Politique

Alain Armand : "Un nouveau parti pour répondre à une situation ancienne"

  • Publié le 23 septembre 2015 à 12:36

Alain Armand a présenté ce mercredi 23 septembre 2015 son parti politique intitulé "La Réunion en mouvement." Le conseiller départemental (ex PS-Alliance-MRA) se lance avec Jean-Luc Julie de Saint-Benoît (ex PCR-PS-PLR-LPA), Thérèse Rica de la Possession (ex PCR) et Marlène Jeanne de Saint-Denis (ex UFR). Cette nouvelle formation - qui doit présenter fin octobre un programme - compte être présente aux élections régionales... sans pour autant présenter sa propre liste. Un appel au rassemblement a été lancé aux candidats qui se sont déjà lancés dans la course à la Pyramide inversée. Le futur président de ce mouvement explique sa démarche et sa stratégie pour le scrutin de décembre 2015.

Pour quelle raison avez-vous fondé "La Réunion en mouvement" ?

C'est un nouveau parti pour répondre à une situation ancienne. On est dans le mur et il faut que ça change. Avant de parler de programme et de dire ce que l'on va faire pour les uns et les autres, nous tenons à dire qu'il faut que les Réunionnais se sentent capables et soient conscients de la capacité à bouger. A terme, c'est un appel à la responsabilité. Nous croyons que les meilleurs projets ne sont valables que s'ils sont faits par nous et pour nous.

Quel est votre message ?

Nous disons clairement : est-il possible, au nom de la responsabilité réunionnaise, d'avoir enfin ici un projet de développement qui met de côté les clivages droite/gauche qui n'ont plus de sens ? Un projet qui met l'homme réunionnais au centre de la préoccupation. La politique est faite pour les gens, pour qu'ils vivent mieux.

Avez-vous un programme ?

Il faut qu'on arrête de penser à ce qui n'est plus possible : il n'est plus possible de penser à l'état providence, il n'est pas souhaitable de laisser penser - comme le font certains - à l'égalité réelle qui est un vrai enfumage. Il est incontestable que nous sommes totalement Français, mais il ne faut jamais oublier que nous sommes Réunionnais dans l'océan Indien. Avant de parler programme, il est important que l'on soit bien au clair sur cette notion là.

Où se situe votre parti sur l'échiquier politique ?

Nous sommes en dehors des clivages. Mais pour reprendre une classification plus traditionnelle, nous nous situons bien au centre-gauche.

Quelle sera votre place lors des élections régionales de décembre ?

Nous lançons un manifeste pour élargir notre mouvement. Nous allons ensuite entrer en contact avec l'ensemble des candidats qui se sont prononcés ou qui vont se prononcer pour savoir s'il y a un moyen de s'entendre. L'idée n'est pas de faire une liste de plus : il y en a suffisamment comme ça ! Il faut se dire : est-ce que nos principes, nos idées et nos valeurs peuvent être entendus par d'autres candidats ? Si effectivement, les accords sont possibles, alors nous ferons avec ce candidat là un bout de chemin. Si ça n'est pas possible, alors on fera de la politique autrement avec d'autres personnes.

Combien de temps ont-ils pour vous contacter ?

Les discussions vont commencer rapidement. L'idée est de participer à la bataille électorale. Ne pas y être va être une marque d'irresponsabilité. Nous serons engagés dans la bataille des régionales et il faudra effectivement que ces principes défendus soient entendus afin qu'ils retrouvent confiance. Au-delà du programme, il y a cette reconnaissance de l'homme réunionnais et de sa capacité à agir pour son pays.

N'est-ce pas un peu contradictoire de critiquer le fonctionnement des partis traditionnels, mais de ne pas porter votre propre candidature ?

Oui et non. On ne peut pas vouloir le rassemblement et accentuer les divisions en étant la énième liste. J'aurais préféré que les listes ou les candidats qui ne sont pas très loin sur l'idée des valeurs se rassemblent. On aurait eu une belle liste d'union sacrée au premier tour, j'aurais été un Réunionnais ravi. Je préfère le rassemblement au détriment de la division. Je préfère me retrouver avec d'autres plutôt qu'exister dans la bataille à  n'importe quel prix.

