Attaques dans l'Aude

Trois morts, seize blessés, l'assaillant abattu, "une proche" en garde à vue

  • Publié le 24 mars 2018 à 05:33
  • Actualisé le 24 mars 2018 à 10:24

Un homme fiché pour radicalisation islamiste a tué trois personnes et en a blessé seize autres, dont deux grièvement, vendredi à Carcassonne et Trèbes (Aude) au nom du groupe jihadiste État islamique, qui a revendiqué ces nouvelles attaques en France, avant d'être abattu par les forces de l'ordre. Une proche de l'assaillant, "qui partageait sa vie", a été placée en garde à vue vendredi soir pour "association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste criminelle", a indiqué le procureur de la République de Paris, François Molins.

• Trois morts et seize blessés

Notre pays a subi aujourd'hui une attaque terroriste islamiste" qui a fait trois morts et "16 blessés", dont "deux au moins" sont dans "un état grave", a déclaré le président Emmanuel Macron à l'issue d'une réunion de crise au ministère de l'Intérieur.

Il s'agit des premières attaques de ce type en France depuis celle, le 1er octobre dernier, qui avait fait deux morts à la gare Saint-Charles de Marseille. Un Portugais figure parmi les blessés, a indiqué Lisbonne, qui avait dans un premier temps annoncé qu'un de ses citoyens figurait parmi les morts.

Ces attaques "nous rappellent que le niveau de la menace terroriste sur notre territoire n'a pas faibli", avec la persistance d'une menace "endogène" portée par des "individus radicalisés", a indiqué le procureur de Paris François Molins lors d'une conférence de presse dans la soirée à Carcassonne.

• L'État islamique revendique les attaques

L'assaillant, Radouane Lakdim, un Français d'origine marocaine de 25 ans, a mené ses attaques "seul", a précisé le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb depuis Trèbes, petite ville de 5.000 habitants située à moins de 10 km de Carcassonne. Il s'est dit "prêt à mourir pour la Syrie", demandant notamment lors des attaques "la libération de frères" , selon M. Molins. Parmi les noms de ces "frères", il a selon une source proche du dossier notamment cité celui de Salah Abdeslam, seul membre encore en vie des attentats de l'EI du 13 novembre 2015, et emprisonné à Paris.

"L'homme qui a mené l'attaque de Trèbes dans le sud de la France est un soldat de l'EI, qui a agi en réponse à l'appel" de l'organisation "à viser les pays membres de la coalition" internationale anti-EI, dont fait partie la France, a déclaré le groupe jihadiste dans un communiqué de son agence de propagande Amaq.

• "Une proche" de Radouane Lakdim en garde à vue

"Une proche" de Radouane Lakdim "qui partageait sa vie a été placée en garde à vue" vendredi après-midi, selon François Molins, après une perquisition dans son quartier de la cité Ozanam de Carcassonne, à quelques centaines de mètres du centre historique de la ville.

Radouane Lakdim avait été suivi par les services de renseignements et fiché "S" à partir de 2014 "en raison de ses liens avec la mouvance salafiste", selon M. Molins. Il a ensuite fait un mois de prison en août 2016, après des condamnations pour "port d'arme prohibé", "usage de stupéfiants" et "refus d'obtempérer".

A sa sortie, il n'a pas montré de signes de radicalisation "pouvant laisser présager un passage à l'acte", a précisé M. Molins. Sa surveillance est alors arrêtée.

• Trois attaques sanglantes

Radouane Lakdim "est passé à l'acte brusquement" vendredi, a précisé M. Collomb.

Peu après 13 heures (heure de La Réunion), il vole une voiture à Carcassonne, tuant le passager et blessant gravement le conducteur, selon M. Molins.

Un peu plus loin, il tire six coups de feu sur un groupe de 4 CRS qui rentraient d'un footing, avant de prendre la fuite. Un CRS est légèrement blessé à l'épaule.

