Océan Indien

Amal Clooney, un atout médiatique de poids pour défendre la cause des Chagossiens

  • Publié le 29 juin 2015 à 05:00

Paris Match, Public, The Daily Mail, The Guardian... Le 22 juin dernier, énormément de médias ont eu les yeux rivés vers la cour suprême britannique où les avocats du GRC (Groupe Réfugiés Chagos) ont défendu la cause des Chagossiens, exilés de leur archipel de l'océan Indien depuis plus de 40 ans. Une couverture médiatique sans précédent qui est due à un seul nom : Amal Clooney. "Je suis solidaire de la cause chagossienne", a-t-elle déclaré, comme le souligne le site 7LamesLaMer.

"Actuellement à Londres pour défendre la cause des habitants de l'archipel de Chagos (dans l'Océan Indien), expropriés au profit d'installations militaires américaines dans les années 1960 et 1970, l'épouse de George Clooney marie parfaitement élégance et féminité." "Son actuel dossier concernant les droits des habitants expropriés de l’archipel de Chagos dans l’océan Indien lui pompe-t-il toute son énergie ?"

Certes, Paris Match et Public n'ont pas consacré un long article sur l'archipel des Chagos, mais les deux magazines people ont eu le mérite d'en parler. Ce coup de projecteur sur l'exil des Chagossiens a pu être réalisé grâce à Amal Clooney. L'avocate international a rejoint lundi dernier l'équipe d'avocats défendant la cause du Groupe Réfugiés Chagos. Bien plus qu'une "touche charme", la native de Beyrouth apporte une aura médiatique sur un dossier peu connu du grand public.

Pour rappel, c'est pour obtenir son indépendance que l'île Maurice a du renoncer à l'archipel des Chagos. Un archipel convoité par les Américains qui y cherchaient une implantation stratégique dans l'Océan Indien. Diego Garcia, l'île principale de l'archipel, est alors louée aux États-Unis pour cinquante ans, sous forme de bail tacitement reconductible tous les 20 ans. Une base militaire est créée et l'évacuation totale de l'archipel exigée. 


Ainsi, peu à peu, l'archipel est vidé de sa population qui est exilée vers Maurice et les Seychelles. Les derniers habitants quitteront les Chagos en 1973 dans des conditions déplorables. En attendant les premières compensations, d'abord sous forme de pension puis sous forme de terrains mis à disposition par le gouvernement mauricien, la communauté va connaître la misère, les bidonvilles, les suicides. Depuis, devenus citoyens de seconde zone, les Chagossiens ne cessent de revendiquer le droit au retour sur leur terre.

Un jugement attendu dans 6 semaines

Cette histoire, les Réunionnais et les Mauriciens la connaissent assez bien. Mais l'arrivée d'Amal Clooney permet de la faire connaître au-delà de l'océan Indien. "Avec Amal, une toute nouvelle section des médias couvrant la mode et les célébrités se concentrera sur cette affaire", souligne l'avocat Sivakumaren Mardemootoo auprès de Lexpress.mu,.

Les Chagossiens demandent à la cour suprême britannique de revoir son jugement leur interdisant de retourner au sein de leur archipel. "Les Lords ont rendu leur jugement en se basant sur une étude soi-disant indépendante. Depuis que l’affaire a été prise devant la Haute Cour, en 2003, nous n’avons jamais cessé de réclamer l’accès à des documents portant sur l’étude de faisabilité pour la réinstallation des Chagossiens", souligne maître Mardemootoo.

Publié en novembre 2014, un rendu du rapport préliminaire de l'étude sur la faisabilité de la réinstallation des Chagossiens aux Chagos a donné une lueur d'espoir au peuple exilé. "Il conclut de façon favorable à une réinstallation, en focalisant ses options sur une opération pilote, à l'échelle dans un premier temps de 150 personnes. Sa recommandation opte clairement pour une installation sur l'île de Diego Garcia, dans la partie nord orientale de l'île, non militarisée", souligne Alain Dreneau, secrétaire du comité Solidarité Chagos à l'île de La Réunion.

Si la faisabilité du retour des Chagossiens sur leurs terres semble acquise, reste toutefois à ce que la Grande-Bretagne ne réédite pas le bail accordé aux Américains une nouvelle fois. Ce dernier peut être renouvelé jusqu'à la fin de l'année 2016, à moins que l'équipe de juristes - dont Amal Clooney fait partie - arrive à faire pencher la balance en faveur du Groupe Réfugiés Chagos. Le jugement, attendu dans 6 semaines, sera cette fois-ci suivi par des médias plus nombreux, intéressés par l'actualité juridique de l'épouse de la superstar hollywoodienne.

www.ipreunion.com

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