La période la plus sensible au risque d'incendie commence

125 interventions pour des feux de broussailles et de canne en deux mois

  • Publié le 15 septembre 2017 à 13:14
  • Actualisé le 15 septembre 2017 à 13:18

Depuis le 15 juillet 2017, les pompiers sont intervenus sur 125 départs de feu à La Réunion. Cette année, la situation des végétaux présente un déficit en eau, notamment dans le Nord-Est et sur les hauts de l'ouest. D'où une vigilance accrue à l'approche de la saison chaude. La période habituellement la plus sensible au risque d'incendie s'étend du 15 septembre au 15 décembre. La préfecture rappelle le dispositif - terrestre et aérien - mis en place pour lutter contre les feux de forêts sur l'île. Nous publions ce rappel ci-dessous.

La prévention est au cœur de la stratégie de lutte contre les feux de forêts. La détection précoce permet de gagner un temps précieux afin d’éviter toute extension incontrôlée. Le relief escarpé, la période de sécheresse de juillet à décembre et l'isolement du fait de l’insularité compliquent l’extinction des feux de forêts.

- Un plan d'action départemental

Le plan départemental de protection de la forêt contre l’incendie (PDPFCI) définit les grandes orientations en matière de prévention et de lutte contre les incendies, les actions à mener et les objectifs à atteindre ; il prend en compte les feux et les aménagements réalisés. Sa déclinaison opérationnelle apparaît dans les 5 plans de massifs (Hauts de l'Ouest, La Montagne, Roche Écrite, Volcan, Étang Salé) qui décrivent les aménagements à réaliser et leur planification. Les travaux réalisés au titre de la DFCI visent à éviter la propagation des feux sur les espaces forestiers et faciliter l’intervention des services de secours. Il s’agit essentiellement de travaux forestiers (débroussaillement et coupures de combustibles en bordure des pistes et à l’interface des habitations et de la forêt), d’accès (pistes dédiées DFCI) et d’aménagements de points d’eau (citernes et retenue collinaires).


- Une meilleure coordination opérationnelle

Le plan ORSEC* Feu de forêts fait l’objet d’une révision annuelle pour tenir compte des nouvelles conditions opérationnelles (ajout, disparition de matériels ou modification des procédures) et conforter les dispositifs éprouvés avec succès. A chaque fin de saison, un RETEX (retour d’expérience) est conduit par la préfecture afin de déterminer les axes de progrès et les intégrer dans le dispositif de l’année suivante.

La coordination opérationnelle est assurée par l’état-major de zone et de protection civile
de l’océan Indien (EMZPCOI), renforcé par une mission d’appui de la Sécurité civile (MASC)
composée de 2 militaires des formations militaires de la Sécurité civile (FORMISC),
spécialistes de la lutte contre les feux de forêts.

Des réunions de coordination permettent les échanges de données entre les acteurs et évitent les actions redondantes. Ainsi, chaque jeudi après midi au centre opérationnel de la préfecture, hors
activité plus importante nécessitant des réunions plus fréquentes, un bilan global est dressé à partir du suivi effectué quotidiennement. Cette réunion permet notamment d'anticiper pour le week-end le dispositif préventif et de surveillance.

- Le dispositif de surveillance terrestre et aérien :

La dissuasion, la surveillance et l’alerte pendant la période à risque feux de forêts s’appuient sur une collaboration étroite de tous les services concourant aux missions de prévention, d’information et de surveillance des massifs (les sapeurs pompiers, l’ONF, le Parc national, le conseil départemental et les forces de l’ordre d’État (police et gendarmerie) ou municipales). Enfin les FAZSOI peuvent apporter leur concours lors de niveaux de risques ou de circonstances exceptionnelles comme en 2010 et 2011.


• Dispositif terrestre
Le SDIS coordonne les patrouilles de l'ensemble des moyens mis en place sur les massifs.
Les éco-gardes du Parc national et les équipes de la brigade nature du conseil
départemental participent à la sensibilisation des populations aux risques d’incendie afin
de développer des bons comportements de prévention et pour la surveillance du massif.


• Dispositif aérien
De nombreuses zones à risques ne sont pas accessibles aux moyens terrestres. Cependant,
elles sont survolées quotidiennement par des aéronefs privés permettant de surveiller par
les airs les massifs et, lorsque la météo le permet, de détecter très précocement les
incendies ou de lever le doute sans avoir à déplacer longuement les équipes au sol. Un
avion de surveillance aérienne est ainsi activé spécifiquement par le SDIS lors des périodes
les plus critiques. Le DASH participe également aux missions de surveillance avec le
principe du guet aérien armé (GAAR) qui lui permet d’intervenir immédiatement sur un feu
naissant qu’il détecterait.
Les moyens aériens s’ils sont d’un appui précieux et déterminant dans la maîtrise initiale
du feu ne se suffisent pas seuls : un feu s’éteint "au sol" avec des sapeurs-pompiers et
des personnels au contact des lisières.

 - Le dispositif prévento-curatif :


Le dispositif prévento-curatif repose sur les moyens humains et matériels départementaux
ou nationaux :
➢ Groupe d’intervention feu de forêt (GIFF) : élément essentiel de la stratégie de lutte contre les incendies de forêts pour le SDIS. Chaque jour ces groupes constitués de camions "feux de forets" (CCF) sont répartis sur les massifs ;


➢ Groupes d’intervention spécifiques du SDIS : héliportés (DIH), équipe "pélicandrome", urbains, alimentation ;


➢ Moyens aériens : hélicoptère de gendarmerie (SAG), DASH 8, hélicoptères bombardier d’eau (HBE) loués par le SDIS et avion Horus de surveillance,


➢ Moyens forestiers de l’ONF,du Parc national et du conseil départemental. Par ailleurs, les unités d'instruction et d'intervention de la Sécurité civile (UIISC) maintiennent au profit de La Réunion, pendant la saison des feux de forêts, un détachement d’intervention mobilisable en une heure et capable de rallier La Réunion avec ses matériels en moins de 36 heures.

 

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