Les chaînes d'Andry Rajoelina et de Marc Ravalomanana suspendues

À Madagascar, les radios et télévisions d'opposition ne répondent plus

  • Publié le 28 juin 2015 à 05:00

Après le démantèlement dans plusieurs villes de province de la station de radio et télévision Viva, propriété de l'ancien président de transition Andry Rajoelina, la chaîne MBS (Malagasy Broadcasting System) de l'ex-chef d'État Marc Ravalomanana vient à son tour d'être suspendue.

Après avoir disparu du paysage audiovisuel malgache depuis 2009 et le renversement du président Marc Ravalomanana, la chaîne MBS venait tout juste d’émettre à nouveau à Antananarivo, il y a quelques semaines, avant que sa licence ne soit suspendue, indique le site de la radio RFI ce jeudi 25 juin 2015.

Une suspension qui n’aurait rien d’un hasard selon le directeur de publication Joël Ralaivaohita, qui pointe le rôle des autorités malgaches : "Depuis le 3 juin dernier, nous avons constaté que nos fréquences ont été brouillées par des émetteurs qui ont été placés à hauteur de la capitale (...) Il est peut-être compliqué de désigner directement des responsables, mais d’après nos renseignements quand même, le ministère n’est pas neutre dans ce dossier."

De son côté, le ministère de la Communication confirme que la licence de MBS a été officiellement suspendue dès le mois de mai, le directeur général du ministère ayant expliqué à RFI que "la société n’existe même pas", et que donc "on ne peut quand même pas donner une licence à une société qui n’existe même pas".

Les responsables de la chaîne de Marc Ravalomanana menacent toutefois de porter l’affaire en justice, sans doute dans le but de lui donner une ampleur politique. Car la suspension de MBS intervient alors qu’il y a quelques jours, c’est la chaîne Viva d’Andry Rajoelina qui a été interdite d’émettre dans plusieurs villes de province.

Le ministère de la Communication a en effet ordonné le démantèlement du matériel de transmission de Viva dans 9 villes au début de ce mois de juin, estimant que les émetteurs de la station ont été posés de manière illégale pendant le régime de transition, rapporte RFI.

"Je pense que c’est une décision politique de la part du gouvernement", avait alors lancé le directeur de publication de Viva, Soava Andriamarotafika, appelant la population à se mobiliser. "Je pense que les citoyens malgaches ont le droit de se manifester car leurs droits sont bafoués", a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse, tandis qu’un clip diffusé sur Viva appelait le peuple à "se lever", tout comme des messages paru dans la presse papier d’opposition.

Le ministère aurait toutefois assuré qu’il ne s’agissait pas de fermer Viva que la chaîne pourrait de nouveau émettre en région dès qu’elle aura eu les autorisations nécessaires.

C’est que ces deux suspensions successives des stations de radio et de télévision d’opposition interviennent dans un contexte de crise institutionnelle, depuis la demande de destitution du président Hery Rajaonarimampianina votée par les députés le 26 mai dernier mais rejetée par la haute cour constitutionnelle le 13 juin. Et RFI rappelle qu’en 2008, "la fermeture de la station d'Andry Rajoelina avait été le point de départ de la crise politique qui avait conduit à la chute du pouvoir en place quelques mois plus tard".

www.ipreunion.com

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1 Commentaires
lolo
lolo
8 ans

Ce garçon cré beaucoup de problèmes à Madagascar.