Ils réclament un assouplissement législatif pour l'enlèvement des andains

Nouvelle route du littoral : les transporteurs vent debout contre les roches importées

  • Publié le 6 juin 2015 à 15:03

Alors que le conseil d'Etat devrait suspendre dans une quinzaine de jours l'arrêté préfectoral modifiant le schéma départemental des carrières, les transporteurs ont décidé ce samedi 6 juin 2015 de montrer leur refus catégorique d'importer des roches de l'extérieur. Afin de poursuivre le chantier de la nouvelle route du littoral, les syndicats demandent un assouplissement des règles pour l'enlèvement des andains à La Réunion.

Le 3 juin dernier, le rapporteur public du conseil d'Etat a demandé de suspendre l'arrêté préfectoral modifiant le schéma départemental des carrières. Un coup dur pour le conseil régional qui comptait exploiter au moins 18 millions de tonnes de matériaux de La Réunion pour la construction de la nouvelle route du littoral. La Région s'était d'ailleurs engagée devant les transporteurs à ne pas importer de roches de l'extérieur, et notamment de Madagascar, alors que la solution avait un temps été évoquée dans la Grande Île. Mais la décision de la haute juridiction administrative - attendue dans les prochaines semaines - pourrait changer la donne .

Un entrepreneur réunionnais installé à Fort Dauphin s'est même permis de proposer d'importer 10 millions de tonnes de roches massives. Patrick Grondin, représentant du groupe malgache Sodiat, estime que cette solution permettrait d'éviter l'ouverture de carrières, alors que la population se mobilise notamment autour du projet prévu à Bois Blanc par la SCPR (Société de concassage et de préfabrication de La Réunion). Toutes ces informations n'ont pas vraiment rassuré les transporteurs qui comptent bien participer au chantier de la NRL.

"L'importation des roches à La Réunion doit alerter les pouvoirs publics et la Région. Si on amène des blocs de Madagascar, c'est la mort totale et assurée des transporteurs et terrassiers de La Réunion. Il faut que les autorités prennent tout ça au sérieux. Le seul chantier qui reste aujourd'hui à La Réunion c'est la NRL. Beaucoup d'entre nous ont investi et acheté des camions. Si les roches viennent de l'extérieur, les transporteurs sont prêts à mourir", prévient Hubert Poinapin, président du SRTT (Syndicat réunionnaise de transporteurs et terrassiers).

L'organisation syndicale - rejointe dans son combat par l'UNOSTRA (Union nationale des organisations syndicales des transporteurs routiers automobiles) et la FT2R (Fédération de transporteurs routiers réunionnais) - estime aujourd'hui qu'elle n'a plus rien à perdre. "S'il faut faire des carrière ailleurs, on va attendre encore un an s'il le faut. Si on prend les roches extérieures, beaucoup de familles vont se retrouver sur le carreau et des entreprises vont fermer. C'est alors une autre crise qui va arriver à La Réunion", souligne Elise Hermann, président de Vigilance terrassiers Réunion (VTR).

"Il y aura une levée de bouclier"

Pour les transporteurs, qui réclament un remboursement de l'étude environnementale par le bureau EGIS en cas de suspension par le conseil d'Etat, il n'est pas question de jouer avec leurs investissements. "Nous sommes des transporteurs qui peinent à relever la tête. On ne va pas redescendre en enfer. Nous avons des salariés et des fournisseurs à payer, nous voulons travailler. Les politiques peuvent faire leur politique, mais nous avons un métier à faire. Nous ne laisserons pas un kilo de roche venir de l'extérieur. On se battra pour", assure Didier Hoareau, 1er vice-président du SRTT.

Venu soutenir les revendications de ses collègues du sud, Johnny Arnachellum, estime "qu'il est sûr et certain que le jour où les carrières sont arrêtées complètement, il y aura une levée de bouclier des transporteurs." "C'est clair et net", ajoute le président de l'UNOSTRA. "Je suis là en solidarité. Nous sommes un ensemble de transporteurs solidaires pour l'avancée de notre métier. On doit continuer à travailler", continue Johnny Grindu de la FT2R.

