Conseil départemental de prévention de la délinquance

La Réunion sur la voie de la vidéosurveillance

  • Publié le 17 novembre 2014 à 15:28

Le conseil départemental de prévention de la délinquance s'est tenu ce lundi 17 novembre 2014 à la chambre de commerce et d'industrie. "L'objectif est de réunir l'ensemble des partenaires en matière de prévention de la délinquance. Le maître mot c'est décloisonner", a déclaré Dominique Sorain, préfet de La Réunion. Plusieurs thèmes ont été abordés lors de cette réunion, notamment les violences faites aux femmes, la sécurité routière ou encore la lutte contre la drogue et l'alcool. Des solutions ont été évoquées par les différentes autorités, notamment le recours à la vidéosurveillance dans certaines municipalités. "Ce n'est pas une atteinte aux libertés, c'est un moyen de lutter contre la délinquance et les incivilités. J'appelle les communes à utiliser ce dispositif", a commenté le représentant de l'Etat à La Réunion.

Préfecture, justice, police, gendarmerie, département, communes, associations… Tout ce beau monde s'est réuni autour d'une table ce lundi afin de travailler sur le renforcement de la prévention de la délinquance. Si les chiffres de 2014 ne sont pas encore connus, Dominique Sorain a annoncé que La Réunion se trouve "dans la moyenne nationale en terme de délinquance."

"La Réunion se situe entre le 60e et le 65e rang national. Ca ne veut pas dire que nous devons nous satisfaire de ces chiffres. Il y a toujours trop de problèmes de délinquance, toujours trop d'accidents sur les routes. Il faut être dans une vigilance quotidienne", a déclaré le préfet de La Réunion.

Cette vigilance a également été rappelée par le représentant de la justice. "J'ai été frappé par un certain nombre de vols de voitures avec des victimes qui n'avaient pas fermé les véhicules à clé. Il y a beaucoup d'endroit où les gens croient qu'ils sont en sécurité, en se disant qu'ils ne seront jamais victimes d'infraction. Sans avoir la peur au ventre, il faut faire attention", a commenté Eric Tufféry, procureur de la république.

Pas de "big brother" pour le préfet

Si les chiffres sont assez encourageants, certains sont moins satisfaisants. Les violences faites aux personnes sont notamment en augmentation. "Est-ce parce que nous détectons plus de cas ? Est-ce qu'il y a plus de problèmes ? Il est difficile de le dire, mais en tout état de cause il faut apporter une réponse à ces besoins", s'interroge le représentant de l'Etat.

Parmi les réponses envisagées, la vidéosurveillance a notamment la faveur des collectivités. Six communes, notamment Saint-Denis ou Saint-Louis, se sont lancées dans le déploiement d'un tel dispositif. Une pratique qui est encouragée par Dominique Sorain qui ne veut pas attendre parler d'effet de flicage : "ce n'est pas une atteinte aux libertés, c'est un moyen de lutter contre la délinquance et les incivilités. J'appelle les communes à utiliser ce dispositif qui peut être financé par l'Etat."

L'installation de caméras dans les municipalités de l'île intéresse déjà les villes de Cilaos, Salazie ou encore Saint-André. Une société de transports en commun de l'île compte également faire usage de ces moyens. La vidéosurveillance est également encouragée par la justice réunionnaise. "Les délinquants, sachant qu'ils sont filmés, hésiteront à passer à l'actes. Et si jamais ils commettent un délit, les enquêteurs pourront réquisitionner les images et identifier les auteurs", souligne Eric Tufféry, procureur de la république.

Un record de piétons tués

La lutte contre les violences faites aux femmes a également été au coeur des discussions lors de ce conseil départemental de prévention de la délinquance. "C'est l'un des gros problèmes de l'île. Nous sommes sur un taux légèrement supérieur à la moyenne nationale", souligne Dominique Sorain. L'un des principaux objectifs est d'encourager les femmes victimes de violences à porter plainte en gendarmerie ou au commissariat.

Afin d'encourager les femmes à parler de leur situation, des intervenantes sociales ont été mises en place par le conseil général afin de pouvoir recevoir les femmes qui souhaitent porter plainte. "Elle ont peur de se dévoiler. Ce n'est pas évident d'aller en gendarmerie devant un tas de personne pour confier ses problèmes. Elles sont là pour les écouter et les orienter vers les services concernés", souligne Isabelle Poudroux, conseillère gnénérale. 193 familles ont notamment été hébergées par le département pour un montant de 90 000 euros.

L'autre grand volet abordé lors de cette réunion est la sécurité routière. Si La Réunion est dans la moyenne nationale, le département se distingue avec le nombre de piétons morts sur les routes. "Ce week-end, nous avons encore eu un piéton tué. Cela fait 17 depuis le début de l'année, c'est presque un record national. Il faut vraiment agir. La situation est aussi inquiétante pour les deux-roues avec 13 tués en 2014", indique le préfet de La Réunion.

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