Lors des dernières élections départementales, vous avez été élu avec le soutien de la plate-forme de l'union de la droite. Jean-Luc Julie est un proche de l'union LR-UDI-OR. Votre mouvement est-il totalement indépendant de la candidature de Didier Robert ?

Oui. J'ai été un candidat indépendant soutenu par la plate-forme, comme l'a été Nadia Ramassamy. Ça ne change pas. Nous avons eu des contacts avec Didier Robert à l'époque. J'ai été approché par des gens du Progrès. Je n'ai encore donné aucune réponse aujourd'hui. Mais que ce soit le Progrès ou Didier Robert, le choix se fera très honnêtement sur des valeurs. Est-ce que oui ou non ces candidats acceptent de tout faire pour faire de la responsabilité réunionnaise une vraie réalité ? Est-ce que oui ou non on est d'accord pour que le droit commun ne soit pas un enfermement et que la capacité à adapter soit une réalité ? C'est ce qui nous importe : que le projet et la discussion déterminent le choix.

Le Progrès a fait alliance avec Paul Vergès qui est un défenseur de l'égalité réelle. Est-ce un motif éliminatoire ?

Ça peut l'être. Attendons pour voir. Mais ce n'est pas raisonnable de laisser croire aux Réunionnais que l'on va pouvoir avoir tout comme en France grâce à une loi, dans une échéance de 10 ans. Ou c'est de l'escroquerie ou c'est de l'enfumage. Si la gauche perd les élections dans 3 ans, quid de cet engagement ? Quand bien même, je ne pense pas que La Réunion demande à être comme en France. On veut avoir tout ce dont a besoin pour développer. La course aux standards français, métropolitains ou européens n'est pas forcément une bonne chose. Il faut que l'on ait une vraie négociation.

Vous avez évoqué de la confusion qui règne dans l'électorat réunionnais. N'avez-vous pas peur d'en rajouter avec votre mouvement qui a une position "Mi aim zot tout" ?

C'est le contraire. On veut sortir du "Mi aim zot tout." Aujourd'hui, on saupoudre et on veut penser qu'il y a des bonnes choses partout. Les gens le disent sur le terrain : arret' batay entre zot pou n'importe quoi, essai tomb' d'accord sur l'essentiel. Il faut l' être en terme de gouvernance : comment gérer notre pays du mieux que l'on peut en restant dans le cadre de la république française et de l'union européenne. Qu'on ne soit pas trompés sur les moyens : assez de penser que l'état-providence va tout régler à La Réunion. Et que l'on ait un projet de développement bien pensé en dehors de cette espèce de chimère qu'est le rattrapage.

Quelle la place de votre mouvement le 14 décembre 2015 ?

Il y aura une place à prendre sur l'échiquier. On vit la fin d'une époque. J'espère que plein de gens vont nous rejoindre. Les grands partis locaux sont en fin de course et de fin de proposition. Mme Bello, M. Vergès, M. Annette sont des gens en fin de course. Pas tant par rapport à leur âge : on peut être gaillard à 80 ans et être très malade à 40. C'est une question de capacité à être moderne.

C'est-à-dire ?

Je pense qu'aujourd'hui il n'y a plus d'innovation dans les propositions apportées : on ne peut pas laisser penser que le débat sur l'avenir de demain ne porte que - même si c'est essentiel - sur le maintien de la canne et l'octroi de mer. Il y a autre chose. C'est cela qui est en débat aujourd'hui. Il faut une conception moderne de la politique. Il faut un projet innovant et audacieux qui prend en considération que le modèle départemental est en fin de course.

Du coup, votre préférence va pour quel candidat ?

Je n'en ai pas. C'est celui qui va pouvoir être le plus proche possible de ce que l'on va proposer.

www.ipreunion.com

guest
16 Commentaires
politicar
politicar
8 ans

Discours digne d'intérêt mais dans la bouche d'un "politicard"; il joue ses propres intérêts !!!...un poste pour défendre ses projets immobiliers, peut-être ?

evnor
evnor
8 ans

Quoiqu'il en soit le clivage gauche , droite sera toujours présente vu que leurs conception de la place de l'Homme dans la société n'est pas la meme et je parle là de la noble politique! pas de leur representant .

