Suite à la probable suspension du schéma départemental des carrières

Nouvelle route du littoral : un groupe malgache propose de livrer 10 millions de tonnes de roches

  • Publié le 4 juin 2015 à 16:01

Suite à la demande par le rapporteur public du conseil d'Etat de suspendre le schéma départemental des carrières, le groupe Sodiat a proposé ce jeudi 4 juin 2015 d'importer 10 millions de tonnes de roches massives de Madagascar afin de subvenir aux besoins de la nouvelle route du littoral. "Nous sommes les seuls à avoir les autorisations nécessaires du gouvernement (voir photo). Nous sommes les seuls à pouvoir continuer cette route sans la stopper", affirme Patrick Grondin, directeur de la carrière de Fort-Dauphin située au sud-est de la Grande Île.

Les conclusions du rapporteur public du conseil d'Etat demandant la suspension du schéma départemental des carrières a mis un sérieux coup de frein à la nouvelle route du littoral. Si elles doivent encore être validées par la haute juridiction, le temps de remettre à pied une nouvelle étude environnementale pourrait stopper le chantier au moins pendant plusieurs mois, si ce n'est une année. Et ce, sans compter la protestation en cours autour de la Ravine du Trou, où l'enquête publique au sujet de l'ouverture d'une carrière à Bois Blanc continue de mobiliser les habitants de Saint-Leu, des Avirons et de l'Etang-Salé.

Face à cette situation, Patrick Grondin a décidé ce jeudi de monter au créneau. Ce Réunionnais - qui est le directeur général de Madagascar assistance médicale - est également responsable d'une carrière située à Fort-Dauphin pour le compte du groupe Sodiat. "Il y a un problème sur le recours d'un élu concernant les carrières à La Réunion. Et ce n'est pas plus mal. Car on a la possibilité de fournir la nouvelle route du littoral en roches massives", annonce-t-il. D'après le chef d'entreprise, il est possible d'importer à La Réunion 400 000 tonnes de blocs par mois, sans compter 200 000 tonnes qui sont déjà en stock.

L'entrepreneur se base sur le rapport "d'experts internationaux" pour formuler sa proposition : "ils indiquent que la densité des roches recherchée pour la construction de la route et la nécessité d'avoir 10 millions de tonnes de roches au même endroit est impossible à La Réunion." Sa solution est donc simple : importer les roches nécessaires depuis le sud-est de la Grande Île. "Nous sommes les seuls à avoir les autorisations nécessaires. Nous sommes les seuls à pouvoir continuer cette route sans la stopper", ajoute-t-il, tout en montrant les registres de laissez-passer signés en mars 2015 par le directeur inter-régional de l'administration minière de Madagascar.

Une partie des bénéfices versée aux associations réunionnaises et malgaches

Pour Patrick Grondin, l'avantage de cette solution ne serait pas seulement écologique, mais également économique pour La Réunion : "ce coût de carrière va coûter 1,5 fois par rapport à l'importation." Selon le rapport sur lequel il s'appuie, la NRL coûterait en l'état actuel la coquette somme de 3 milliards d'euros. Le Réunionnais, qui vit et travaille à Madagascar, assure que l'exploitation de la roche massive, son transport vers un vraquier puis son exportation vers les quais du Port représentera environ un tarif de 56 euros la tonne.

Afin de montrer sa bonne foi, l'homme assure qu'il est prêt à partager une partie des bénéfices engrangés avec des associations réunionnaises et malgaches. "Nous ne sommes pas des philanthropes mais j'aimerais contribuer à cette possibilité pour La Réunion", souligne Patrick Grondin qui estime que la région n'a pas intérêt à ouvrir une carrière à Bois Blanc. "A Fort-Dauphin, depuis l'ouverture de la carrière par le groupe minier Rio Rinto, il n'y a plus de touristes. Faire une carrière à La Réunion, c'est se retrouver avec un 35 tonnes toutes les 2 minutes pendant 5 ans. Comment attirer les touristes avec un tel trafic suivi de tirs de mine ?", s'interroge-t-il.

Pour l'entrepreneur, la solution malgache doit être étudiée de près par Dominique Sorain et Didier Robert. "Je dis au préfet, au président de région : on peut fournir les carrières sans toucher à celles de La Réunion. […] Si les élus ne comprennent pas, je pense qu'à la fin de l'année il y a des élections. Et la population réunionnaise va décider. Je ne veux pas que mes petits-enfants me reprochent d'être resté les bras croisés alors que j'ai une carrière à Madagascar", termine Patrick Grondin.

www.ipreunion.com

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6 Commentaires
camille
camille
8 ans

Les pauvres sont moins informés et moins capables de se protéger, alors allons faire chez les autres ce qu'on ne veut pas faire chez nous. Sans vergogne monsieur Grondin a détaillé les inconvénients d'expoitation des carrières pour les réunionnais: les rotations de camions toutes les 2 mn, pendant 5 ans, les embouteillages et la pollution. Mais aucun problème de conscience pour faire subir tout cela aux malgaches à la place des réunionnais. Au passage mettons nous en plein les poches, en pillant le bien des malgaches, mais en condescendant à leur laisser quelques miettes pour passer pour philanthrope . C'est pire encore ! Et que fait Josette Brosse, un des grands soutiens de Didier Robert aux côtés de Patrick Grondin? Il ne faut tout simplement pas construire cette route "folle", surdimmensionnée, hypercouteuse, hyper dégradante pour l'environnement et cesser avec ce projet mégalomaniaque. Bien sur, il faut une nouvelle route, mais il y a des solutions sécurisée alternatives beaucoup moins couteuses!

Soweto
Soweto
8 ans

L'importation des roches massives malgaches pose un gros problème sanitaire. les transporteurs dictent leurs conditions au président de région, au lieu de déverser ces roches directement dans la mer, ils veulent les stocker sur les quais au port, pour les transporter ensuite. Cette condition est une erreur fatale pour nous. Ces roches sont souvent enrobées de terre qui renferme des germes de contamination comme les bactéries de la peste (Yersinia pestis).
Mais le plus grand fléau reste l'introduction de la bilharziose dans l'île. La Réunion est indemne de cette maladie malgré la découverte en 1981 de l'hôte intermédiaire qui est un mollusque gastéropode d'eau douce (Bulin cernicus) à Grand Etang. C'est la deuxième endémie parasitaire mondiale avec 800 000 décès par an. cette maladie mortelle qui est en extension dans le monde existe à Madagascar et le risque de l'introduction de cette maladie à la Réunion a travers son hôte intermédiaire présent dans la terre représente un réel danger pour les réunionnais que l'ARS devrait prendre en considération.

mdr
mdr
8 ans

Merci Thierry Robert pour ce fabuleux recours qui va desservir les réunionnais , ou lé mal barré po gagne la region ou tire diner dans not caze

Et sinon
Et sinon
8 ans

Oui c'est sur, les malgaches, eux, ils ont le droit de se faire intoxiquer à notre place, après tout.
Ou comment déplacer le problème sans que ça ne choque l'opinion !

squaw
squaw
8 ans

Ben ils ne tardent pas à mettre leur magouille en place, (supprimé pourrise à partie - webmaster ipreunion.com) ont tout comploté, ils vont se faire des c..... en or avec ces roches et en plus en disant aux transporteurs, "Ça Thierry la faute, pas nous!" Y'en a marre fé passe créol pou d' couillons!

andré
andré
8 ans

Il est de retour celui là ......?