Construction de la nouvelle route du littoral

Jean-Yves Minatchy (CGPER) : "Il y a 5 millions de tonnes de roches sur les exploitations agricoles"

  • Publié le 1 février 2016 à 05:00

La Confédération générale des planteurs et éleveurs de La Réunion (CGPER) s'est rassemblée ce dimanche 31 janvier 2016 et appelle à la prudence quant à l'importation des roches de Madagascar. Jean-Yves Minatchy, président de la CGPER fait référence aux dégâts causés aujourd'hui encore par le ver blanc venu de la grande île. Soulignant que les enrochements importés représentent "un danger sanitaire l'île", il affirme que les andains présents sur les exploitations agricoles représentant un volume de 5 millions de tonnes. Il demande que ces roches soient enlevées pour alimenter le chantier de la nouvelle route du littoral (Photo d'illustration)

"Nous ne sommes pas contre la nouvelle route du littoral (NRL - ndlr), mais il faut prendre toutes les précautions avant d’importer les roches de Madagascar" estime le président de la CGPER. Le représentant des agriculteurs se souvient des dégâts qu'a causé l'invasion des vers blancs arrivés avec des marchandises importées de Madagascar il y a 40 ans. La canne à sucre,  les filières maraîchères et d'élevage ont été durement touchés, entraînant beaucoup de pertes et l'insecte sévit toujours de nos jours. Bien que la CGPER ne s'oppose pas à l'importation des galets, elle demande à ce que se fasse "de manière plus responsable"

 "On nous dit aussi qu’on a pris toutes les précautions, mais quelles précautions ? Ces galets sont nettoyés par un bateau construit pour les incendies sur les quais de Tamatave. Je vois mal ce bateau nettoyer tous les galets avant d’arriver à La Réunion. D'autant plus que les roches sont extraites à plusieurs mètres de profondeur, cela remonte des insectes qui peuvent à n’importe quel moment se propager sur l’ensemble de La Réunion" explique Jean-Yves Minatchy au micro de RTL Réunion.

Jean-Yves Minatchy comprend d'autant moins ces importations que des andains sont disponibles à La Réunion, notamment sur les terrains agricoles. Selon le président du syndicat, il y aurait 5 millions de tonnes de pierres disponibles éparpillées dans les exploitations agricoles, toutes filières confondues. "Si on arrive à récupérer ces 5 millions, on peut facilement récupérer une surface de 1 500 hectares pour cultiver. Les paysans payent des taxes sur cet espace inexploité, ils sont doublement perdants" défend le président.

Pour rappel, au début du mois de janvier 2016,  45 000 tonnes de roches provenant de Madagascar avaient été déjà été débarquées à La Réunion. Également, Jonathan Rivière, vice président du syndicat Vigilance Terrassiers Réunion, (VTR) avait voulu interrompre l'arrivée des roches malgaches parce que ses galets réunionnais n'étaient momentanément pas acceptés par le groupement BTP qui construit la route. Enfin Catherine Gaud avait déja évoqué le danger sanitaire des roches de Madagascar dans une interview le 19 novembre dernier. 

www.ipreunion.com

guest
6 Commentaires
mécoué
mécoué
8 ans

La Roche des Champs pour la NRL ? Là, c’est à ne plus rien comprendre.
L’une des raisons principales du maintien de la culture de la canne à sucre, c’est pour éviter dans une île aussi pentue, l’érosion des sols. Il faut savoir que sans aide, face à la concurrence internationale, cette pratique agricole aurait déjà sombré.
Les roches comme la canne freinent l’érosion des terres arables, surtout en période cyclonique ou de forte pluie. De plus même sans être spécialiste en la matière, la couleur boue de l’océan après ces perturbations climatiques, ne vous interpelle donc pas ? Pour une opportunité voire une satisfaction éphémère, vous voulez sacrifier l’avenir agricole de cette Ile ?
Vous voulez préserver l’avenir en évitant l’érosion des terres, construisez avec ces roches que vous vous apprêtez à noyer, le plus de terrasse possible.

ilnevoitqueduneoeil
ilnevoitqueduneoeil
8 ans

on n'entend pas minatchy s'exprimer sur l'utilisation massive de pesticides par ses colleges, on ne l'entend pas non plus sur la dégradation irréversible des terrains destinés à la carrière de bois Blanc il ne dit rien non plus sur les importations de grumes bois denrée alimentaire fleurs plantes etc etc tous pouvant aider àla propagation des nuisibles vegetal ou animal.
seules les pierres malgaches l'inquietent . le magot généré par les andains destinés à la nrl et partagé avec les transporteurs gene t il la vision de minatchy, ?

China
China
8 ans

Enlever les andins qui servent à faire barrage aux flots d'eau lors des grosses pluies et voir toute la bonne terre cultivable partir dans la mer.. ? Qu'est ce qu'ils ont dans la tête les planteurs / éleveurs? Ils savent le risque des coulées de boue ?
Réviser ce projet de route ..ça ne serait pas possible ?

I fé pityé
I fé pityé
8 ans

Les commentaires sur les dangers que représentent les travaux de la route du littoral se multiplient. Toutes les semaines chacun y va de son couplet : on constate, on émet des réserves...bref on se donne bonne conscience. En attendant cette route de tous les dangers (dangers connus de tous tant sur le plan économique, sanitaire ou environnemental) continue. L'effroyable insconscience des promoteurs de ce chantier ne se heurte qu'à quelques "bla bla" et à une totale passivité de la grande majorité des Réunionnais. Décidément La Réunion i fé vréman pityé.

maki
maki
8 ans

Merci DR! On t'aime! Combien de temps encore cette route qui portera ton nom continuera à diviser l'île que tu es censé représenter?
PS: on t'avait dit qu'il y avait d'autres solutions! Mais, non... C'est ta route, ton jouet! Merci encore! Avec amour, on t'aime tous!

Raph
Raph
8 ans

5 million de tonne d'andains, ok. Le problème c'est qu'il faut 18 million de tonne de roche pour la NRL (au minimum, parce qu'avec la houle quelque centaines de tonnes s'en vont régulièrement). Donc la solution la plus simple serait d’arrêter ce chantier de NRL, et de reconsidérer les alternatives, comme une route un peu plus haute, faites de tunnel et de petits virages, au lieu de tenter de construire une route extrêmement chère et qui ne rapportera rien aux réunionais mais beaucoup aux multinationales Vinci et Bouygues !