En mai dernier, l'OMS publiait un vaste panorama de la qualité de l'air en milieu urbain. Dans le classement des villes les moins polluées par les particules fines, Le Tampon est en bonne place. Alors, l'air péi, l'un des plus purs du monde ? Pour l'observatoire régional de l'air, "on a de la chance", même si le Piton de la Fournaise et les embruns marins affolent de temps en temps les instruments de mesure.
Sinclair, aux États-Unis, Muonio en Finlande, ou encore Roisey, dans la Loire. Le 12 mai dernier, lors de la publication de la base de données de l'OMS sur la qualité de l'air dans plus de 3000 villes du monde, les Réunionnais ont pu découvrir que le Tampon faisait partie des villes les moins exposées à la pollution aux microparticules (PM10 et PM2.5). Et l’écart avec les villes les plus polluées est impressionnant : la concentration de particules dans l’air tamponnais est de 7 microgrammes par mètre cube (µg/m3) quand il dépasse les 500 µg/m3 à Peshawar au Pakistan ou à Onitsha au Nigeria.
28 épisodes de pollution en 2015
Mais ce classement est à relativiser : l’observatoire de l’air réunionnais (ORA) a ainsi répertorié 28 épisodes de pollution en 2015. Quatre dépassements du seuil de recommandation et d'information et deux dépassements du seuil d'alerte de l’OMS concernent les fameuses microparticules, dont les concentrations ont été élevées en avril-mai dernier, au Port, à la station de mesure "Remorque Viky".
“Globalement, la pollution aux microparticules est plus importante sur la côte, entre Saint-Denis et Saint-Pierre, puisque c’est dans cette zone que se concentre le trafic automobile. Il suffit qu’il y ait peu de vent et un ensoleillement fort pour que les concentrations en microparticules augmentent, détaille Bruno Sieja, directeur de Observatoire Réunionnais de l'Air. On constate aussi une pointe de dioxyde d’azote le matin et le soir, au moment où la majorité des Réunionnais prennent la route”.
Mais il n’y a pas que les voitures qui viennent pomper l’air des Réunionnais. “Il faudra par exemple surveiller les émissions de particules liées à la création de carrières pour la nouvelle route du littoral", prévient Bruno Sieja.
Les embruns marins et le volcan nous pompent l’air
Plus surprenant, deux éléments naturels s’avèrent polluer notre atmosphère : les embruns marins et le volcan.
Ainsi, en février 2011, un classement plaçait la Réunion à la seconde place des régions les plus polluées de France. A l’époque, la DEAL (Direction de l'Environnement, de l'Aménagement et du Logement) indiquait que les embruns marins pouvaient être à l'origine des 93 jours de dépassement du seuil autorisé pour l'émission de particules fines sur une station de Saint-Pierre, même si cela ne reste qu’une hypothèse. La brise marine polluerait donc...alors qu’on en vante les mérites depuis des générations ? “Les embruns marins, que l’on retrouve sur la côte ouest, partout où nous avons une barrière de corail, génèrent des PM10, commente Bruno Sieja. Dans la littérature, il n’y a aucune preuve que respirer du chlorure de sodium est bon pour la santé, surtout quand il réagit avec d’autres polluants présents dans l’air”.
Autre facteur naturel qui a cette fois un impact incontestable sur la santé : la pollution au dioxyde souffre liée aux éruptions volcaniques. “C'est un irritant assez puissant, qui peut avoir des effets sur l'appareil respiratoire, surtout si on est fragile”, note Bruno Sieja.
L'an dernier, 20 dépassements du seuil de recommandation et d'information et deux dépassements du seuil d'alerte, ont été constatés sur les stations situées à Saint-Joseph, Le Tampon et Saint-Paul. Selon la saison, le vent, l’intensité mais aussi le lieu de l’éruption, la pollution est plus ou moins localisée et importante, note l’ORA. “En 2015, la pollution au dioxyde souffre n’a concerné que les hauts, et c’est à la station de Bourg Murat que les concentrations étaient les plus élevées. En revanche, en 2007, l’ensemble de l’île avait été impacté parce que la bouche éruptive était dans les bas”, illustre Bruno Sieja.
Malgré ces épisodes de pollution "naturels" et passagers, si l’on en croit les données de l’OMS et les travaux de l’Observatoire, on aurait donc tendance à se dire qu’il fait bon respirer à La Réunion. “C’est vrai que nous avons de la chance : les villes réunionnaises sont bien aérées, l’île compte peu d’industries, les centrales thermiques du territoire respectent les normes depuis dix ans, le vent souffle en permanence", énumère Bruno Sieja. Du coup, la pollution de l'air, devenu un problème de santé publique majeur à l'échelle internationale, n'inquiète pas outre mesure à La Réunion.