Vers 14 heures 15 (heure de La Réunion),, il pénètre dans un supermarché Super U de Trèbes, "en criant Allah Akbar" et "en se présentant comme un soldat de l'EI", a précisé M. Molins. Il y tue alors deux autres personnes, un employé et un client.

Durant la prise d'otages, il a téléphoné à sa mère, laquelle a appelé ses sœurs, qui se sont alors rendues sur les lieux, d'après une source proche de l'enquête.

• Un officier de gendarmerie prend la place d'otages

Alors qu'une cinquantaine de personnes se trouvent dans le magasin, un lieutenant-colonel de gendarmerie dépêché sur les lieux, Arnaud Beltrame, 45 ans, se propose comme otage en échange de la libération des autres encore présents, ce que Radouane Lakdim accepte. Le gendarme en profite pour "laisser son téléphone ouvert" sur une table, permettant à ses collèges d'écouter ce qu'il se passe dans le magasin.

Vers 14H20, Radouane Lakdim ouvre le feu sur le gendarme, qu'il blesse à deux reprises, selon M. Molins. C'est en entendant les coups de feu via le téléphone "que le GIGN est intervenu", a raconté M. Collomb, en saluant l'"héroïsme" du gendarme qui lutte contre la mort.

M. Macron a également salué le "courage" de cet homme qui "a sauvé des vies et fait honneur à son arme et à notre pays", et "lutte actuellement contre la mort".

• Des témoins racontent

Christian Guibbert, un ex-policier qui se trouvait dans le magasin, a raconté à l'AFP avoir "vu un individu très excité qui avait une arme de poing, un couteau et qui criait Allah Akbar", et qui a tiré "cinq ou six coups de feu".

"Moi, j'étais à cinq mètres de lui", a raconté de son côté un vigile du supermarché, qui veut garder l'anonymat. "Il m'a tiré deux fois dessus. Il tirait mal", a ajouté cet homme qui a 22 ans de métier dans l'armée, et a indiqué avoir fait "évacuer le personnel par derrière".

• Qui est Radouane Lakdim

Radouane Lakdim est né le 11 avril 1992 à Taza au Maroc. Français d'origine marocaine vivait avec sa famille dans la cité Ozanam, un quartier populaire situé à quelques centaines de mètres de la cité de Carcassonne et tout proche de la caserne CRS où il a tiré sur quatre fontionnaires de police en blessant l'un d'eux

 

Né le 11 avril 1992 à Taza au Maroc, Radouane Lakdim a crié "Allah Akbar" et s'est présenté en "soldat" de l'EI en entrant dans le supermarché de Trèbes, près de Carcassonne. L'organisation jihadiste a revendiqué son action via son agence de propagande Amaq.

Radouane Lakdim avait été condamné une première fois à Carcassonne le 29 mai 2011 à une peine d'un mois d'emprisonnement avec sursis pour port d'arme prohibé. Il avait été à nouveau condamné le 6 mars 2015 à un mois de prison pour usage de stupéfiants et refus d'obtempérer. Il avait exécuté cette peine en août 2016 à la maison d'arrêt de Carcassonne, a détaillé le procureur de la République de Paris, François Molins.

Des habitants de la petite cité Ozanam de Carcassonne où résidait Radouane Lakdim, disent de l'assaillant "il n'avait pas de boulot, il avait la barbe mais c'était un gamin sans histoires, d'une famille simple", indique un voisin, deux rues plus haut. "Il passait dans la rue deux fois par jour pour promener son chien, on a été très surpris de savoir que c'était lui", souligne une autre habitante.

 

Pour rappel, la France vit sous la menace terroriste depuis la vague d'attentats jihadistes sans précédent, parfois de masse, qui avant ces attaques ont fait 241 morts depuis 2015. L'EI a perdu depuis deux ans la plupart de ses bastions en Irak et Syrie, mais reste une menace par ses attaques à distance ou menées en son nom par des individus plus ou moins isolés.

www.ipreunion.com avec l'AFP

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1 Commentaires
Passi974
Passi974
6 ans

Renvoyez nous ces fichés S dans leur pays d'origine !!!!!