Hugues
Hugues
8 ans

Julie chargé de mission au cabinet de Didier Robert et A.Armand conseiller départemental et conseiller de Nassima Dindar : il faut vous faire un dessin ? 2 rabatteurs de voix mais sans poids.

valval
valval
8 ans

On ne va pas dire que vous mangez dans tous les râteliers même si c'est vrai mais votre démarche ressemble bien à une manœuvre pour tromper les réunionnais et récupérer des voix pour votre mentor DIDI 1er qui sera battu car il fait à peine 30% des voix.
Avez vous analysé la mandature de didi 1er seulement pour la NRL qui est baptisé route électorale. Nos élus de la région sont devenus fous et sont tous atteints du syndrome de Tatave, célèbre maire du sud qui voudrait construire un pont en l'absence de cours d'eau. A la Région, notre pharaon DIDI 1er construit un pont sur la mer pour contourner la terre, quelle "couillonnisse" et quelle bêtise, jamais vu ça.., tout en endettant les réunionnais et que le dépassement inévitable du budget sera payé par nous, alors qu'une route digue aurait couté moins cher et donner plus de travail aux réunionnais parce que la construction de la route digue demande moins de technicité.
Mieux encore, le projet de tram train aurait généré plus d'emplois directs et indirects:
- directs pour l'entretien et le fonctionnement du tram train,
- indirects avec les commerces, taxis et autres vendeurs de samoussas...
DIDI avec out route en mer, out POP qui marche pas, out continuité territoriale qui profite à ceux qui sont venus volent travail réunionnais, ou la fait mal à nous.

MDR
MDR
8 ans

Je me souviens d'un temps où ce monsieur était proche du peuple - ou disait l'être -, c'était il y a bien longtemps... ce qu'il fait aujourd'hui décrédibilise toutes ses pseudos prises de position pour lo pèp MDR

true
true
8 ans

Jean-Luc Julie de Saint-Benoît (ex PCR-PS-PLR-LPA), chargé de mission aujourd'hui à la Région semble-t-il, c'est quoi son salaire ?

Ti louis
Ti louis
8 ans

Ce gars a mangé à tous les râteliers et parle de lui comme quelqu'un qui a des valeurs de manière déconcertante. Qu'avez-vous fait, qu'avez-vous dit, qu'avez-vous révolutionné ??? en dehors de vous remplir les poches d'indemnités et d'avantages divers à travers mandats et présidence de SEM. A nouveau, comme un krévèr d'faim vous concoctez un pseudo parti politique pour avoir à nouveau un poste et faire parler de vous. Des (supprimé pour injures - webmaster ipreunion.com) comme vous, MERCI !

bato fou
bato fou
8 ans

Pff! mal placé pour donner des leçons de politique. A mangé à tous les râteliers ces dernières années, toussa pour inn ti plas. Mon péi bato fou okilé out ...bann militan kiltirel.

Alain Armand bato fou
Alain Armand bato fou
8 ans

Alain Armand bato fou, ousa ou vé rale anou ? Vous arrivez à vous regarder dans un miroir vous et vos copains opportunistes. Honte à vous

internationale
internationale
8 ans

ON A ENVIE DE VOMIR VOMIR VOMIR A BATEAU FOU MON PAYS OU SA NOUS SAVA

mimie
mimie
8 ans

cela est une bonne nouvelle.

CHABAN
CHABAN
8 ans

Ex machin,ex truc ex bidule, heureusement il y a 26 lettres dans l'alphabet...et des milliers de combinaisons possibles!!!

vanes
vanes
8 ans

je vous souhaite une belle réussite.

Ou la poin la honte ?
Ou la poin la honte ?
8 ans

koman manzé Didier Robert lé bon don ? ou la poin la honte ?

8 ans

c'est que du bla , bla ,bla comme tous les autres .
il faudrait qu'ils fassent un parti qui s'intitule , bla ,bla ,bla !!!

DOM
DOM
8 ans

Tu parles beaucoup d'enfumage , venant de toi c'est un compliment Alain, tu penses à ton intérêt personnel,