Vacations des sapeurs-pompiers volontaires

Dysfonctionnements financiers au SDIS : "Ce n'est pas un cas isolé" selon Bruno Mamindy-Pajany

  • Publié le 17 juin 2015 à 09:10

Ce mardi 16 juin, Imaz Press révélait des dysfonctionnements financiers au sein du SDIS 974, concernant le paiement des vacations d'au moins un sapeur-pompier volontaire. Vice-président du SDIS à l'époque des faits, Bruno Mamindy-Pajany affirme que "ce n'est pas un cas isolé" et estime qu'il faut "faire toute la lumière" sur cette affaire.

Comme Imaz Press le révélait ce mardi, en avril 2014, un sapeur-pompier volontaire a confié à certains de ses supérieurs avoir "gonflé" fictivement ses heures de vacations, sous la menace d'un agent administratif. Ce dernier aurait ainsi détourné certaines sommes d’argent.

Vice-président du SDIS à l’époque des faits, Bruno Mamindy-Pajany confirme avoir eu "connaissance qu’une enquête administrative était en cours". Surtout, il affirme également que "ce n’est pas un cas isolé", parlant d’un "système". Il ajoute que "concernant le paiement des vacations, il n’y a pas de suivi, pas de contrôle".

Maire de Sainte-Rose, Bruno Mamindy-Pajany est d’autant plus concerné que le sapeur-pompier volontaire ayant dévoilé ces agissements a confié être "effrayé à la perspective d’une divulgation des faits" précisant être proche "du premier adjoint du maire de Sainte-Rose". "Effectivement on m’a parlé de quelqu’un de Sainte-Rose", confirme l’élu. "Mais même si la personne concernée est proche de mon premier adjoint, je ne connaissais pas plus cette affaire-là", souligne-t-il.

Car s’il reconnaît avoir été informé de ces dysfonctionnements, l’ancien vice-président du SDIS affirme n’avoir eu "aucun retour sur cette affaire", si ce n’est "qu’une enquête administrative était en cours". "Je n’avais pas délégation sur les ressources humaines, seulement sur les finances et au conseil d’administration. Les ressources humaines étaient du ressort de la présidente (Nassimah Dindar, ndlr)", précise-t-il.

"Il faut savoir qui a organisé ce système, qui est impliqué"

Aussi, souhaitant lever les éventuelles suspicions à son égard, Bruno Mamindy-Pajany affirme qu’"il n’y a pas de volonté de ma part de cacher quoi que ce soit", estime qu’il faut faire "toute la lumière" et que "s’il y a une plainte, il n’y a personne à protéger".

Sauf que justement, aucune plainte n’a jusqu’ici été déposée par le directeur départemental du SDIS, le colonel Jean-Marc Loubry, alors que plusieurs dirigeants ont recommandé de saisir le procureur de la République. "Il faut être transparent là-dessus, la direction doit faire son travail", répond l’ancien vice-président, ajoutant que "l’enquête administrative doit être claire et nette" et que "s’il y a faute, il faut qu’il y ait un dépôt de plainte".

"S’il y a eu tricherie, il faut pénaliser les personnes responsables. Il faut savoir qui a organisé ce système, qui est impliqué. Je souhaite qu’on aille au bout de cette affaire", insiste Bruno Mamindy-Pajany, confirmant que "le climat est difficile" au sein du SDIS. "J’ai fait deux ans là-bas, c’était des batailles rangées, camp contre camp...", souligne-t-il.

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3 Commentaires
Alain
Alain
8 ans

Confession faite par le 1er vice Président du SDIS donc ce qui veut dire que le directeur était informé!
Par conséquent, comment se fait il que l'une des deux personnes a repris son service volontariat avec l'ordre de qui? et le monsieur en question a été suspendu jusqu'à ce jour. A qui profite toutes ces magouilles. Quel intérêt avait le directeur pour ne pas porter plainte? puisque l'affaire dure depuis plus d'un an. Y a t-il eu service rendu entre toutes ces personnes?
Monsieur le procureur vous êtes informé donc vous pouvez ouvrir une enquête.
Affaire à suivre

alejmelance
alejmelance
8 ans

Florilège des expressions utilisées par Mr Bruno Mamindy-Pajany :
- "connaissance qu’une enquête administrative était en cours"
- "ce n’est pas un cas isolé"
- un "système"
- "concernant le paiement des vacations, il n’y a pas de suivi, pas de contrôle" (apparemment c'est le foutoir au SDIS)
- il reconnaît avoir été informé de ces dysfonctionnements (mais il n'a pas informé la présidente)

Il s'agit pourtant d'une "situation de faux et d'usage de faux, de détournement de fonds publics".
Et il appelle ça un "dysfonctionnement" !
Ce genre d'acte n'est pas anodin. Regardons ce qu'en dit le code pénal :

Code pénal article 441-1 :
"Le faux et l'usage de faux sont punis de trois ans d'emprisonnement et de 45000 euros d'amende."
Les peines sont portées à sept ans d'emprisonnement et à 100 000 euros d'amende lorsque le faux ou l'usage de faux est commis :
1° Soit par une personne dépositaire de l'autorité publique ou chargée d'une mission de service public agissant dans l'exercice de ses fonctions ;
2° Soit de manière habituelle ;
3° Soit dans le dessein de faciliter la commission d'un crime ou de procurer l'impunité à son auteur.

Code pénal article 432-15 :
Le détournement de fonds publics est puni de dix ans d’emprisonnement et de 150.000€ d’amende.

Vali
Vali
8 ans

Et c'est encore nous, les contribuables qui allons payer ces malversations. Aret inkou wi! Aret gaspi nout péi!