Une caserne prise d'assaut par la foule à Mananjary

Émeutes à Madagascar : quatre manifestants tombent sous les balles des gendarmes

  • Publié le 28 mars 2015 à 08:46

Dans la nuit du mardi 24 au mercredi 25 mars 2015, des affrontements entre gendarmes et émeutiers ont fait quatre morts parmi les manifestants dans la ville malgache de Mananjary. À l'origine de ces troubles, le décès suspect d'un membre du comité local de sécurité qui aurait été battu à mort par des gendarmes, déclenchant l'attaque de la caserne locale par la foule.

Comme l’écrit le site madagascar-tribune.com, l’origine des troubles ayant frappé la ville de Mananjary dans la nuit de mardi à mercredi est "assez confuse". Le point de départ serait un simple vol de manioc. Les deux auteurs du délit aurait ensuite été capturés, puis livrés à la compagnie de gendarmerie par des membres du comité local de sécurité, "accompagnés d’une cohue de badauds en état d’énervement total", selon le récit de l’Express de Madagascar.

C’est ensuite que les versions s’embrouillent. D’après les propres mots du maire de Mananjary, "pour des raisons inexpliquées, deux gendarmes (...) ont roué de coups l’un des membres du comité de vigilance, âgé d’une trentaine d’années". "Les informations en ma possession révèlent que celui-ci a été battu à coups de crosse de kalachnikov en plein crâne, avant que les deux gendarmes ne le jettent au sol pour écraser ses parties intimes avec leurs brodequins. Le malheureux a succombé sur son lit d’hôpital 24 heures plus tard. Une marée humaine s’est alors ruée vers la caserne", a-t-il également confié à l’Express.

Des gendarmes mis en cause

Mais cette thèse de la "bavure" a été dans un premier temps démentie par la gendarmerie. Selon le directeur de la sécurité et des renseignements, "le membre du comité local de sécurité qui y a laissé la vie s’est fait agresser par la foule". Il aurait ainsi été pris pour cible par "des individus opposés au fait de remettre les suspects aux gendarmes".

Quoi qu’il en soit, le décès de cet homme a déclenché une flambée de colère parmi la foule, se ruant sur la caserne aux alentours de 22 heures et se heurtant aux gendarmes armés "qui avaient pris position aux abords de leur camp", raconte l’Express de Madagascar. S’en souvent suivis des échanges de jets de pierre et de grenades lacrymogènes, avant que la tension ne monte encore d’un cran.

Vers minuit, "des tirs en rafale ont secoué le quartier" et "certains manifestants sont tombés", rapporte le maire de Mananjary. Alors que cinq ou six victimes ont été évqouées dans un premier temps, le bilan serait finalement de quatre morts parmi les émeutiers. Près de 150 gendarmes ont ensuite été envoyés en renfort pour rétablir le calme.

Une enquête a été ouverte pour établir le fil des événements et déterminer les responsabilités des uns et des autres. "Les premiers éléments révèlent que les gendarmes compromis dans cette affaire ont levé la main sur le défunt. Des mesures exemplaires seront prises à leur encontre. Ils seront présentés devant le Parquet", a confié à l'Express le général de brigade Anthony Rakotoarison, directeur de la sécurité et des renseignements  auprès de la Gendarmerie nationale.

www.ipreunion.com

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