Étude de l'Insee sur les villages mahorais en 2012

À Mayotte, un tiers des logements sont des cases en tôle

  • Publié le 20 décembre 2014 à 13:15

À Mayotte, l'habitat se modernise et le parc de logements en dur se développe rapidement, représentant 63 % du parc immobilier en 2012, note l'Insee dans son étude consacrée aux villages mahorais publiée ce jeudi 18 décembre 2014. Mais un tiers des logements sont toujours constitués de maisons en tôle et une part importante de la population reste à l'écart du marché du travail avec seulement 29 % des Mahorais en emploi, relève également l'institut de la statistique, soulignant que les conditions de vie sont meilleures sur le littoral ouest de l'île aux parfums.

Selon l’Insee, les logements mahorais sont de mieux en mieux équipés : 94 % sont reliés à l’électricité et 70 % disposent d’un point d’eau potable à l’intérieur. Mais les conditions de vie se déclinent différemment dans chacun des 72 villages de Mayotte. La part des maisons en tôle s’échelonne ainsi de 4 % dans le village de Chembenyoumba à 71 % à Hamouro. La part de la population en emploi est aussi hétérogène : de 10 % dans le village de Kahani mais de 49 % à Mbouanatsa. L'analyse des indicateurs d’activité, de formation, d’aspect du bâti ou d’équipement des logements et des ménages permet de classer les 72 villages de Mayotte en cinq groupes homogènes et d’isoler le village de Dzaoudzi, qui est surtout un centre administratif et militaire.

Groupe 1 : Des conditions de vie supérieures à la moyenne

Les 23 villages où les conditions de vie sont les meilleures abritent 55 700 habitants soit un quart de la population mahoraise. Ils sont localisés essentiellement sur le littoral ouest de l’île. La plupart des logements (80 %) sont des logements en dur. Les installations sanitaires sont très fréquentes : 83 % des domiciles ont l’eau courante. Le taux d’activité des habitants est aussi plus élevé que la moyenne du territoire (49 % contre 46 %).

Groupe 2 : Habitat précaire équipé

Six mahorais sur dix, soit 125 000 personnes, résident dans 28 villages caractérisés par un habitat précaire mais bien équipé. En effet, dans ces villages, 40 % des logements sont des maisons en tôle contre 32 % à Mayotte. Ils sont localisés dans Mamoudzou et sa proche périphérie ainsi que sur Petite Terre, mais aussi dans des villages du sud de l’île. Ce groupe est proche de la moyenne mahoraise.

Groupe 3 : Faible accès à l’eau et forte croissance démographique

Les 17 400 habitants de sept villages de ce groupe sont confrontés au problème majeur de l’accès à l’eau. Localisés en périphérie de l’agglomération de Mamoudzou, seuls 62 % des logements disposent d’un point d’eau potable à l’intérieur. En conséquence, les installations sanitaires sont peu répandues : 37 % des logements ont un WC à l’intérieur et 35 % ont une douche. La population de ces villages est en très forte croissance entre 2007 et 2012 (+ 65 %).

Groupe 4 : Population en marge du marché du travail

Localisés à l’écart de l’agglomération de Mamoudzou, cinq villages concentrent une population en marge du marché du travail : 4 400 habitants sont concernés. Moins d’un tiers de la population en âge de travailler se porte sur le marché du travail et seulement une personne sur quatre occupe un emploi. Bien que trois ménages sur quatre aient accès à l’eau et la grande majortité (94 %) à l’électricité, l’équipement des logements est faible : un sur quatre seulement est équipé d’une cuisine, et moins d’un tiers de ces logements disposent d’une douche ou d’une baignoire.

Groupe 5 : Conditions de vie très défavorisées

Huit villages dispersés sur le territoire sont les plus défavorisés et abritent 9 400 habitants (4 % de la population de Mayotte). La population est particulièrement touchée par le chômage (50 % au sens du recensement de la population). L’habitat est composé à 40 % de maisons en tôle et l’équipement des logements est très faible.

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