Plus d’asthmatiques qu’en métropole, mais la pollution de l'air n'entrerait pas en compte
Pour preuve, selon l'ARS interrogée sur le sujet, aucune donnée n’existe spécifiquement sur l’impact sanitaire de la pollution de l’air à La Réunion. Mais quand on se penche sur les maladies respiratoires, un constat interpelle: La Réunion est l'une des régions de France qui compte le plus d'asthmatiques.
Est-ce à dire qu'il existe un lien entre pollution de l'air et asthme à La Réunion ? "Nous avons des données mais pas d’explications, confirme Monique Ricquebourg, chargée d’études à l’Observatoire régional de la santé, qui a publié sur étude sur l’asthme en 2013. La Réunion est caractérisée par des prévalences de l'asthme plus élevées qu'en métropole chez les enfants et les adolescents scolarisés. Mais aucune donnée récente n'existe sur la prévalence de l'asthme en population générale sur l'île”.
Ainsi, d’après l’ORS, près de 20 décès ont été directement liés à l'asthme en moyenne chaque année sur la période 2008-2010. Trois décès par asthme sur dix surviennent avant 65 ans. Le taux de mortalité régional est 3 fois plus élevé comparativement à la moyenne métropolitaine (4 contre 1 décès pour 100 000 habitants). Près de 2600 passages aux urgences pour asthme ont été recensés en 2012 dans les différents services de l'île (adultes et pédiatrie).
Les causes de l'asthme à La Réunion restant peu documentées, tout comme dans le reste de la France. les experts ne peuvent faire que des hypothèses. "L'origine de l'asthme est multifactorielle, faisant intervenir des facteurs génétiques et environnementaux (tabagisme maternel au cours de la grossesse, infections et expositions à certains allergènes lors des premières années de vie, expositions professionnelles, etc.).
L'obésité est aussi décrite comme facteur de risque", liste l'ORS. A La Réunion, on parle même de l’impact des filaos ou encore de la cuisine au feu de bois, mais la pollution de l'air n'entrerait pas en compte. Des études sont néanmoins en cours pour mieux comprendre cette maladie, notamment au Centre interrégional d’épidémiologie (CIRE) et à l’ORS, avec de premiers résultats attendus fin 2016.
www.ipreunion.com
je ne rate pas une occasion découvrir c superbe pays je suis de la Martinique et je vis en Guyane et je cherche un pays où finir mes jours et je pense que ........!!!! ceci dit le paradis n'est pas sur terre !
Comment peut on dire que la ville du Tampon n'est pas polluée!!!
Il suffit de marcher ou prendre un café en ville pour respirer tous les gazes d’échappement des diésels !
Je n'ai jamais vécu dans une ville aussi polluée!
Où et quand ont été faites ces mesures de pollution?
Pourquoi ment on ainsi aux Réunionnais?
Est ce que l'on prend les mesures dans les prairies de la plaine des cafres pour dire que l'air de la ville du Tampon est de bonne qualité? Que les experts analysent l'air du centre ville ou aux abord de la 4 voie ou de la route nationale qui traverse la ville du Tampon et on verra si l'air n'est pas pollué!!
Pourquoi se moque t on des Réunionnais à ce point !!!
l’incinérateur de l'hopital de terre sainte ne fonctionne pas à plein temps mais quand il crache son epaisse fumée noire... ca fait froid dans le dos si on se demande ce qui est est en train d'être cramé ainsi.
http://hpics.li/8bf80a9
Il fait bon respirer à la Réunion, pour le moment, oui! Mais il ne faut pas oublier que notre cher président de Région se charge de nous polluer tout ça! Bientôt des carrières et deux incinérateurs vont changer la donne, l'asthme et autres maladies vont probablement faire un bon dans l'île!
Ca reste à preciser .
Qu'il y ait des particules dans l'air marin ca ne fait aucun doute. Mais de là à dire qu'il s'agit de pollution c'est un peu rapide puisqu'on ne parle pas de pollution pour les eaux minérales.
idem pour le dioxide de souffre du volcan. Bien sur il irrite et décape les muqueuses. Quand on le respire directement sur une coulée on crache ses poumons. Mais est ce qu'on parle de pollution quand on prend un coup de soleil avec la peau irritée pareillement? Si on le respire à la plaine des cafres ou à st joseph il est forcement dilué comme une simple exposition aux UV ferait un simple bronzage.
En revanche on a aucun mal a croire que les metaux lourds, goudron et monoxydes des gaz d'echappement qu'on respire lorsqu'on suit un gros bourrin diesel n'ont pas lieu de se retrouver dans nos poumons.