[LIVE] La ministre, l'intersyndicale et les collectifs ont trouvé un terrain d'entente

Mayotte - Vers une suspension d'un mois de la grève et des blocages de route

  • Publié le 13 mars 2018 à 23:18
  • Actualisé le 14 mars 2018 à 05:41

Ce lundi 12 mars 2018, la ministre des Outre-Mer Annick Girardin est arrivée à Mayotte, dans un climat tendu. Et les choses ne sont pas allées en s'arrangeant : la foule a refusé le dialogue sur la place de la République à Mamoudzou. L'intersyndicale - à l'origine du mouvement de colère contre l'insécurité -, a refusé de la rencontrer. Un train de mesures a été annoncé. Il est question de renforcer les effectifs des forces de l'ordre et d'ajouter 330 000 euros pour la lutte contre la délinquance. La colère n'est pas redescendue pour autant. L'intersyndicale a appelé à une grande mobilisation ce mardi. En milieu de journée, 4 500 personnes ont manifesté à Mamoudzou et des élus ont été pris à partie. A l'issue d'une journée marathon et de longues discussions avec Annick Girardin, un terrain d'entente a été trouvée. La suspension pour un mois de la grève et des blocages de route sera proposée aux manifestants ce mercredi. Suivez notre live

  • [SUSPENSION DES BLOCAGES POUR UN MOIS]

    Sortie de crise à l'issue de la Réunion entre la ministre, les élus, l'intersyndicale et les collectifs. Le mouvement de grève et les blocages sont suspendus pour un mois.

    Outre les mesures du plan d'urgence déjà annoncées ce lundi, Annick Girardin s'est engagée à organiser une mission d'expertise d'un mois à laquelle participeront notamment des syndicalistes et des représentants des collectifs.

    La ministre repart immédiatement pour Paris à bord de l'avion de l'Etat français. Elle a promis de revenir dans un mois

     

  • [ÇA NÉGOCIE TOUJOURS]

    La réunion a repris.

    Après une première suspension à l'intitiative de l'intersyndicale, une seconde pause a eu lieu cettefois à la demande  d'Annick Girardin. Le temps pour elle de se concerter avec sa délégation et Paris sur les propositions de l'intersyndicale.

    Les revendications portent notamment sur le versement d'un milliard d'euros (sur le 1,8 milliard réclamé) dès le mois prochain afin d'amorcer le rattrapage des retards sociaux économique de Mayotte ou encore sur le non recrutement sur des postes à responsabiité des Français d'origine comorienne

  • [SUSPENSION]
     

    La réunion avec la ministre est suspendue. Les élus, l'intersyndicale les collectifs se concertent pour déterminer s'ils acceptent ou moins les propositions d'Annick Girardin pour une sortie de crise.

    Les barrages routiers sont toujours en place

  • [BOITE AUX LETTRES]

    Avant d'entrer dans la préfecture pour la réunion avec la ministre, Fatihou Ibrahim, porte-parole du collectif des citoyens, a prévenu que la ministre allait "nous servir de boîte aux lettres".
    "On va lui remettre un courrier" pour demander un gouvernement de "nous envoyer un véritable interlocuteur qui sera capable d'engager le gouvernement sur trois points: le rattrapage de Mayotte, qui nous est dû, le développement de Mayotte, qui nous est dû, et l'insécurité, sur laquelle nous n'allons pas négocier, parce qu'on ne peut pas avoir de liberté sans avoir de sécurité", a-t-il détaillé.

  • [ILS SONT ARRIVÉS]

    L'intersydicale et le collectif de lutte contre l'insécurité sont arrivés en Petite Terre. La réunion avec la ministre de l'outre-mer commence. Elle devait débuter en début de matinée.

    Sauf changement de dernière minute Annick Girardin doit quitter Mayotte ce mardi soir pour pouvoir assister au conseil des ministres de ce mercredi à Paris. Le barrage bloquant l'accès à l'aéroport est toujours en place. On ne sait pas encore s'il sera levé dans la soirée pour le départ de la ministre

  • [FIN DE MANIFESTATION]

    La manifestation est terminée à Mamoudzou. Le rassemblement s'est dispersé dans le calme.

    Prévue pour le début d'après-midi, la rencontre entre la ministre des outre-mers d'une part, l'intersyndicale et les collectifs contre l'insécurité d'autre part, n'a pas encore commencé

    Les barrages routiers sont toujours en place en Grande Terre et en Petite Terre

  • [4 500 PERSONNES ET DES ÉLUS PRIS À PARTIE]

    La tension monte encore d'un cran sur la place de la République à Mamoudzou. Selon la police 4 500 personnes sont maintenant rassemblées.

