Les andains étaient destinés au chantier de la nouvelle route du littoral

Saint-Leu - Pas d'autorisation, pas d'engin de pesage pour les roches

  • Publié le 13 mai 2015 à 05:00

A Saint-Leu, une exploitation d'andains située près de la carrière de la Ravine du Trou a fait l'objet d'une vérification ce mardi 12 mai 2015. En effet, l'installation sans déclaration d'un pont bascule (engin de pesage) a été constatée sur place par les services municipaux qui ont dressé un procès-verbal. La procédure a été transmise au procureur de Saint-Pierre. "On ne cautionne pas ce genre de choses", a réagi pour sa part Frédéric Gardes, président de la GTOI (Grands travaux de l'océan Indien), qui se dit "surpris" par une telle utilisation de ses engins. Il a stoppé l'installation du pont bascule. Les andains sont destinés au chantier de la nouvelle route du littoral.

Depuis une dizaine de jours, les services municipaux de Saint-Leu ont remarqué un drôle de ballet au niveau de la Ravine du Trou. Des stocks de roches étaient déplacés régulièrement sur un terrain appartenant à une trentaine d'agriculteurs. Vérification faite, il s'avère que ces derniers ont passé un accord avec un entrepreneur pour autoriser l'exploitation d'andains dans leurs champs. Une demande de stockage de roches a notamment été déposée et acceptée par la préfecture.

Seulement, ce mardi, les agents communaux ont constaté qu'en plus d'un simple stock de roches, un pont bascule appartenant à la GTOI était en train d'être installé sans aucune déclaration officielle. Parce qu'il est "hors de question d'accepter que l'on agisse de la sorte" et que l'on "ne peut pas tolérer que l'on fasse tout et n'importe quoi sans s'assurer des effets néfastes que ce type d'activités pourraient aavoir sur l'environnement", les services communaux ont dressé un procès verbal, car "il y a des lois, des réglements, il faut les respecter".

La commune de Saint-Leu fait savoir son mécontentement à la GTOI. L'opération d'installation du pont basucle est alors suspendue, puis définitivement stoppée par Frédéric Gardes, également dirigeant du groupement attributaire du marché de la nouvelle route du llittoral. "J'ai appris la nouvelle par téléphone et j'ai passé les instructions pour tout arrêter et être certain qu'il n'y ait pas eu de loupé sur ce point là", concède-t-il.

           

            L'installation de ce pont bascule a rapidement été stoppée.

À noter que si le stockage des andains sur les terrains situés près de la Ravine du Trou est autorisé, l'extraction des roches et leur transport doivent faire l'objet d'une autorisation de la DEAL (Direction de l'environnement de l'aménagement et du logements). Des autorisations qui n'ont pas pu être produites par l'entrepreneur aux services municipaux présents ce mardi pour dresser leur procès-verbal.

De son côté, Frédéric Gardes préfère jouer la carte de la sécurité. "L'intention de l'entrepreneur est de vendre les andains au groupement pour la construction de digues (sur le chantier de la nouvelle route du littoral - ndlr). Ça nous intéresserait d'en avoir car nous sommes à la recherche de matériaux. [...] Mais nous n'avons pas de contrat avec lui, même s'il y a eu des discussions et que des contacts ont été pris. Pour l'instant, on n'a rien acheté. Et on n'achètera pas ces andains tant que les autorisations ne seront pas claires", prévient le patron des Grands travaux de l'océan Indien.

Est-ce que l'entrepreneur a voulu aller plus vite que la musique sans avoir sans la totalité des autorisations nécessaires ? "Il faut voir avec lui. Il est sur un terrain qu'il maîtrise et il a dû passer des accords avec les exploitants agricoles. S'il a voulu faire des travaux à ses propres risques, ça ne regarde que lui. Mais on ne cautionne pas ce genre de choses", souligne Frédéric Gardes.

La GTOI, qui a déjà passé commande auprès de trois sites qui sont en règle, est en discussion avec "au moins 10 autres sites à des états variés d'avancement". Des exploitations dont fait partie celle située près de la Ravine du Trou. "Pour le reste, je ne peux pas voir ce qui se passe sur tous les sites d'andains de La Réunion", se défend le responsable du groupement qui assure ne pas avoir mis la pression sur les entrepreneurs.

"Au contraire, on les retient et on les prévient qu'on n'achètera rien sans autorisation. Si on met de la pression, c'est plutôt du côté de la DEAL et des services de l'Etat pour qu'ils fassent du mieux qu'ils peuvent au niveau du traitement des autorisations. On ne veut surtout pas que des gens puissent se dire qu'ils peuvent faire n'importe quoi dans les champs et gagner de l'argent", termine Frédéric Gardes.

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4 Commentaires
china
china
8 ans

Quelle hypocrisie!Personne à la Réunion, ne voit ni ne sait rien.
Depuis quelque mois sur Saint-Louis,Bois de Nèfles Coco et le Ouaki là où j'habite des norias d'engins et de camions enlèvent les andains dans les terrains de particuliers tout contents d'en être débarrassés. Je l'ai constaté chez 2 voisins et chez mon frère. Aux prochaines pluies toute la bonne terre va être emportée !C'est une folie:les terrains sont en pente au Ouaki où on habite: coulées de boues à prévoir!

alejemance
alejemance
8 ans

La Réunion ? Le pays dans lequel chacun fait ce qu'il lui plait !
Le pays du bonheur sans doute !

hum
hum
8 ans

Les services municipaux ! hum ca sent le coup foireux , encore à la Thierry Robert , que n'invente t'il pas!

l\'zor
l\'zor
8 ans

C'est la panique à la pyramide inversée!!! Un chantier lancé.... sans les matériaux indispensables à sa réalisation!!! Cherchez l'erreur! Cette NRL sera le plus gros scandale de ces 30 dernières années! Mais le pire, c'est que c'est les contribuables donc nous qui allons payer :(