Ce jour férié a été sacrifié suite à la canicule meurtrière de 2003

Lundi de Pentecôte : un symbole de solidarité

  • Publié le 16 mai 2016 à 11:08

Chômé ou travaillé? Le lundi de Pentecôte va avec les deux. Après la canicule de 2003, le gouvernement Chirac a instauré la suppression d'un jour férié afin de financer une caisse de solidarité. Cette opération rapporterait près de trois milliards d'euros par an. Mais, depuis 2008, les employeurs ont le choix de le sacrifier ou d'en profiter. Décryptage.

Difficile de ne pas se rappeler la canicule meurtière de 2003. La vague de chaleur extrême a été à l'origine de 15 000 décès prématurés en France, dont la majorité était des personnes âgées. Suite à cette hécatombe, le président Jacques Chirac décide alors de sacrifier un jour férié. L'idée : que les bénéfices du lundi de Pentecôte profitent à une caisse nationale de solidarité pour l'autonomie (CNSA) et que des actions soient financées en faveur des personnes âgées ou handicapées.

L'année suivante, cette journée de solidarité est inscrite dans la loi du 30 juin : "Une journée de solidarité est instituée en vue d’assurer le financement des actions en faveur de l’autonomie des personnes âgées ou handicapées. Elle prend la forme d’une journée supplémentaire de travail non rémunéré pour les salariés et de la contribution des employeurs pour financer l’autonomie des personnes âgées et des personnes handicapées."

Le mécanisme, appliqué de manière inégale ne fonctionne pas au mieux et se retrouve au coeur de mouvements de protestation. En 2008, la journée de solidarité est donc réformée et laisse le choix aux entreprises. Ces dernières se retrouvent ainsi libre de choisir un autre jour de l'année pour participer à cette opération solidaire. Le principe reste les même : les salariés travaillent sept heures dans l'année en n'étant pas rémunérés. En bref, si lundi de Pentecôte est chômé, un autre jour de congé sera impacté.

Mais comment est géré cet argent rapporté? Le salaire non perçu par l'employé est un gain pour son employeur. Ce dernier doit reverser un pourcentage de 0,3 % de sa masse salariale à la CNSA. Depuis 2013, les retraités et invalides sont également concernés : 0,3 % de leurs pensions y passe. En 2015, cette journée de solidarité avait rapporté 2,24 milliards d'euros à la caisse. 2,29 milliards sont attendus en 2016.

 

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