En cas de suspension du schéma départemental des carrières, le conseil régional a déjà assuré qu'il pourra compter sur les 6 millions d'andains disponibles à La Réunion pour poursuivre la construction de la Nouvelle route du littoral. "On pourrait acheminer des andains sur la NRL pendant au minimum un an à deux ans. On a du temps devant nous", estime Dominique Fournel, le vice-président de Région chargé de la Nouvelle route du littoral, interrogé par RTL Réunion.

Mais les transporteurs et terrassiers de l'île dénoncent de trop nombreuses restrictions administratives et une lenteur dans le traitement des dossiers. "A cause des restrictions de la DEAL (Direction de l'environnement, de l'aménagement et du logement) et de la spéculation des donneurs d'ordre, nous n'avons pas le droit aller chercher les roches chez les particuliers. Si on facilite pour les entreprises de terrassement l'enlèvement de roches à La Réunion, je pense qu'on peut arriver à ces 10 millions nécessaires pour la route. Il faut que l'Etat lève le pied", réclame Jonathan Rivière, 1er vice-président de VTR.

Hubert Poinapin, président du SRTT, demande donc "le soutien de la population réunionnaise." Pour le représentant syndical, cette question d'enlèvement des andains et d'ouverture des carrières n'est pas politique. Alors qu'elle est au centre de tous les débats, il ne veut pas que la NRL devienne l'objet d'un combat partisan. "Je ne vois pas une photo de Paul Vergès à l'entrée de la route des Tamarins. La nouvelle route du littoral, c'est la sécurité des enfants et de nos ouvriers", termine-t-il.

www.ipreunion.com

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7 Commentaires
BOULET974
BOULET974
8 ans

Stop à leur connerie, ces transporteurs qui pense qu'a leur poche , nous aussi on les attends, cette route c'est vraiment une grosse connerie, et c'est nous qui allons payer.

lolo
lolo
8 ans

Les galet madame les mieux

laurent
laurent
8 ans

Tout est dit par M. Arnachellom: les "transporteurs solidaires pour l'avancée de notre métier" !? Ils ne sont donc pas solidaires á l'avancée de la réunion mais plus pour son déclin. Tout pour leur proche. A quand le prochain barrage ! Mdr

CHABAN
CHABAN
8 ans

Nathalie
Bien dit.
A la fin de la NRL ils vont terrasser quoi ? Bétonner quoi?

Robert écoute du Jazz
Robert écoute du Jazz
8 ans

Aaaaaaaaaaaahhh ces transporteurs routiers,une bande de p'tit rigolos qui ne pensent qu'à leurs petits joujoux de camions dès qu' il rentre chez lui le soir.En tant qu' ancien routier,je peux vous dire que j'en ai rien à foutre de la NRL. Vous êtes TOUS autant que vous êtes des destructeurs de l'environnement,des hypocrites et égocentriques,des orgueilleux,vous pensez à vos et pas à ceux de vos enfants.Si zot i vé béton,allé vivre Paris et zot va comprendre cossa i vé dire polluer. Continuer pense ek zot pieds et crois moin,demain zot nir pleuré paceké zot gainy pu paye zot crédit,zot va mange le roche ek produit i sorte dehors... (supprimé pour injures - webmaster ipreunion.com)

@mytho
@mytho
8 ans

A quand le prochain épisode de la NRL , les transporteurs , les sous transporteurs , lé bzé , lé bzeurs

Nathalie
Nathalie
8 ans

Donc pour que ces gugus, une centaine, puissent rouler en BM, il faut pourrir le cadre de vie des gens, la vie des gens et ramasser la m… laissée par tout ces gens scrupuleux sur leurs profits mais beaucoup moins pour respecter le code de la route : vitesse excessive, camions non bâchés libérant poussière et graviers voire galets, non utilisation des clignotants (du style dégage c…r, j'ai un 38 T), pouet pouet quand on croise un collègue et il y en a pas mal, comme on roule trop vite, on grille les feux (bd Lancastel souvent), dépassement en côte sans regarder pour ne pas perdre de vitesse… Nos routiers sont sympas LOL. On a eu droit au même discours à la fin de la route des Tamarins. Là c'est l'union, après ce sera la guerre pour ramasser le plus de contrats.