Zéop compte raccorder 50 % des Réunionnais à la fibre optique d'ici 48 mois

Le très haut débit face à l'horizon 2020

  • Publié le 20 novembre 2014 à 13:38

En 2020, 80 % de la population réunionnaise devra être couverte par du très haut débit. En tout cas, c'est le but affiché par les collectivités locales et par l'Etat. Avant d'atteindre cet objectif, Zeop a annoncé ce jeudi 20 novembre 2014 vouloir raccorder 50 % des Réunionnais à la fibre optique d'ici 48 mois. Pour atteindre ce chiffre symbolique, l'opérateur compte investir 70 millions d'euros. "C'est un projet massif pour le département de La Réunion. C'est la vraie continuité territoriale", a annoncé Nassir Goulamaly, directeur général du groupe Oceinde. Zéop - qui compte ainsi étendre son réseau dans le nord et l'est de l'île - souhaite avant tout faire descendre le prix de la bande passante à La Réunion.

"L'île doit être équipée en très haut débit. C'est déjà en partie fait, il s'agit maintenant de généraliser dans toutes les zones. Il faut offrir à l'ensemble des Réunionnais du très haut débit", avait déclaré en septembre dernier Thierry Devimeux, secrétaire général pour le développement régional à la préfecture.

Afin d'encourager ce développement de la fibre optique, une aide de 45 millions d'euros avait été accordée à la Région Réunion via le fonds de solidarité numérique. A cette somme d'ajoutent ce jeudi 70 millions d'euros supplémentaires annoncés par Zéop.

"Nous annonçons le plus important programme d'investissement de très haut débit à La Réunion", a déclaré Xavier Hermesse, directeur général de l'opérateur. L'objectif est ambitieux : raccorder 50 % de la population réunionnaise à la fibre optique d'ici 48 mois. Déjà présent dans l'ouest et le sud de l'île, et depuis peu à Sainte-Marie, la compagnie souhaite continuer son développement en élargissant son réseau aux villes de Sainte-Suzanne, Saint-Benoît, Saint-André, Saint-Joseph et Saint-Denis.

Dans le chef-lieu - où une convention a déjà été signée entre Orange, l'Etat et la commune pour le déploiement de la fibre optique - Zéop sera co-investisseur et cofinancer de ce projet.  D'ici deux ans, 120 000 nouveaux foyers réunionnais seront ainsi raccordés par Zéop ou en co-investissement.

"Notre vocation est le développement économique du département. Le très haut débit créé de la richesse et de l'emploi", assure Nassir Goulamaly. Le directeur du groupe Oceinde s'appuie notamment sur une étude du cabinet Arthur D. Little affirmant que 1 euro investi dans la fibre équivaut à investir 6 euro dans le PIB du territoire.

Un constat partagé en partie par Thierry Devimeux. "Nous sommes dans une compétition mondiale et La Réunion n'y échappe pas. Elle a besoin d'augmenter son potentiel internet pour permettre d'être plus compétitive. Et nous nous assurons que tout cela se passe dans les bons délais", assure le secrétaire généal pour le développement régional auprès du préfet de La Réunion.

La Réunion pendue au bout du câble

Mais ce développement de La Réunion passera en 2020 par des investissements qui vont au-delà du déploiement de la fibre. Aujourd'hui Zéop annonce que le prix du mégabit est de 30 euros à La Réunion, contre 1 euro à Paris. Selon l'opérateur, cette contrainte freine le développement du numérique dans l'île.

"Des consortiums sont propriétaires des câbles, les prix baissent, mais pas suffisamment rapidement. Il faut une forte volonté politique pour participer à l'effort. La continuité numérique fait partie de la continuité territoriale", souligne Xavier Hermesse. Le câble Safe - qui connecte La Réunion à internet - est considéré comme "obsolète" par Nassir Goulamaly.

"La question des câbles sous-marins est posée et la Région Réunion envisage une réflexion pour savoir s'il ne faudra pas à moyen terme rajouter un câble sous-marin pour permettre d'augmenter les débits entrants et sortants", affirmait de son côté Thierry Devimeux.

"A l’heure du basculement au très haut Débit, l’utilisation actuelle du câble apparaît insuffisante au regard de l’impératif d’équité d’accès à ce service alors qu’une grande partie des surcoûts sont reportés sur le consommateur réunionnais", soulignait en novembre 2012 le rapport officiel préparant le programme 2014-2020 pour l'île de La Réunion.

En attendant un abandon du câble Safe, Zéop propose d'installer un serveur de cache dans l'île. Cette solution "alternative et provisoire" permettrait ainsi d'optimiser l'arrivée de flux internet dans les foyers réunionnais. Avec ce programme d'investissement, l'opérateur - qui compte actuellement 20 000 clients - espère séduire le maximum de Réunionnais à l'horizon 2016. "Pourquoi pas au-delà de 100 000 ? C'est ambitieux !", espère Nassir Goulamaly.

Ouissem Gombra pour www.ipreunion.com

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