Ils revendiquent une augmentation salariale décente

Agences BNP Paribas fermées, salariés en grève illimitée

  • Publié le 1 avril 2016 à 09:00

Les salariés de la BNP Paribas sont en grève illimitée depuis jeudi 31 mars 2016, à l'appel de la CFDT et de la CFTC. "80% des salariés participent au mouvement et l'ensemble des agences de l'île sont fermées ce vendredi", indique Paul Junot, secrétaire général de la CFTC. Une tente a été installée dans le hall de la BNP à Saint-Denis où 7 salariés ont passé la nuit et se disent prêts à rester tout le week-end. Ils revendiquent une augmentation salariale correcte au regard de la hausse des bénéfices réalisés par l'entreprise.

Ils ont passé la nuit dans le hall de la BNP Paribas de Saint-Denis où une tente a été posée "symboliquement". Les sept salariés ont profité de cette courte nuit pour discuter du mouvement de grève illimitée débuté jeudi 31 mars à l'appel de l'intersyndical (CFDT, CFTC). Ils ont envoyé des mails à la direction de Paris et à celle de la Réunion, faisant part de leurs revendications, anticipé des négociations qui pourraient durer.

Ce vendredi 1er avril, une quarantaine de salariés occupent les locaux de la BNP. Sur le comptoir de l'accueil, une pile de sandwichs, un peu plus loin, une réserve de bouteilles d'eau. "Depuis jeudi, 80% des salariés suivent la grève et les 16 agences de l'île sont fermées", annonce Paul Junot, secrétaire général de la CFTC.

Les revendications sont salariales. "La direction de la BNP Paribas, après avoir vu ses résultats augmenter de 10 millions en 2014 à 12 millions en 2015, nous propose à nous salariés une augmentation de 30 centimes par jour, explique Paul Junot. Compte tenu du fait que nous travaillons dans des conditions difficiles, avec les plans sociaux et le climat anxiogène, nous estimons que cette proposition est indécente et inacceptable". 9 euros par mois, soit "l'équivalent d'un paquet de cigarettes". "L'an dernier on avait eu 0,5%, c'est-à-dire 10 euros par mois, poursuit le syndicaliste. Cette année, avec deux millions de plus, on a un euro de moins. C'est travailler plus pour avoir moins."

Le point qui soulève l'indignation des salariés : l'augmentation de salaire de 26% en an un du directeur général, Jean-Laurent Bonnafé, de 2,8 à 3,6 millions. "Il y a toujours un motif pour expliquer qu'on ne peut jamais augmenter les salaires : hier c'était la crise financière, la crise économique, la crise sociale, aujourd'hui ce sont les taux d'intérêts qui sont très bas, les marges qui sont beaucoup plus réduites ce qui explique une crainte de voir le produit national brut baisser, affirme Paul Junot.

"Et à partir d'une crainte virtuelle, ils anticipent en essayant de réduire la masse salariale qui est la seule variable d'ajustement. C'est pourtant nous qui travaillons et qui faisons progresser les résultats de 20% en un an, mais par contre celui qui fait perdre 6 milliards par des manoeuvres frauduleuses voit son salaire augmenter."

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