Avenir de la filière canne en 2017

Paul Vergès : "une menace de mort pèse sur 18 000 emplois"

  • Publié le 22 août 2015 à 11:00

Ce vendredi 21 août 2015, Paul Vergès a tenu un point presse sur l'avenir de la filière canne à la Réunion. Avec la disparition des quotas sucriers en 2017, le sénateur estime qu'une véritable menace pèse sur le sucre réunionnais. Selon lui, les producteurs ne pourront pas résister à la concurrence du marché mondial, ce qui engendrera "la plus grande crise économique et sociale" de l'île avec un danger pesant sur "18 000 emplois".

2017 ou l’équivalence d’une menace de mort pour la filière canne : c’est ce qu’estime le sénateur Paul Vergès. Cette année prévoit la fin des quotas sucriers en vigueur dans l’Union Européenne depuis 1968. Cela obligera les producteurs réunionnais à se placer sur le marché mondial. "Quand il n’y aura plus de quotas ni de prix communautaires, comment le sucre réunionnais va t-il affronter la concurrence ?" s’interroge t-il. Il reproche également le "silence absolu" du milieu politique local sur le sujet alors que "18 000 emplois sont menacés".

L’homme politique pointe également du doigt la position du gouvernement français : "La filière canne est issue d’une directive du gouvernement français depuis des siècles, ils ne peuvent pas se laver les mains et s’en aller". Ce qu’il définit comme "la plus grande crise économique et sociale" se produira dans deux ans selon l’élu.

Autre obstacle majeur pour le sénateur : le projet d’accord de libre échange entre l’Union européenne et le Vietnam. Si le texte de loi est approuvé, 20 000 tonnes de sucre roux pourraient entrer sur le marché européen. Une concurrence accrue que Paul Vergès déplore. "L’ennui, c’est que les accords sont faits non par la France seule mais par les 28 pays européens" précise t-il avant d’attaquer aussi le gouvernement français au sujet de l’aide financière supplémentaire de 38 millions d’euros promise par Français Hollande.

Lors de son passage à l’usine sucrière de Bois-Rouge à Saint-André en août 2015, le président de la République avait effectivement évoqué ce budget avec un intérêt particulier sur la protection des sucres spéciaux. Selon Paul Vergès, "c’est une illusion de mettre dans la tête du Réunionnais qu’il sera sauvé avec des sucres spéciaux". Il conseille au gouvernement français d’arrêter sa "démagogie sur les 38 millions et d’apporter des solutions crédibles".

Selon lui, la situation n’est pas sans rappeler celle du géranium. "Nous disons aux planteurs de réfléchir sur toute la démagogie qui a existé pour l’essence de géranium, les producteurs ont été flattés, décorés, et ils ont été ruinés quelques années après, il faut en tirer une leçon" illustre le sénateur en insistant sur le fait que la canne à sucre est au coeur du développement économique réunionnais. Il conclue : "L’Union Européenne est en train de perdre le marché réunionnais, mais j'ai confiance aux planteurs et en leur expérience, il y a des solutions".

www.ipreunion.com

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8 Commentaires
Jean Pierre
Jean Pierre
8 ans

Message aux sbires de DR: arrêtez d attaquer PV, vous faites ainsi le jeu d huguette, celle qui est la seule capable de battre votre chouchou

Réunionnais
Réunionnais
8 ans

Aujourd'hui le PCR ne représente plus rien, ils n'ont même plus d'adhérents. Lors de leur dernier meeting, ils ont pris les photos de la salle dans le sens de leur largeur. Quel manipulation ! Faut partir à la retraite et laisser la place aux jeunes.

NON ALEXANDRA
NON ALEXANDRA
8 ans

Non Alexandra, Paul n'a pas raison ! Pendant des années Paul Verges étaient au pouvoir et aurait pu stopper cette triste situation..... Qu'a -t-il fait? Bien au contraire il s'est battu pour maintenir et orienter la problématique que nous allons bientôt rencontrer.

Aujourd'hui Paul Verges vient au devant de la scène médiatique crier "oh feu" alors qu'il a allumer le feu.

Libre à vous Alexandra de croire et d'écouter cet homme, pour ma part ça fait longtemps que mes yeux sont ouverts sur ce personnage.

GERARD97460
GERARD97460
8 ans

Verges le dit que maintenant, moi je dis cela depuis 1970 que la canne à sucre n'est pas ou n'est plus pour l'agriculture réunionnaise, pour cultiver cette plante là, il faut un territoire comme le BRESIL pour le faire et essayer de tenir la tête hors de l'eau, mais à la REUNION avec toutes sortes de subventions et d'aides, les agriculteurs pouvaient maintenir cette culture sur leur lopin de terre, mais sans aucun avenir. Il y a longtemps de cela qu'il fallait prévoir de changer la culture principale à la REUNION, l'île MAURICE à côté de la REUNION s'apprête à le faire et remplacer la canne à sucre par une autre culture car chez eux il n'y a pas d'aide aucune comme à la REUNION. Pourquoi eux savent le faire et pas à la REUNION, les réunionnais sont trop habitués à l'asistanat, aux diverses aides et subventions pour cette culture. Il faut apprendre à changer soi de métier ou soi d'agriculture comme tout autre métier..
A la REUNION on est habitué à tout importer, pourquoi ne pas essayer de planter ce que nous avons besoin comme légumes, grains et riz, déjà que nous importons pour plus de 5 milliards d'euros et que nous exportions que pour 500 millions d'euros,voyez un peu la balance de notre déficit commercial, si seulement il y a un gros problème mondial, les réunionnais vont crever de faim des les premiers mois de blocage commercial mondial. On a plus rien à la REUNION pour pouvoir survivre en cas de problème, personne ne plante plus rien dans sa cours maintenant, on achète tout au commerce ou au marché, même les légumes sont importés, je trouve que c'est vértablement la HONTE pour la REUNION, au lieu d'aller faire le cake à l'Île MAURICVE en vacances, vous devriez un peu penser à ce qui pourrait vous arriver demain. Vous avez les yeux un peu trop fermés...

Hubert
Hubert
8 ans

Toujours bon pour faire des constats alarmistes et énoncer des évidences celui-là! Il proposerait un plan de relance je comprendrais la démarche, sauf que le padre Vergès ne sait pas plus quoi faire! Il y a des solutions à une sortie partielle de la canne. Au delà il s'agit de notre patrimoine, les Réunionnais ne vont pas renoncer à la canne d'aussitôt!

alexandra
alexandra
8 ans

P Vergès a raison; on ne pourra pas lutter sur le marché mondial
il est temps de réfléchir à remplacer la canne pour faire l'autosuffisance alimentaire
pouquoi ne pas cultiver le riz pour notre consommation?

Harry
Harry
8 ans

Il espère quoi le Vergès avec son hypocrisie ?
Depuis la départementalisation, le PCR a contribué à faire de la culture de la canne une rente de situation en accord avec les gros exploitants. Fortement soutenu par les Minatchy et consors, qui n'ont guère anticipé une sortie de ce modèle exclusif d'agriculture. Alors que ça fait plus de 10 ans qu'on savait ce qui allait se passer. Vergès exagère le chiffre exprès pour interpeller. Dans le cas contraire qu'il démontre comment il en arrive à constat de 18 000!!!

pepin le bref, depuis son mobile
pepin le bref, depuis son mobile
8 ans

C est pas plus mal 90% de la canne appartient a 5 ou 6 gros qui exploitent les bougs sous fermage bientot obliges de reelement travailler finis le RSA vert