Sécurité routière, violences faites aux femmes, radicalisation...

Le préfet dévoile le plan d'action de l'Etat pour 2016

  • Publié le 25 janvier 2016 à 13:30

Au cours de ses voeux à la presse ce lundi 25 janvier 2016, le Préfet, Dominique Sorain, a dressé les grandes lignes de l'action de l'État pour notre île en 2016. Au programme des discussions : le volcan, la sécurité routière, la radicalisation ou encore les violences faites aux femmes.

Trois mois après les attentats de Paris et l'instauration de l'état d'urgence, qu'en est-il de la radicalisation à la Réunion?

La radicalisation est toujours un risque à la Réunion, nous ne sommes pas à l’abri, y compris de radicalisations violentes. Nous savons qu’il y a des Réunionnais qui sont sur le théâtre des opérations en Syrie. Selon une estimation, ils seraient 6 Réunionnais mais c'est un chiffre difficile à vérifier. Nous avons également des personnes qui ont fait l’objet d’une judiciarisation de la procédure pendant l’année 2015. Il y a eu notamment une interpellation d’une personne qui avait contribué à cette radicalisation violente. Il y en a d'autres suivies par des signalements qui viennent de la plateforme nationale ou de la gendarmerie ou de la police réunionnaise.

Nous devons faire la part de ce qui est radicalisation violente ou radicalisation. Parfois, il peut s'agir de propos radicaux sans que cela puisse faire l’objet de poursuites pénales. Il convient qu’on puisse apporter un appui aux familles qui nous signalent des cas de radicalisation pour leurs enfants avec l'aide des associations afin de traiter ces situations.

8 perquisitions administratives ont eu lieu dans le cadre de l’état d’urgence. Ces perquisitions administratives ont pour vocation de s’assurer qu'un certain nombre de personnes ne basculent pas dans la radicalisation violente.

La question de la sécurité routière est ces jours-ci au coeur de l'actualité. Vous avez rappelé qu'il y avait eu 50 morts sur les routes en 2015, que faire pour parvenir à baisser ce chiffre?

A La Réunion, nous avons un taux de mortalité qui équivaut à peu près à la mortalité nationale. Mais nous avons des spécificités liées à la surmortalité des piétons et la surmortalité des deux roues avec comme contexte des problèmes d’alcoolisation excessive et des problèmes de vitesse. Nous avons des possibilités pour réduire encore ce nombre de tués et de blessés. Cela passe par des actions de contrôle des forces de sécurité et aussi par des actions de prévention en milieu scolaire et dans les entreprises. Nous avons renforcé les sanctions en matière de suspension de permis. Ce sont des drames à chaque fois et nous devons tout faire pour arrêter cela.

L'année 2015 a été riche en éruptions volcaniques, sera-t-il possible prochainement de s'approcher davantage pour pouvoir mieux les observer?

Il s'agit d'une grande question qui se pose régulièrement. En 2015, nous avons cherché à assurer l’accueil des Réunionnais ou des touristes autour du rempart pour assurer la meilleure visibilité. Nous avons été obligé d’interdire l’accès parce que les risques étaient trop importants, notamment quand les personnes s'y rendaient sans aucun encadrement.

En revanche, nous allons travailler en 2016 sur la mise en oeuvre, avec les professionnels qui détiennent déjà un certificat de guide de moyenne montagne, d'un certificat supplémentaire leur permettant d’amener les touristes au plus près de l’éruption en toute sécurité. Cela permettra d'offrir un meilleur accès mais aussi de mieux valoriser le site du volcan. J’espère que d’ici fin 2016 nous aurons les premiers certificats disponibles.

En ce qui concerne les violences faites aux femmes, le combat continue... Comment éviter que de tels drames se reproduisent?

C’est un problème de société. 50 femmes en dix ans ont succombé aux coups de leur compagnon. Il convient de développer des actions d’accueil des femmes victimes de violences. En 2015, nous avons signé avec le Procureur une convention qui permet qu’à chaque fois qu’une femme est victime de violences, il y ait systématiquement plainte et action judiciaire en la matière. Ca passe par un meilleur accueil des femmes victimes de violences dans les gendarmeries et dans les commissariats avec des intervenantes sociales co-financées par le Conseil départemental et par l’Etat.

Cela passe aussi par la possibilité d’accueillir en logement d’urgence des femmes et leurs enfants qui sont victimes de violences pour les mettre à l’abri. Avec les Parquets, nous avions prévu la mise en oeuvre de téléphone d’urgence lorsque les femmes étaient menacées. Il faut continuer ce travail de fond, mais développer également la prévention, un gros travail mené par de très nombreuses associations pour éradiquer ces violences régulières intolérables. Cela passe aussi par une revalorisation de la place de la femme. C’est un travail de tous, des femmes et des hommes.

En ce qui concerne le chantier de la nouvelle route du littoral, où en est-on au sujet de la Ravine du Trou?

Cela pose la question de l’approvisionnement en matériaux du chantier de la route du littoral. Il y a un certain nombre de procédures qui ont été utilisées : le fait d’utiliser les andains, les roches présentes dans les champs agricoles pour approvisionner le chantier. Un protocole a été mis en place fin 2014, début 2015, il est pleinement mis en oeuvre. Il y a un approvisionnement d’urgence pour préserver les travaux qui ont été réalisés en utilisant les roches importées de Madagascar. Après se pose la question des procédures lancées ici à la Réunion, notamment sur la Ravine du Trou.

En 2015, il y a une procédure administrative qui a été instruite et qui a fait l’objet de nombreuses observations et d’un avis défavorable du commissaire enquêteur. La procédure n’a pas évolué et nous verrons en début d’année 2016 ce que compte faire l’entreprise qui avait déposé ce chantier et le maître d’ouvrage qui est la Région. Nous attendons les propositions qui seront faites en la matière.

www.ipreunion.com

 

guest
0 Commentaires