[ON VOUS A TENDU LE MICRO]

Journée nationale du don d'organes : un sujet tabou ?

  • Publié le 22 juin 2017 à 13:50

Ce jeudi 22 juin 2017, la journée nationale de réflexion sur le don d'organes et la greffe, de reconnaissance aux donneurs est l'occasion pour les professionnels de santé, mais aussi pour les patients dans l'attente d'une greffe de sensibiliser le grand public à cette question. Le don d'organes sujet méconnu, voire tabou pour raison religieuse, permet pourtant de sauver des vies.

Arielle Alcantara, 52 ans, a été greffée du rein de son père il y a dix ans. Si lui vit très bien avec un seul rein, elle, se retrouve de nouveau en insuffisance rénale. Soignée par dialyse trois fois par semaine pendant 4 heures, elle s'est inscrite sur la liste des receveurs et reste en attente d'une nouvelle greffe. En cette journée nationale du don d'organe, Arielle témoignait au micro de Yannick Pitou sur RTL Réunion, ce jeudi matin.

"Il y a un tabou autour du don d’organes et de la greffe : on n’en parle pas" estime la patiente. En effet, tout le monde ne sait pas que chacun de nous est un donneur d'organes par défaut et qu'il faut s'inscrire sur un registre - aujourd'hui dématérialisé - pour exprimer son refus catégorique d'être prélevé après son décès. Car, selon la loi du 22 décembre 1976, "des prélèvements peuvent être effectués à des fins thérapeutiques ou scientifiques sur le cadavre d’une personne n’ayant pas fait connaître de son vivant son refus d’un tel prélèvement".

Une idée qui ne plaît pas à tout le monde, en raison notamment des croyances religieuses. Car, si le geste paraît louable, certains n'acceptent pas d'être inhumés dans rein ou sans poumon. Et Arielle Alcantara, qui se rend souvent au contact des patients, le dit : "je vois qu’il y a beaucoup de réticence, les gens n’osent pas ou ont peur de donner, ont peur de l’opération, et puis la religion bloque un petit peu aussi", explique-t-elle dans les studios de RTL.

Une réticence partagée par certains passants à qui Imaz Press a tendu le micro dans les rues de Saint-Denis ce matin.

Si tout le monde est donneur potentiel et qu'il est possible de donner de son vivant, plus de 90% des organes greffés proviennent de personnes décédées. "Un tiers des familles s'opposeraient à tout prélèvement au moment du décès, alors que près de 80 % des Français étaient favorables au don d'organes pour eux-mêmes en 2013, selon une enquête commandée par la fondation Greffe de vie", citée par le journal le Monde. 

Pour pallier le manque d'informations sur le sujet, une conférence-débat est organisée par la clinique de Sainte-Clotilde, le groupe de santé Clinifutur et le CHU Félix Guyon ce jeudi de 16 heures à 18 heures. Y seront développées les questions relatives à l'insuffisance rénale notamment et à la greffe d'organes. La conférence sera animée par le professeur Vacher-Coponat, le docteur Génin et le docteur Gouiry. Le rendez-vous est donné sur le site de la clinique de Saint-Clotilde.

A noter que toutes les informations relatives au don d'organes sont regroupées sur la plate-forme www.dondorganes.fr.

jm/www.ipreunion.com

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