Ces écosystèmes forestiers sont menacés par la pollution urbaine

À Mayotte, la mangrove se meurt

  • Publié le 12 avril 2015 à 05:00

"Mayotte abrite de belles forêts de mangroves qui subissent une pression considérable en raison de l'essor de l'urbanisation et d'une très forte densité humaine" : c'est qui ressort d'un rapport du CNRS. Comme à Tsimkoura, où la mangrove est menacée de disparition.

Du côté de Tsimkoura, en direction de Poroani, "la mangrove se meurt", indique France Mayotte Matin, qui dresse un constat inquiétant de l’état de ces écosystèmes forestiers sur l’île aux parfums, en s’appuyant notamment sur un rapport du CNRS. "L’eau monte chaque année et gagne du terrain sur les habitations qui se trouvent à proximité. Les habitants sont excédés et lancent un appel au secours des autorités afin que des solutions soient trouvées", poursuit le quotidien mahorais.

C’est en effet un scénario quasi apocalyptique qui décrit le journal : "En 7 ans, plus de 10 mètres de glissements de terrains ont été constatés. La mangrove ne retient plus les eaux et chaque année, le phénomène s’accélère et les habitants risquent de tout perdre. Le spectacle est à la hauteur de leurs craintes, le lagon a déviré avec le temps les rangées de cocotiers qui tombent les uns après les autres et disparaissent engloutis. Personne ne sait où l’eau s’arrêtera de ronger la terre, les exploitations, les maisons..."

Première responsable de cet état de fait, la pollution, notamment les déchets plastiques et ménagers, qui "ont envahi l’espace", empêchant la mangrove de se développer. Mais aussi l’urbanisation, l’absence d’assainissement, le rejet des eaux usées en mer, le défrichement intense... autant d’interventions humaines agressant les forêts, "qui petit à petit reculent et disparaissent", souligne France Mayotte Matin.

Or, le quotidien rappelle que les mangroves "assurent des services écosystémiques irremplaçables, limitant l’érosion côtière, séquestrant le carbone et servant de zone tampon face aux cyclones et aux tsunamis".

Si peu d’études ont été consacrées à ces écosystèmes, une opération CNRS/IRD "2015, année de la mangrove" a été lancée afin d’alerter le public sur leur importance tant en France que dans les territoires d’Outre-mer, où se situent certaines des forêts les mieux préservées au monde.

Et France Mayotte Matin relate que le premier rapport du CNRS est sans appel concernant l’île aux parfums : "Mayotte abrite de belles forêts de mangroves qui subissent une pression considérable en raison de l’essor de l’urbanisation et d’une très forte densité humaine."

L’exemple le plus flagrant est Tsimkoura, où "la situation est devenue critique" selon le quotidien mahorais, mais "elle l’est aussi à Majicavo et en de nombreux points de Koungou", ajoute-t-il.

Et de conclure : "Avec le réchauffement de la planète et la montée des eaux ainsi que la disparition progressive des mangroves en certains endroits, la menace plane donc déjà sur de nombreux villages de l’île qui demain appelleront au secours comme à Tsimkoura, à Poroani, à Acoua..."

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