    Une réunion des élus au Conseil départemental - situé à proximité de la place -, pour préparer la rencontre avec la ministre cet après-mdi a été perturbée par des manifestants en colère. Ces derniers accusent de  trahison" le sénateur de Mayotte, la maire de Chirongui et le maire de Mamoudzou.

    Les protestataires les ont obligés à quitter  les lieux "de manière assez musclée" commente un témoin. Les trois élus ont trouvé refuge dans un bureau en attendant d'être exfiltrés et escortés par la police

    "On est là pour crier notre colère. A partir d'aujourd'hui, nous allons défier le gouvernement", avait lancé un peu plus tôt un porte-parole du collectif, au début de la manifestation. Sur certaines banderoles, on pouvait lire: "Non à la conférence, oui aux actions", en référence à la conférence sur l'avenir de Mayotte, qu'avait proposée la ministre la semaine dernière. "Je suis là pour la sécurité principalement, et pour tous les problèmes sociaux", a expliqué à l'AFP Lisa, enseignante de 26 ans.

    "Ici, n'essayez pas d'aller à l'hôpital, il n'y a pas de place, n'essayez pas d'aller à la CAF. Et dans l'éducation, ça ne va pas, il n'y a pas assez d'écoles, pas de moyens. On se fait voler le matériel scolaire, on me demande d'emmener mon propre matériel personnel, ça ne va pas", explique-t-elle. "La ministre, elle n'a rien dit, je l'ai trouvé nulle, on demande des actes", ajoute-t-elle.

    Pour Inayati Kassim, chargée de mission de 37 ans, "la délinquance s'est multipliée ces dernières années, Toutes les maisons sont barricadées. et même quand on est chez nous on se fait cambrioler", explique-t-elle. "Il y a trop d'immigration, on est trop nombreux pour une si petite surface", insiste cette manifestante. Elle poursuit: "Tous les services de l'Etat sont débordés, aller aux impôts ou à l'état civil, ça vous prend une journée".

  • [DÉJÀ UN MILLIER DE PERSONNES]

    Un bon millier de personnes est déjà rassemblé sur la place de la République à Mamoudzou et la foule continue de grossir.

    Annick Girardin, qui doit rencontrer en début d'après-midi l'intersyndicale et les collectifs à l'origne du mouvement de mécontentement, se trouve toujours en Petite Terre. Dans ce secteur un important barrage bloque l'accès à l'aéroport. Même les piétons ne sont pas autorisés à passer.

    En Grande Terre les barrage routiers sont toujours en place, mais il est possible de les franchir à pied

     

  • [50 PROPOSITIONS]

    L'intersyndicale a présenté ce vendredi 50 mesures revendicatives, portant notamment sur l'éducation, comme la réduction des effectifs des écoles et le placement de l'ensemble du département en réseau d'éducation prioritaire renforcé, les mineurs étrangers isolés, l'immigration clandestine, la santé et les aides sociales.

    Les syndicalistes devraient présenter ces propositions à la ministre des outre-mers ce mardi après-mdi

  • [RENCONTRE]

    L'intersyndicale a accepté de rencontrer la minsitre des outre-mers. La réunion aura lieu, en présence d'élus, en début d'après-mdidi en Petite Terre.

    A Mamoudzou, la foule continue d'affluer sur la place de la République

  • [VIENDRA, VIENDRA PAS ?]

    Demandant la venue à Mayotte du minsitre de l'Intérieur ou du Premier ministre, voire du Président de la République, l'intersyndicale a refusé de rencontrer Annick Girardin ce lundi.

    Plusieurs élus vont jouer les médiateurs pour tenter de convaincre les syndicalistes de venir échanger avec la ministre des outre-mers

  • [GRAND RASSEMBLEMENT]

    C'est une nouvelle journée de tension qui se prépare sur l'île aux parfums ce mardi. A l'appel de l'intersyndicale et des collectifs de lutte contre l'insécurité un grand rassemblement doit avoir lieu sur la place de la République à Mamoudzou, là où Annick Girardin, ministre des outre-mers, a été huée par la foule lundi.

