Manifestation - Régime social des indépendants (RSI)

Un cercueil pour symboliser la mort des entreprises

  • Publié le 27 novembre 2015 à 09:41

Artisans et entrepreneurs sont réunis ce matin du vendredi 27 novembre devant la Préfecture de Saint-Denis pour manifester contre le Régime social des indépendants (RSI). Rassemblé autour d'un cercueil symbolique, le groupe doit ensuite traverser la ville avant de rejoindre la Chambre de commerce et d'industrie (CCIR) pour rendre visite au président du RSI.

Une quarantaine d'artisans et d'enrepreneurs ont remonté les rues de Saint-Denis, transportant un cerceuil. "C'est une marche en hommage à tous les artisans qui se sont suicidés" à cause de leurs dettes, explique une manifestante au micro de Radio Freedom. Sur leur route, les participants ont invité les commerçants à se joindre au cortège se dirigeant vers la Chambre de commerce et d'industrie afin de rencontrer le directeur du RSI.

La raison de leur colère, des cotisations jugées trop chères, s'affiche dans les médias depuis plusieurs mois. "Le RSI est devenu la plaie des entreprises!" s'est exclamé Jean-François Maillot, membre fondateur du Collectif des Syndicats et Associations Professionnel de la Réunion (CSAPR). "C’est un frein total au développement économique de La Réunion. On ne peut plus créer d’emploi, ce n’est pas possible parce que les charges sont trop élevées."

Les manifestants ont appelé à l'application d'une directive européenne autorisant à quitter le Régime social des indépendants et invitent les entrepreneurs à le faire. "On est d'accord pour payer une assurance, une couverture maladie, c’est obligatoire, a concédé Jean-François Maillot. Je suis sorti du RSI! On doit communiquer là-dessus et dire aux chefs d’entreprises qu’on a la possibilité de prendre une autre securité social chez les assureurs européens, parce qu’il y a quatre caisses qui existent."

Le cortège s'est arrêté devant la Chambre de commerce et d'industrie pour marquer une minute de silence. Le Président de l'institution, Ibrahim Patel, a pris la parole pour répondre aux manifestants et à la presse. "La question est de savoir si on peut aujourd’hui libéraliser, personnellement je ne suis ni pour ni contre, mais c’est un régime obligatoire voulu par les gouvernements successifs... Mettons en place des réunions pour discuter avec l'exécutif, faisons des débats sur la baisse des charges, pour laisser la possibilité à chacun de sa couverture maladie. Il faut faire comprendre aux parlementaires qu’à un moment donné ils doivent s’investir dans ce dossier."

guest
2 Commentaires
une manif de droite
une manif de droite
8 ans

après les intermittents du spectacle, une manif de droite, une vraie.

Fidel Castre
Fidel Castre
8 ans

"On ne peut plus créer d’emploi, ce n’est pas possible parce que les charges sont trop élevées."

Il faut changer de façon de penser. Avant je voulais aussi développer mon entreprise et créer des emplois (j'ai eu 10 employés). Depuis, j'ai compris que cela ne servait à rien. Plus d'emplois = plus de charges. Plus de chiffres d'affaires = plus d'impôts. Et tout ça pour beaucoup plus de boulot et de responsabilités. Au final, on se crève à la tâche et le résultat est le même.

Finalement, j'ai fermé un point de vente et licencié 7 personnes. Je fais appel à l'interim quand j'en ai besoin. J'ai une meilleure qualité de vie. Mon chiffre d'affaires permet, pour l'instant, de sauver mon emploi et celui de mon épouse.

Cela ne sert à rien de se battre contre un système créé pour nous mettre en pièces. Que gouvernement n'a plus qu'à trouver la solution pour les chômeurs ; qu'il les embauche tous pour coller des affiches ou fumer du zamal dans les ravines. Le chômeur qui ne pourra pas être employé car il n'a pas la bonne carte de parti politique pourra toujours faire comme moi : monter sa boite et créer son propre emploi. Il n'y a plus d'autres solutions. Une solution alternative : se faire embaucher par la CGTR, le plus grand créateur d'emplois à la Réunion.

P.S je ne suis pas le seul à penser comme ça et à mettre en application ces principes. Pas mal de chefs d'entreprises que je rencontre ont fait la même chose ; j'en connais qui avaient 15 employés et qui travaillent aujourd'hui avec leur épouse et un stagiaire. Ils refusent tout simplement les marchés qui coûtent trop cher en main d'oeuvre.