié le 17 novembre 2014 à 09:27

Après l'arrivée en septembre de deux ressortissants syriens et d'un Yéménite à Mayotte, les autorités mahoraises ont interpellé cette semaine quatre nouveaux Syriens arrivés clandestinement dans l'île aux parfums, annonce ce lundi 17 novembre 2014 le journal France Mayotte Matin. Les hommes- conduits dans un premier temps au centre de rétention administrative de Pamandzi - sont désormais pris en charge par l'association Mayotte Solidarité de Cavani, en attendant une décision de l'OFPRA (Office français de protection des étrangers et apatrides). Ces deux arrivées successives d'immigrés venant de pays en guerre inquiète dans l'île au lagon, craignant que Mayotte ne se transforme en "brèche" pour les populations du Moyen-Orient.

Il y a un mois et demi, deux Syriens et un Yéménite étaient arrivés clandestinement à Mayotte à bord d'un kwassa-kwassa. Interpellés par les autorités mahoraises, les trois immigrés ont demandé l'asile politique et ont été conduits auprès de l'association Mayotte Solidarité de Cavani. Pour Samuel Boscher, rédacteur en chef de France Mayotte Matin, "l'information était inquiétante mesure où la Syrie est un pays en guerre, partagé entre le pouvoir loyaliste de Bachar El-Assad et l’opposition menée par l’Etat Islamique."

Cette semaine, l'histoire s'est répétée : cette fois-ci ce sont quatre syriens qui ont été interpellés par les forces de l'ordre. "Ceux-ci seraient passés par le Yémen avant d’être arrêtés aux Comores et d’y être emprisonnés", indique le journaliste. Les migrants auraient réussi à s'évader de l'archipel pour rejoindre l'île aux parfums. Selon France Mayotte Matin, les quatre hommes auraient été conduits au centre de rétention administrative de Pamandzi à la suite de leur interpellation.

Remis en liberté, ils sont à présent hebergés à Cavani auprès de l'association Mayotte Solidarité. A l'instar des trois hommes arrivés en septembre, ces personnes attendent aujourd'hui une décision de l'OFPRA (Office français de protection des étrangers et apatrides) au sujet de leur situation. Pour Samuel Boscher, "il s'agit d'un véritable casse-tête pour les autorités locales qui craignent que les deux Syriens arrêtés il y a quelques semaines n’aient été que des éclaireurs pour ouvrir une nouvelle route pour les très nombreux réfugiés de ce pays."

Pour rappel, en 2009, 15 Irakiens avaient été interpellés dans les mêmes conditions. A la nuance que le préfet de l'époque avait décidé de reconduire ces immigrés vers leur point de départ : les Comores. "Cette fois, les choses sont différentes. Il n’y a pas eu de retour ordonné à la case départ et cela pourrait bien donner des idées à d’autres Syriens candidats à une vie meilleure à l’ombre du drapeau français", s'inquiète le rédacteur en chef du quotidien mahorais.

"Que se passera-t-il demain si effectivement Mayotte devient la nouvelle porte d’entrée française des très nombreux pays en guerre ?", s'interroge le journaliste. Dans ce cas, les permis de séjour délivrés ne pourront permettre aux populations venant du Moyen-Orient de rester uniquement sur le territoire mahorais, devant "une plate-forme d'accueil de la misère mondiale."

"L’Europe dont Mayotte fait partie devrait donc regarder d’un peu plus près cette situation particulièrement alarmante", souligne France Mayotte Matin. Le 101e département français, qui doit déjà faire face à une pression migratoire énorme venant des Comores, est aujourd'hui confronté à un problème de plus grande ampleur dans une période où Mayotte doit également faire face à la montée d'un islam radical

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