Un dangereux défi de maigreur de plus lancé sur Internet

"A4 WaistChallenge" : la course à la taille plus fine qu'une feuille de papier

  • Publié le 24 mars 2016 à 11:02

A4. Ce format de feuille de papier communément utilisé est ici l'objet de toutes les controverses. En effet, c'est un nouveau challenge lancé sur les réseaux sociaux, que les jeunes filles chinoises ont largement tenté de relever. Le principe du #A4WaistChallenge : la taille arborée ne doit pas dépasser la largeur d'une feuille de papier format A4, soit 21 centimètres. Ce défi, qui alimente un peu plus la course à la minceur - parfois extrême et dangereux-, trouve ses adeptes et ses détracteurs via les réseaux sociaux.

C'est sur le réseau Weibo, l'équivalent chinois de Twitter que le défi s'est répandu comme une trainée de poudre. Sous le hashtag #A4WaistChallenge, plusieurs photos de très jeunes filles quasi squelettiques exposent leur taille très fine cachée sous une feuille de papier.

 

#A4WaistChallenge. Le défi minceur, nouvel idéal ascétique. RDV demain, 7h25. #E1matin pic.twitter.com/EmvAbPuF0Y

Enumérées dans un article du Parisien le 21 mars 2016 , les photos des jeunes filles affolent les professionnels de santé. Citée par le média national, le docteur Corinne Chicheportiche, nutritionniste à Paris, estime que ce challenge, "toujours sur le même registre de la minceur" est "un marqueur supplémentaire, particulièrement à l’œuvre dans les milieux plutôt favorisés et éduqués, d’une société où le diktat de la norme s’impose.

Cela fonctionne sur le même mécanisme que l’anorexie mentale : contrôler à l’extrême un corps à qui l’on refuse de devenir soi-même, et femme. Avec un seul but : contrôler son image" déplore le médecin dans l'article du Parisien.
Sachant que la taille moyenne d'une Française est de 30 cm, que la taille de Miss France est de 25 cm contre les 21 requis par le "paper challenge, ce défi s'apparente clairement à une certaine forme d'anorexie, indique Corinne Chicheportiche. Les jeunes "ne font plus la différence entre minceur et maigreur" constate t-elle. 

Ce genre de défi attirant l'extrême maigreur comme seul canon de beauté n'est pas le premier du genre à faire des émules sur les réseaux sociaux. Avec l'instantanéité de l'outil, lié à la nouvelle culture du selfie appréciée de la nouvelle génération, les "challenges" Internet vont bon train. Avant l'objectif A4, le but était d'avoir le plus grand espace possible entre ses cuisses. Ce défi, qui a également alerté les médecins, s'appelait le "thigh gap".

Bon à savoir, bien que ce défi (de plus) ait connu un certain succès en Asie chez les jeunes filles, les dérisions et moqueries sont allées bon train du côté des réseaux sociaux. Des internautes arborant à leur tour des photos humoristiques, dénonçant à la fois l'absurdité et la dangerosité du défi lancé.

Ce nouveau défi dangereux s'ajoute à celui des groupes pro ana (pro-anorexia) pronant l'extrême maigreur comme seul exemple à suivre  et sévissant toujours sur les réseaux sociaux. Sans doute encouragé par l'image de la femme à la taille XXS toujours renvoyée par les top model. Car même si des efforts ont été fait du point de vue législatif pour limiter l'anorexie forcée des mannequins, il est toujours rare pour des femmes à la taille "normale" de faire la Une des magazines de mode.

www.ipreunion.com

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