Neuf nouveaux conseillers principaux d'éducation affectées en Métropole

Education nationale - Mutés en Métropole, ils veulent occuper les postes vacants à La Réunion

  • Publié le 17 juillet 2015 à 06:30

A l'issue de leur période de stage, neuf nouveaux CPE (Conseillers principaux d'éducation) réunionnais sont affectés, contre leur gré, sur différentes académies de l'Hexagone. Pourtant, après la clôture du mouvement de mutation, 7 à 10 postes seraient encore vacants sur l'île, selon le CREFOM (Conseil Représentatif des Français d'Outre-mer) qui a organisé une conférence de presse ce jeudi 16 juillet 2015.

"Le système actuel est une vraie aberration qui pénalise notre jeunesse, envoyée en métropole alors que notre académie a ici des postes vacants" déplore Richard Sacri, délégué régional du CREFOM Réunion. Entourés des nouveaux lauréats du concours de CPE, le responsable a dénoncé ce jeudi 16 juillet 2015 le "manque de transparence de la part du rectorat".

Sur les 22 néo CPE, neuf se retrouvent dans une impasse après leur année de stage, dans l’obligation de sauter la mer pour commencer à exercer. Ils ne remettent cependant pas en cause les règles du concours : son caractère national entraîne effectivement des possibilités d’affectation dans l’hexagone. Ce que ces conseillers d’éducation ne conçoivent pas, c’est la révélation de l’existence de postes encore vacants dans l’académie réunionnaise.

Richard Sacri le martèle : "avec les organisations syndicales, nous avons fait un point, lequel a été vérifié par les principaux des collèges : 7 à 10 postes sont encore vacants, même après l’intégration des lauréats !". Parmi les huit établissements scolaires concernés : le collège de Cambuston, La Montagne, ou encore celui de Beauséjour.

Quatre postes pourvus par des contractuels

Une situation inacceptable pour le CREFOM, qui a ainsi décidé d’envoyer un courrier au recteur, Thierry Terret, ce lundi. Si ce dernier confirme l’existence de ces postes, il précise que quatre d’entre eux devraient être pourvus par des contractuels. Une autre injustice pour le comité et les lauréats. "Ceux qui ont eu le concours ont les compétences et la formation adaptée pour ce métier tandis que les contractuels non, les critères d’admissibilité sont donc plutôt flous" ajoute Richard Sacri.

Parmi les lauréats, ceux qui sont considérés les plus lésés sont les mères ou pères de famille. Natacha en fait partie : "Je pars sans mes enfants et sans mon mari et je ne suis pas la seule maman dans cette situation, c’est une vraie déchirure" s’inquiète t-elle. Bien que Thierry Terret affirme que "les CPE reviennent dans les deux ans suivant leur affectation en métropole", le CREFOM indique qu’il ne "s’agit là que d’une moyenne" et que le recteur "se cache derrière un mouvement national".

Pas de prise en charge du billet et du déménagement

D’autant plus que le prix du billet ainsi que celui du déménagement n’est pas pris en charge. La réception de l’ensemble des arrêtés d’affectation reste cependant sans appel : neuf nouveaux CPE n’ont à présent plus qu’un mois pour gérer la logistique de départ. Certains ont tenté ce concours afin de sortir de la précarité et regrettent d’avoir à privilégier le salaire à leur famille ou leur île, sans en avoir le choix. Leur demande principale est que le recteur joue le jeu de la transparence sur ces postes libres et que leurs compétences puissent constituer une priorité à l’embauche. Richard Sacri insiste sur le caractère non tolérable de la situation : "C’est l’exil de nos élites qui est ici organisé par ce système aveugle face à l’aspect humain". 

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1 Commentaires
mécoué
mécoué
8 ans

Ce problème récurrent n'a hélas pas de solution, Même envisager un concours que régional, sans résorption au préalable de la liste des "natifs" en attente de mutation, n'est pas envisageable, car ce serait ajouter une injustice a une réelle pénibilité.
En effet, les stagiaires qui contraints aussi, sont partis, y a 3-4 ans et plus, aimeraient bien retourner au Pays. La seule équité dans l'histoire serait encore de respecter les règles établies en veillant, qu'il n'y ait aucun passe-droit ou "piston" pour certains.
C'est en fait ce dernier aspect relevant du favoritisme, de la combine..., qui pose le plus de problème