Réforme des collèges

Intersyndicale - Appel à la grève contre "une réelle inégalité" entre les établissements

  • Publié le 16 mai 2015 à 04:30

Au cours d'une conférence de presse ce vendredi 15 mai 2015, l'intersyndicale Snetaa, FO, SNFOLC, CGTR Educ'action, Saiper Pas 974, SNES-FSU, SNEP-FSU, SNUEP-FSU, SNALC et Sud Education, a lancé un appel à la grève mardi 19 mai à 10h devant le Rectorat, contre la réforme des collèges.

Cette journée de grève nationale sera l’occasion de demander " le retrait de la réforme des collèges " et de " défendre les disciplines, programmes et volumes horaires dans les collèges publics et privés ", a expliqué Jean-Paul Paquiry pour l’intersyndicale. Pour ce dernier, le plus important est de " défendre la transmission des savoirs ", car il s’agit là de la " destruction de l’instruction ".

" La réforme s’attaque aux diplômes nationaux et par conséquent aux qualifications qui sont les bases  des conventions collectives et des droits au Code du travail " a dénoncé le syndicaliste, pour qui la situation est grave.

Ce dernier a évoqué " des volumes horaires déloyaux, car ils dépendront des capacités des collèges " à fournir des enseignements à leurs élèves. Les syndicats ont également pointé du doigt l’autonomie imposée par la réforme, qui créera des déséquilibres entre les établissements. " C’est moins d’égalité et ce n’est pas la réduction des horaires qui permettra l’égalité " comme le laisse entendre le gouvernement, a indiqué Jean-Paul Paquiry.

D’autant que la ministre Najat Vallaud-Belkacem " veut supprimer 2 000 postes sur l’ensemble du territoire, dont 900 dans l’enseignement des langues anciennes ". Le syndicaliste s’est insurgé contre les mesures proposées, car " les langues anciennes ne seront plus proposées systématiquement dans les établissements et les horaires actuels n’existeront plus ".

"On va vers une mobilisation beaucoup plus importante"

Concernant les classes bi langue dès la 6ème et les sections européennes, " elles vont  totalement disparaître, au moment même où on dit que les jeunes doivent aller en Europe, ça pose un certain nombre de problème ". La suppression de ces classes et sections va aussi entraîner la disparition de près de 1 200 postes.

Enfin, autre point de tension entre le gouvernement et les syndicats, la suppression des heures de groupes inclus dans l’enseignement des matières telles que la physique/chimie. Pour compenser la suppression de certaines matières, la réforme prévoit trois heures d'accompagnement personnalisé, " mais comment faire du soutien individuel à 29 élèves par classe ", a déploré Jean-Paul Paquiry. Ce dernier a expliqué que cette situation allait pousser les établissements à recruter du personnel non titulaire pour faire du soutien.

" Chaque collège va donc décider de son fonctionnement et sera autonome. Tout dépendra des bassins d’emploi et de l’environnement du collège. Un collège du Chaudron aura moins de moyen que le collège Juliette Dodu ", a regretté le syndicaliste. Ce dernier a assuré que " si au soir du mardi 19, la ministre ne retire pas sa réforme, on va aller vers une mobilisation beaucoup plus importante ". 

www.ipreunion.com

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1 Commentaires
prudentissimus
prudentissimus
8 ans

Une langue vivante au CP ? Mais qu'ils apprennent d'abord à lire, écrire, s'exprimer correctement en français! L'année du CP est "lourde " pour un enfant.
Le suivi individualisé, qu'a -t-il donné dans les années passées??
Cette réforme est de la poudre aux yeux, comme l'ont été bcp de réformes...
Il suffit de voir le nombre d'enfants qui ne savent pas écrire sans faire de fautes, ni s'exprimer correctement à la sortie du collège ou du lycée.