    Des milliers de personnes sont attendues alors que l'appel au rassemblement continue de circuler sur les réseaux sociaux

     

    Des barrages routiers sont toujours en place en Grande Terre. Seuls sont autorisés à circuler les bus affrétés pour acheminer les manifestants sur la place de la République. Une seule barge sera mise en service ce matin pour permettre aux protestataires de faire la traversée entre la Petite Terre et la Grande Terre

    En Petite Terre, où Annick Girardin et la délégation gouvernementale ont passé la nuit, un important barrage bloque le rond-point donnant accès à l'aéroport. Les passagers, en partance ou à l'arrivée, ne peuvent le franchir qu'à pied.

     

     

À propos

C'est au terme d'une première journée de visite menée au pas de charge dans un contexte tendu que la ministre des outre-mer a rendu public une série de mesures "en matière de sécurité et de lutte contre l'immigration illégale"

 

Les premières annonces en matière de sécurité et de lutte contre l'immigration illégale #Mayotte pic.twitter.com/t8wtqJLOkf

— Annick Girardin (@AnnickGirardin) 12 mars 2018

Ces annonces n'ont pas désamorcé la crise, ce qui est le reflet de cette premiere journée de visite. Annick Girardin et une délégation gouvernementale sont arrivées à Mayotte ce lundi matin 12 mars 2018 dans un climat de grande tension provoquée par près de quatre semaines de mécontentement, de grève, d'"île morte" et de blocages pour protester contre l'insécurité, l'immigration clandestine et les retards structurels dont souffrent le 101ème département français.

Lire aussi : Mayotte - Un escadron de gendarmes et 330 000 euros de plus pour combattre la délinquance

Accusée de ne totalement méconnaître la situation, la ministre n'était pas vraiement la bienvenue pour l'intersyndicale et les collectifs à l'origine du mouvement de protestation. Ils réclament la venue sur place du Premier ministre Edouard Philippe.

Tôt le matin des barrages ont été érigés en Grande Terre et en Petite Terre, un secteur jusqu'à présent épargné par les blocages. Les forces de l'ordre ont fait usage de gaz lacrymogène pour dégager un rond point donnant accès à l'aéroport. Dans le même temps, à l'appel de l'intersyndicale et des maires les écoles maternelles et primaires restaient fermées.

A son arrivée et fidèle à son habitude, la ministre est allée au contact.En provenance de l'aéroport, son convoi s'arrête à hauteur de manifestants. Dans les échanges il est question de "ras le bol", "d'insécurité innacceptable". La ministre a écouté et elle est repartie.  Elle a ensuite fait la traversée entre la Petite Terre et la Grande Terre. Elle a dit vouloir "discuter avec tous les mahoraises et les mahorais qui le souhaitent" pour "pour renouer le dialogue et échanger sur l’avenir du territoire".

La recontre avec la population sur la place de la République à Mamoudzou a tourné court. Dans un contexte de visible inorganisation, la foule a refusé de dialoguer avec la ministre et a longuement sifflé. "Vous venez pourquoi ?", "vous n'apportez rien", "c'est le Premier ministre qu'on veut sont quelques unes des exclamations qui ont fusé. Aucune sono, ni aucune estrade n'ayant été prévues sur place, Annicki Girardin n'a pas pu répondre de façon audible. Quelques longues minutes plus tard, une grosse averse est venue au secours de la ministre et de sa délégation qui se sont repliés à l'intérieur des locaux du conseil départemental situés à proximité.

De retour en Petite Terre, la ministre a rencontré des élus. Elle s'est dit satisfaite de cet échange

 

Avec de nombreux maires, élus de terrain et parlementaires de #Mayotte, prêts à avancer et travailler avec l'État à co-construire un avenir durable pour le département. pic.twitter.com/w9SCNGscWk

— Annick Girardin (@AnnickGirardin) 12 mars 2018

Pour sa part l'intersyndicale a  refusé de rencontrer Annick  Girardin.

La ministre des outre-mers est encore à Mayotte. Elle va essayer de rencontrer l'intersyndicale dans le courant de la journée. Les syndicalistes ont d'orès et déjoà lancé un appel à "la mobilisation de masse" ce mardi et ont demandé le maintien de la fermeture des écoles maternelles et élémentaires.

Pour rappel, le mouvement de protestation à Mayotte a trouvé un écho à La Réunion où les collectifs Résistance Mahoraise (Ré-Ma), Ré-Unir et le député de La Réunion Jean-Hugues Ratenon appellent à une mobilisation pour Mayotte le 24 mars prochain devant la préfecture de Saint-Denis.

www.ipreunion.com

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