Grève dans le BTP

Live - L'intersyndicale : "Patron, notre patience atteint sa limite, nos prochaines actions seront plus musclées"

  • Publié le 7 avril 2016 à 10:23

Dans un communiqué publié ce jeudi après-midi 7 avril 2016, l'intersyndicale du BTO écrit "patron vous ne souhaitez pas négocier ? Vous nous provoquez, nous sommes patients mais cette patience va atteindre sa limite et les prochaines actions seront plus musclées et vous en serez les responsables". Pour rappel les salariés du BTP en grève se sont rassemblés à l'entrée de la route du littoral, à Saint-Denis, ce jeudi matin. Depui ce mercredu ils ont entamé un mouvement de grève illimité, pour demander une augmentation de salaire de 3%. La FRBTP (syndicat patronal) a confirmé ce jeudi que "le chiffre de 3% d'augmentation n'était pas envisageable", "en raison de la situation catastrophique dans le secteur du Bâtiment", mais l'ouverture de négociations dès ce vendredi n'est pas exclue

18h03: Des négociations entre le patronat et les syndicats pourraient commencer ce vendredi

16h55 : "Rester à table sans donner à manger c’est se foutre du monde. Négocier à zéro ce n’est pas une négociation surtout après 3 réunions. Ce ne sont pas les organisations syndicales qui ont quitté  la table, mais les organisations patronales" écrit l'intersyndicale dans un communiqué. "Patron vous ne souhaitez pas négocier ?  Vous nous provoquez, nous sommes patients mais cette patience va atteindre sa limite et les prochaines actions seront plus musclées et vous en serez les responsables" prévient le communiqué.

10h30 : La FRBTP confirme son refus d'augmenter les salaires de 3%, comme l'exigent les grévistes, mais a affirmé "laisser la porte ouverte à une rediscussion avec les salariés". En conférence de presse à l'Hôtel Bellepierre, Bernard Siriex est venu avec une chronologie, des graphiques et des chiffres, qu'il n'hésite pas à brandir, "pour dénoncer des contre-vérités".

Non, le patronat n'a "pas quitté la table des négociations". Non,"les entreprises du BTP ne s'engraissent pas avec le CICE (crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi, ndlr)". C'est même le contraire selon la FRBTP, "le CICE a été attribué aux détriment d'autres exonérations de charges sociales", et aurait coûté 8,3 millions d'euros  aux professionnels réunionnais. Bernard Siriex a dressé un tableau noir de la situation du secteur à La Réunion, pointant l'arrêt de projets qui "auraient permis d'avoir une visibilité, de l'activité, et donc des embauches".

La FRBTP évoque notamment le Plan logement outremer, qui promettait la construction de 4000 logement sociaux neufs et 1500 réhabilitations sociales par an, aujourd'hui au point mort, ou encore la baisse d'un tiers des mises en chantier, et en appelle à l'aide de l'Etat. Entre 2008 et 2015, le syndicat indique également que le nombre d'entreprises du BTP est passé de 3440 à 1947, avec 141 liquidations par semaine en 2015 à l'échelle nationale. "On risque que de perdre encore un tiers des entreprises d'ici la fin de l'année si rien ne bouge" alerte le président de la FRBTP.

Concernant les salaires, Bernard Siriex estime que la grille du BTP à La Réunion "a augmenté de 42% en 15 ans", alors que "le coût de la vie a augmenté de 26%". Le président tient notamment à rappeler que la filière a fait un effort supplémentaire sur les mutuelles (1,07% de plus que l'obligation réglementaire).

Il a conclut la conférence en regrettant que "même si les grévistes ne représentent que 400 à 500 salariés sur près de 16 000", de plus en plus de chantiers soient bloqués par les piquets de grève, "dans des entreprises où il y a parfois 0% de grévistes". "Cette situation fragilise encore plus nos entreprises et nos emplois. Aujourd'hui, il faut que les partenaires sociaux comprennent que ce n'est pas que nous ne voulons pas mais que nous ne pouvons pas. Les salariés ne sont pas responsables de la crise, mais les chefs d'entreprise non plus", plaide Bernard Siriex, président de la FRBTP.

8h 30 : Après avoir distribué quelques tracts, "pour expliquer nos actions à la population", explique Jacky Balmine porte parole de l'intersyndicale, et secrétaire général de la CGTR BTP. Evidemment, certains automobilistes sont mécontents parce que ça crée un embouteillage. Mais de toute façon, nous allons nous diriger maintenant vers GTOI, au Port".

Les salariés s'étaient déjà largement mobilisés hier, et plusieurs chantiers de l'île, dont la nouvelle route du littoral étaient complètement à l'arrêt

7h : Dans un communiqué, la Cgtr educ'Action a apporté "son total soutien aux salaries du BTP en lutte contre l'absence totale de revalorisation et d'augmentation salariale  et ce pour la 2 ème année consecutive. Le patronat du BTP , sous  couvert de crise refuse de faire le moindre geste salarial donnant ainsi le là aux autres branches (...). Ce coup de force contre les salariés et leur Pouvoir d'achat relève  du mepris et du refus de negocier. Une telle attitude participe  à aggraver  un climat social déjà largement sous tension".

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