Saison cyclonique - Selon les prévisions de Météo France

Il y aura entre sept et dix cyclones ou tempêtes

  • Publié le 14 novembre 2017 à 14:40
  • Actualisé le 14 novembre 2017 à 14:46

"Selon le scénario le plus probable, l'activité de la prochaine saison cyclonique s'annonce plutôt inférieure à la normale, ou proche de la normale, sur l'ensemble du bassin cyclonique du Sud-Ouest de l'océan Indien" indique Météo France ce mardi 14 novembre 2017. Concrètement, "on estime avec une probabilité de 70% que la saison connaisse entre 7 et 10 systèmes (tempêtes et cyclones), dont la moitié (entre 3 et 5) pourrait atteindre le stade de cyclone tropical. Il apparaît également vraisemblable que cette activité cyclonique se concentre plutôt dans la moitié Ouest du bassin, où se trouvent l'essentiel des terres habitées" disent encore les météorologues dont nous publions le communiqué ci-dessous (Photo d'illustration)

Nous estimons que, pour la saison cyclonique 2017-2018, il y a une probabilité de 50% de connaître une activité inférieure à la normale, une probabilité de 40% pour que l'activité cyclonique soit proche de la normale et une probabilité de seulement 10% de connaître une saison finalement plus active que la normale. En terme de nombre total de systèmes (tempêtes et cyclones), on estime, avec une probabilité de 70 %, que celui-ci devrait être compris entre 7
et 10, dont la moitié (ratio climatologique) pourrait atteindre le stade de cyclone tropical (soit entre 3 et 5). On rappelle que la valeur climatologique du nombre de systèmes par saison est à 10 sur le Sud-Ouest de l'océan Indien. Dans un contexte météorologique attendu globalement sec et peu favorable à l’activité cyclonique sur la moitié Est du bassin mais plus propice à l’activité perturbée sur la moitié Ouest (celle qui contient les terres habitées), on peut
s’attendre à une activité cyclonique qui devrait être préférentiellement localisée sur la moitié Ouest du bassin au détriment de la moitié Est.

Les trajectoires devraient être majoritairement de type parabolique (déplacement initial vers l’ouest puis recourbement graduel vers le sud puis le sud-est). Une tendance plus méridienne (trajectoire orientée vers le sud) est possible pour les systèmes se développant sur l’extrême Ouest de l’océan Indien ou le canal du Mozambique.

Nous insistons sur le fait que ces prévisions ne présagent rien de l’impact éventuel d'un cyclone sur un territoire particulier de la zone. Parce qu’il suffit d’un seul système pour connaître un impact pouvant être catastrophique, même une saison peu active peut être source de dégâts majeurs. Il convient donc de mettre en oeuvre dès à présent et comme chaque année, les précautions d’usage de début de saison cyclonique.

Contexte de grande échelle attendu sur le bassin pour l'été 2017- 2018

A l'échelle du globe, un épisode La Niña pourrait se développer dans la Pacifique équatorial d’ici la fin d’année 2017 – début d’année 2018 (60 à 70 % de probabilité de développement environ). Le consensus des prévisions actuelles table pour un événement plutôt faible et de courte durée, qui devrait avoir un impact plus ou moins limité sur le climat à l’échelle du globe. Si La Niña se traduit habituellement sur notre zone par des alizés plus forts que la normale durant l’été austral et des vents d’Ouest équatoriaux plus forts sur la partie centrale et Est de l’océan Indien, le phénomène attendu cette année, de par son ampleur limitée, ne devrait pas être le moteur principal des conditions de grande échelle attendues au cours de l’été prochain sur l’océan Indien Sud.

L’été dernier a été marqué par un épisode très positif du dipôle subtropical de l’océan Indien (SIOD en acronyme anglais pour Subtropical Indian Ocean Dipole), caractérisé par des eaux plus chaudes que la normale sur l’océan Indien subtropical Ouest et des eaux plus fraîches sur la partie subtropicale Est . Depuis, la configuration des températures de la mer a sensiblement évolué avec notamment un décalage vers le nordest des eaux anormalement chaudes initialement présentes sur l’extrême Ouest de l’océan Indien subtropical (région du Sud du canal du Mozambique) vers la zone des Mascareignes.

Selon les éléments de prévision disponibles qui sont assez concordants, il apparaît que la configuration actuelle devrait rester plus ou moins en l’état tout au long de l’été prochain. En terme d’oscillation subtropicale, même si le SIOD restera positif dans une telle configuration (mais sensiblement moins positif que l’année dernière), le décalage des anomalies de températures de la mer par rapport à l’été dernier devrait aussi s’accompagner de conditions atmosphériques sensiblement différentes cette année (pour mémoire, l’été 2016-2017 avait été caractérisé par des conditions durablement sèches sur une grande partie de l’océan Indien tropical avec un impact inhibant sur l'activité cyclonique).

- Une saison chaude plus pluvieuse qu’à l’accoutumée -

On peut donc s’attendre aux conditions atmosphériques de grande échelle suivantes sur le bassin :

- des conditions anormalement sèches sur la moitié Est du bassin (à l’Est de 70°E) en liaison avec des températures de la mer plus fraîches et des alizés anormalement forts remontant même régulièrement assez Nord au sein du domaine tropical. Il est probable que la Zone de Convergence Inter-Tropicale (ZCIT2) y soit moins active et reste positionnée plus au nord que la normale.

- des conditions plus humides que la normale sur la moitié Ouest du bassin (à l’Ouest de 70°E) au sein de pressions environnementales basses, d’un flux de mousson bien établi (notamment sur la moitié nord du canal) et pouvant même descendre de façon durable assez sud jusqu’au niveau des Mascareignes. La ZCIT devrait donc être plus active sur cette moitié Ouest du bassin et également potentiellement localisée plus Sud que la normale. Les terres habitées de la zone allant des côtes Est africaines (notamment Nord-Mozambique, Tanzanie) jusqu’aux îles des Mascareignes en passant par Madagascar et l’archipel des
Comores, peuvent ainsi s’attendre à une saison chaude plus pluvieuse qu’à l’accoutumée, accompagnée d’un risque accru de fortes pluies.

L’activité cyclonique devrait également refléter cette dichotomie Est-Ouest avec des développements privilégiés sur la moitié Ouest, c’est à dire à relative proximité des terres habitées. La présence de conditions plutôt inhibantes sur la moitié Est devrait contribuer au démarrage plus tardif de la saison car c’est habituellement dans ce secteur que prennent naissance les premiers systèmes de la saison. Le démarrage de la saison pourrait être tributaire de l’établissement du flux de mousson sur la partie Ouest du bassin (traditionnellement courant décembre).
 

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