La crise sanitaire de la filière bovine ruine des éleveurs

Le lait péi n'en finit plus de tourner

  • Publié le 8 novembre 2016 à 17:00

C'est une crise sanitaire qui n'en finit plus de traîner chez la filière bovine réunionnaise. Après l'importation de vaches "malades", selon l'association de l'association de défense des agriculteurs réunionnais (Afedar), au début des années 2000, une catastrophe contagieuse a parcouru les élevages. De la viande au lait, la vache ne serait toujours pas en très grande forme sur l'île. Eugène Ferrère, éleveur à la Chaloupe Saint-Leu en sait quelque chose : son cheptel a été décimé

Lorsque Eugène Ferrère, éleveur à la Chaloupe Saint-Leu, fait le récit de son activité, il a le ton amer et la voix tremblante. Il aurait fait largement les frais d’une importation malheureuse d’animaux provenant d’Europe au début des années 2000. Ses génisses pleines auraient effectivement fait partie d’un bateau d’animaux "malades". Les vaches n’auraient pas passé les contrôles sanitaires. Conséquence directe : une rapide et drastique transmission de maladies. "Ça a été la descente aux enfers, on a perdu tout ce qu'on a fait" souffle l'éleveur, presque résigné. Prises de sang, analyses "à droite, à gauche"... rien n'y fait, la faute est rejetée sur Eugène Ferrère, qui n'aurait pas "donné à manger" à ses bêtes. En croyant augmenter la qualité génétique de son troupeau, l'éleveur a ainsi conduit son activité à la ruine. À 70 ans,  l'éleveur ne peut plus sortir la tête de l'eau. Ses 40 ans de labeur, il a fait une croix dessus. "Ça me fait mal au coeur" laisse t-il échapper. Avec une conclusion qui tombe comme un couperet : "La viande de boeuf à La Réunion est pourrie".

Car ce cas d’élevage contaminé n’est pas le seul sur l’île, commente Jean Daniel Bègue, président de l’Afedar (Association de défense des agriculteurs réunionnais). "L’histoire a commencé avec le développement d’aménagement des hauts. On a voulu aller très vite et on a importé des animaux de la Métropole, sans tenir compte de leur statut sanitaire" déplore le responsable, pointant du doigt la responsabilité de l’État, qui a "laissé faire". Les ennuis s’enchaînent alors très vite. Des maladies sont importés, même des parasites qu’il n’y avait "pas eu dans le département" jusqu’à cette importation.

- Une "ruine des éleveurs et des vaches" -

Aujourd’hui, selon Jean Daniel Bègue, "s’il reste des élevages non contaminés, ce sont des élevages indépendants". Et concernant la qualité du lait produit par ces vaches, il est catégorique. "Les bêtes malades sont souvent sous antibiotiques et on retrouve ces antibiotiques dans le lait. Ce lait est toujours dans les yaourts. Il doit être détruit, mais pas transformé et donné aux humains" assure le président, précisant que le nombre d’élevages dans le secteur laitier s’est pratiquement effondré. Ils ne seraient aujourd’hui plus qu’une soixantaine à pratiquer cette activité. Qui plus est, la majorité serait également en faillite. Une "ruine des éleveurs et des vaches" dûe à une crise sanitaire qui continue de traîner sur l’île.

Pour l’association, "la première chose à faire de la part de l’État, c’est un vrai diagnostic sanitaire avec des experts neufs". Le président compte également sur une prise de précautions "nécessaire" afin que les animaux ne soient plus sous le joug d’une contagion potentielle.Eugène Ferrère continue, lui, à s’interroger : "Personne ne nous a éclairé ou aidé. On a subi cette situation pendant sept ans sans aucune production". Une perte de temps et d’argent dont il aimerait être remboursés, à l’image d’autres éleveurs dans ce même cas.

Car cette crise sanitaire est, somme toute, plutôt incompréhensible. Les élevages péi sont toujours concernés par la circulation de la leucose bovine. Cette maladie a été réglementée sur l’ensemble du territoire national avec une fixation de mesures techniques et administratives visant à lutter contre cette infection. L’ensemble du territoire…mis à part La Réunion, qui a bénéficié d’une dérogation. Elle a ensuite été exclue définitivement de cette réglementation en octobre 2015.
"Il y a des gens qui ont tout perdu" commente l’éleveur de la Chaloupe Saint-Leu. Cette catastrophe sanitaire chez la filière bovine continue de traîner. Et le lait péi n’en finit plus de tourner.

www.ipreunion.com

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6 Commentaires
Jose
Jose
7 ans

Moi j'aime les agriculteurs, eux ils produisent, bossent jusqu'à pas d'heure, et ne sont pas plus riches que tous ces parasites accrochés à leurs subsides sociaux, et sans retour de leur part !
En plus, je n’évoque pas les nuisances !

Pb sanitaire ?
Pb sanitaire ?
7 ans

Ce que je comprend, c'est ne devrait on pas cesser de manger du boeuf pei et de boire du lait ou produits laitiers depuis debut 2000 ?!?!?!
Alors qu'on a vu fleurir des supers campanges manger viande pei !?!?
Peut etre que tous les reunionnais citoyens devraient porter plainte et non seulement l'eleveur...???

9743lèt
9743lèt
7 ans

Encore une personne qui commente et qui sait ceux que s'est de se lever à 4 h et de voir ses vaches mourir sans rien comprendre et être impuissant. soit disant les fonctionnaires représentant de l'état et la je ne parle pas de l'association, sur ce paradis, bien en graisser avec des diplômes qui n'ont plus aucune valeurs n'est bien évidemment pas au courant de la situation et éleveur, agriculteur, il faut se démerder sans subventions, continuer a se lever a 70 ans pour même pas un pied de riz. mais yen a combien qui serait prêt à vivre sur un smicard sans les 40% de vie chère à manger du riz , brede fuits et legumes tous les jours. il profite du système comme bon nombre dans cette France et quil fint bien pire. Alors si c'est pour critiquer juste pour critiquer , tourne la langue 7 fois dans la bouche et réfléchis avant kozer lé pas fait pou assise dessus.

hum !
hum !
7 ans

Val, peut être devrais tu lire l'article une deuxième fois pour bien comprendre avant de parler de façon virulente. Ca parle d'animaux malade, de lait bourré "d'anti bio". j'achète ce lait, ces yaourts j'en donne à manger à ma fille de 6 ans elle a les dents qui noircissent, le dentiste nous dit que se sont les antibiotiques qui font ça ! Ca parle de gens qui ont tout perdu ou presque, ça parle d'un monde dont la valeur première est le Profit. Et les prison ma foi sont pour ceux qui volent des oeufs car si tu réalise un profit, alors c'est bien !

 Thérèse d\'Avila
Thérèse d\'Avila
7 ans

Une année de combat, ça use , ça use! Imaginez plus de dix années ! "A Val , posté il y a 18 h " : Avant de critiquer, demandez le dossier svp ! Pourriez -vous nous dire ce que vous en savez ?

val
val
7 ans

je pense qu'il faut foutre tout ces agriculteurs véreux en prison pour maltraitance d'animaux !!! toujours facile de mettre la faute sur l'état et le contrôle sanitaire pour se faire dédommager sur le dos des contribuables pfff! pathétique bande d'incapable ARGENT ARGENT DEDOMMAGEMENT VOLE ESCROQUERIE