
Le 24 février dernier, Didier Robert faisait part de sa décision de quitter son poste de président du conseil de surveillance d’Air Austral, eu égard aux recommandations de la chambre régionale des comptes. Dans la foulée était annoncée la recomposition de la gouvernance de la compagnie, avec la suppression de ce conseil de surveillance et du directoire, au profit d’un conseil d’administration plus "classique" présidé par Marie-Joseph Malé. Autant d’évolutions qui doivent être entérinées ce lundi 16 mars lors d’une assemblée générale extraordinaire.
Mais pas sûr que cela suffise à régulariser la situation de la compagnie réunionnaise, toujours détenue à 98 % par la Sematra, société d’économie mixte où la Région est grandement majoritaire à plus de 70 %. La chambre régionale des comptes suggère en tout cas des changements bien plus profonds pour faire revenir Air Austral dans les clous de la loi, qui limite la participation des collectivités au sein d’une entreprise commerciale à 33 %.
"Un montage juridique irrégulier"
Dans son rapport, la chambre envisage ainsi deux solutions. La première prévoit "la dissolution de la Sematra assortie d’une prise de participation directe de la Région et du Département au capital d’Air Austral sous réserve d’une autorisation préalable (...) et du respect du niveau de participation". La deuxième suggère la "transformation de la société anonyme Air Austral en société d’économie mixte locale" et "la dissolution de la Sematra ou l’absorption d’Air Austral par la Sematra".
En gros, comme l’évoquait déjà Imaz Press le 26 février, malgré le départ de Didier Robert de la présidence du conseil de surveillance et l’instauration d’une "nouvelle gouvernance", le problème du statut de la compagnie réunionnaise reste entier. Et pour la chambre régionale des comptes, la cause en est clairement identifiée : la Sematra, qu’elle décrit comme "une société écran à la régularité contestable".
À la faveur de la fameuse recapitalisation opérée en 2012 ayant permis d’injecter plus de 63 millions de fonds publics et d’évincer les actionnaires privés, la Sematra est en effet devenue, selon la chambre, "une holding qui permet aux collectivités locales de participer irrégulièrement au capital d’une société commerciale". Les termes employés sont sans équivoque, la CRC évoquant également "un montage juridique irrégulier" qui "viole les dispositions législatives qui interdisent la participation des collectivités locales au capital des sociétés commerciales".
Des risques de poursuite pour "prise illégale d’intérêts"
En clair, Air Austral est dans l’illégalité depuis près de trois ans. La chambre régionale des comptes met ainsi en exergue le "risque financier et juridique" que cette situation hors normes fait courir "aux collectivités territoriales membres de la Sematra", soit la Région et le Département, mais aussi "aux élus locaux administrateurs de la Sematra et membres du conseil de surveillance d’Air Austral", soit Didier Robert, Jean-Louis Lagourgue et Nassimah Dindar, tous trois étant "susceptibles d’être poursuivis pour prise illégale d’intérêts". Des mots qui ont donc précipité la dissolution du conseil de surveillance et la mise en retrait des élus annoncées le 24 février.
Mais c’est surtout le président de Région qui se trouvait dans le viseur des magistrats, cumulant les fauteuils de président du conseil de surveillance d’Air Austral et de PDG de la Sematra. "La chambre constate qu’un tel cumul de fonctions traduit une concentration de pouvoirs au profit de Monsieur Didier Robert", ce qui "l’expose à un risque de conflit d’intérêts", note en effet le rapport.
L’avis de la chambre régionale des comptes est donc sans appel, même si du côté de la Région, on ne semble pas disposé à envisager une évolution de la Sematra. "Aucune des recommandations formulées ne semble adaptée à la situation d’Air Austral", estime en effet Didier Robert dans un courrier de réponse daté du 7 avril que dévoile le Quotidien.
Malgré tout, la tolérance accordée à Air Austral sur ces différents manquements à la réglementation pourrait bien arriver à son terme. D’autant que suite au recours de Corsair pour contester la recapitalisation de 2012, c’est désormais l’avis de la Commission européenne qui est attendu...
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13 Commentaire(s)
en fait NON, il n'est plus à la présidence de la surveillance mais il reste ASSIS DANS LE GROS FAUTEUIL HORS LA LOI DE LA SEMATRA. iL EMARGE A COMBIEN EN TANT QUE TEL ???
Comment peut-on accorder encore sa confiance à un tel personnage ?
Espérons que la COMMISSION EUROPÉENNE va s'occuper de son cas et par la même occasion de toute la SEMATRA et
faire en sorte que nous réunionnais floués, soyons remboursés en billets d'avion à prix corrects.
Sa continuité territoriale n'est que de la poudre aux yeux, un système qui favorise les nantis, souvent militants. Certains ne s'en cachent pas sur leur facebook, c'est scandaleux !
Magouilles magouilles et magouilles !
N'importe quel blaireau pourrait pondre un redressement bidon avec des fonds publics. C est totalement illégal dès sa conception.
ce mec il faut le (supprimé pour prise à partie)
Vu !