En grève de la faim à Paris, le Réunionnais conteste son licenciement (Actualisé à 15h30)

Claude Antoinette reçoit des engagements écrits de la part de la Préfecture et de la Dieccte

  • Publié le 20 mai 2016 à 10:00

Ce vendredi 20 mai 2016, une délégation en soutien à Claude Antoinette s'est réunie devant la Préfecture. Composée de sa famille et de Jean-Hugues Ratenon, elle a rencontré le directeur de cabinet ce matin. Après trois heures de réunion, des engagements écrits ont été formulés par Alain Le Poupon, responsable du pôle politique de la Dieccte. Une commission régionale de reconnaissance de maladie professionnelle sera notamment organisée afin de réexaminer son dossier. Un inspecteur du travail, exerçant habituellement en Ile De France, a également été nommé par intérim sur l'île. Il devrait rapidement rencontrer Claude Antoinette, lorsque ce dernier rentrera à La Réunion. Actuellement en grève de la faim à Paris, l'ancien travailleur social conteste son licenciement effectué en janvier 2012. Alors qu'il était en congé maladie, il a été jugé inapte par la médecine du travail. Un diagnostic confirmé par un inspecteur venu de Toulouse, qu'il n'a jamais rencontré. Aujourd'hui, lui et sa famille n'ont qu'un seul souhait : que la situation se débloque.

C’est avec détresse que Frédérique Antoinette parle de l’état de son mari : "C’est difficile pour tout le monde, il est stressé, agacé et sous pression tout le temps". Une situation qui dure aujourd’hui depuis près de cinq ans. Accompagnée de sa mère, elle était devant les grilles de la préfecture ce matin. Soutenues par Jean-Hugues Ratenon, elles ont rencontré le directeur de cabinet ce matin, à 11 heures. La délégation a tenu à rester dans l'enceinte de la préfecture, jusqu'à ce que des négociations soient établies. Après trois heures de réunion, des engagements écrits de la part de la préfecture ont été formulés envers Claude Antoinette. "On ne pouvait pas partir sans en avoir" martèle Jean-Hugues Ratenon. Il en décline les différents points : "Un inspecteur du travail, Docteur Pascal Duprat a été nommé pour assurer l'intérim à La Réunion et un rendez-vous sera pris avec Claude Antoinette ; une commission de reconnaissance de maladie professonnelle sera alors organisée par la Cgss ; le litige l'opposant à la Médecine du travail sera également étudié". Sur cette base, Claude Antoinette s'est estimé satisfait, ce qui marque la fin de son combat à Paris.

Pour sa belle-mère, Micheline Gilles, cette bataille pourra "servir aux autres Réunionnais". Elle assure : "Ce n’est pas le premier et ce ne sera pas le dernier ! C’était un licenciement abusif et il faut qu’il y ait une reconnaissance". Sa fille, elle, est inquiète pour son mari. "Il est à bout de nerfs et nous sommes surendettés, je ne sais pas comment on va s’en sortir" soupire t-elle.

De l’autre côté de la mer, Claude Antoinette poursuivait son combat jusqu'a aujourd'hui. Il aurait eu ce matin un entretien téléphonique avec "quelqun du ministère du travail". Ce matin, il affirme : "Cette personne m'a dit que mon dossier serait réexaminé et renvoyé à la Dieccte et la Cgss de La Réunion". En grève de la faim devant l’organisme, il demandait également la nomination d’un inspecteur du travail sur l’île. Une demande plus ou moins entendue. Claude Antoinette reste néanmoins sceptique sur ces "promesses". Son billet de retour a été pris en charge par l'association "Agir pou nou toute". Son président, Jean-Hugues Ratenon prévoit un retour pour ce week-end. "On ne pouvait pas le laisser comme ça, il fallait le faire revenir au plus vite" affirme t-il.

Si Claude Antoinette ne crie pas victoire, il concède que ses revendications ont été écoutées. "Epuisant et pénible", ce combat connaît ainsi une avancée, même si l’attente est encore de mise.

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1 Commentaires
Reunionnais 18
Reunionnais 18
7 ans

Bravo Monsieur RATENON. Mais qu'ont fait les syndicats dans cette affaire. Notons que les syndicats ont laissé un travailleur sur carreau une fois de plus.