L'Iedom a enquêté sur le surendettement des ménages réunionnais

Le surendetté réunionnais type : une femme célibataire avec 2 enfants

  • Publié le 25 octobre 2016 à 05:00

Parmi tous les départements d'Outre-Mer, c'est La Réunion qui enregistre le plus de dossiers de surendettement : 1187 ont été déposés l'année dernière. Sur la base d'une étude, l'Iedom (Institut d'émission des département d'Outre-Mer) a établi un profil type du surendetté réunionnais. En grande majorité, il s'agit de femmes célibataires avec plusieurs enfants à charge.

"Dans la majorité des cas, ce sont des femmes avec plusieurs enfants" indique Thierry Beltran, directeur de l'Iedom à La Réunion. Chômeur, locataire, le surendetté a des caractéristiques qui reviennent fréquemment. Même s'il y a quand même des propriétaires concernés, "plus qu'en Métropole ou aux Antilles".

Qui est le surendetté réunionnais ?

  • Il a rajeuni 

Entre 2010 et 2014, la population de surendettés sur l'île s'est rajeunie. La tranche des 35 à 44 ans est la plus représentée, assure l'étude de l'Iedom. 82 % sont âgés de moins de 55 ans : c'est moins qu'en France Métropolitaine et qu'aux Antilles. Mais ce résultat reflète bien la pyramide des âges de la population locale, majoritairement jeune en comparaison avec les autres zones géographiques.

  • Il est chômeur

48 % le sont. Les autres sont retraités ou salariés. Là encore, ce niveau confirme la situation de l'île, où le chômage est prépondérant.

  •  Seul(e) et endetté(e)

La part des célibataires en situation de surendettement dépasse désormais celle des couples. Elle est de l'ordre de 36,6 %. En ajoutant les personnes divorcées ou veuves, elle atteint les 65,9 %. La proportion de femmes surendettées a augmenté en six ans. Elle se situe aujourd'hui à 56,5 %. Une proportion qui reste proche de la France Métropolitaine.

  • Des enfants à charge

56,5 % des surendettés réunionnais déclarent au moins une personne à charge contre 48,5 % en Métropole. De plus, sur le département, les dossiers comportant deux personnes ou plus sont plus fréquents qu'ailleurs.

  • Majoritairement locataire mais aussi propriétaire

Les ménages les plus modestes sont plus souvent propriétaires dans les Dom qu'au niveau national: les débiteurs propriétaires représentent ainsi 23,2 % des dossiers contre 10,8 % en Métropole. Cependant, la part des surendettés locataires est plus marquante, elle s'élève à 59,3 %. L'Iedom note par contre la proprition d'hébergés plus importante à La Réunion qu'au niveau national.

La solidarité familiale - indéniable sur l'île selon l'étude - est effectivement importante dans la procédure de surendettement. Pour Thierry Beltran, "les gens essaient de trouver des solutions en famille avant de venir déposer un dossier". Une des raisons peut aussi être la réticence à déclarer ses difficultés. Par souci de confidentitalité et de dignité principalement, la création d'un dossier conduisant systématiquement à l'inscription au FICP (Fichier des incidents de remnboursement des crédits aux particuliers). L'apparente complexité de la procédure peut aussi faire reculer l'acte.

Mais lorsque le palier du dépôt du dossier est passé, la commission de surendettement fait souvent état d'un manque "d'éducation budgétaire". Après un accident de la vie quelconque (divorce, perte d'un emploi), "certains ont du mal à gérer leur budget et le tenir" déplore Thierry Beltran.

Le mieux à faire avant que les choses ne s'aggravent : se diriger vers une assistante sociale qui peut alors guider le débiteurs vers une commission de surendettement. Son dossier sera ensuite pris en charge et traité afin de trouver une solution avec les créanciers. Son rôle s'arrête lorsque le surendetté signe un plan pour redresser la barre. Mais pas facile de le suivre à la lettre... "Nous allons mettre en place des conventions avec des banques pour pouvoir aider le surendetté, avec l'établissement de virements, par exemple" précise Thierry Beltran. En plus des difficultés financières, le mieux est d'éviter les difficultés administratives.

  • Deux surendettés sur trois sont dans l'incapacité de rembourser ce qu'ils doivent

Cette absence de capacité constitue un obstacle majeur à la mise en place de plans de remboursement. Ce qui conduit soit à la mise en place de solutions provisoires, soit à l'effacement pur et simple des dettes.

Le directeur souligne cependant que "la commission n'est pas une machine à effacer les dettes". Même si dans certains cas, il n'y a "pas d'autres solutions". Mais attention au revers ! En contrepartie de cette faveur, la personne concernée ne pourra plus s'endetter sur plusieurs années. Elle a donc "intérêt à suivre le plan" proposé par la commission. Dans le cas contraire, fini le plan, finie la procédure et bonjour les huissiers et expulsions. Et c'est retour à la case départ.

  • L'endettement moyen des Réunionnais : 34 612 euros

Les crédits à la consommation représentent la majorité des dettes financières des surendettés réunionnais. Aux Antilles, il s'agit davantage de dettes immobilières. Autre conclusion : l'endettement moyen est globalement plus faible à La Réunion qu'en Métropole. Même si l'Iedom se souvient d'un dossier défiant toute concurrence, où la dette s'élevait... à plus d'un million d'euros ! Pas sûr que ce record donne envie d'être battu.

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2 Commentaires
Maki
Maki
7 ans

Ou sinon les bonhommes qui se barrent car au final, ils ne peuvent pas s'occuoer de marmaille... Ca existe aussi.
Mais il y a des pensions me direz vous. Bah si il decide de pas payer pdt un max de temps t'es pas dans la merde avec le temps de réaction des autorités. Et c'est meme souvent insuffisant pour l'education des gamins...

Jose
Jose
7 ans

Le nombre de femmes "seules" qui continuent à avoir des enfants...
C'est là qu'est le problème, l'inconscience, le plaisir, l'argent facile, et l'éducation 0!