Une première sur l'île

24 urgentistes spécifiquement formés à la prise en charge des AVC

  • Publié le 12 avril 2018 à 15:01
  • Actualisé le 12 avril 2018 à 15:04

24 urgentistes de la Réunion et de Mayotte suivront du 16 au 20 avril 2018 les derniers enseignements de leur Diplôme Universitaire spécialisé dans la prise en charge de l'accident vasculaire cérébral. Cet enseignement est organisé pour la première fois à la Réunion en partenariat avec l'Université Pierre et Marie Curie La Sorbonne - Paris. Huit neurologues viennent ainsi spécialement de métropole pour dispenser leur expertise sur l'île où la prévalence des AVC reste bien supérieure aux moyennes nationales. Nous publions le communiqué du centre hospitalier Gabriel Martin ci-dessous.

Six professionnels locaux, dont quatre urgentistes du Centre Hospitalier Gabriel Martin, renforceront l’équipe de formateurs.

Après de multiples démarches des docteurs Katia Mougin-Damour et Rémi Girerd (urgences du CHGM), l’enseignement du "Diplôme Universitaire Urgences AVC" est délocalisé pour la première fois à la Réunion. Du 16 au 20 Avril 2018, ce sont ainsi 24 urgentistes de la zone océan indien (Réunion et Mayotte) qui vont conclure leur cursus entamé il y a déjà plusieurs mois.

Cette formation de spécialisation se déroule en effet en 2 phases : la première partie en "e-learning", enseignement à distance, se compose d’une centaine d’heures de travail, réparties en une dizaine de modules. Ceux-ci ont été mis à disposition en ligne tous les quinze jours depuis fin 2017. La seconde partie dite "présentielle" rassemble plusieurs ateliers et séances d’échanges
autour de cas cliniques, aux côtés de spécialistes reconnus en neurologie.

A l’origine de cette initiative, le docteur Rémi Girerd (CHGM) a suivi cette formation de l’Université Pierre et Marie Curie La Sorbonne en 2014. "J’avais déjà interpellé les formateurs à l’époque sur l’intérêt d’organiser cette formation à la Réunion" explique-t-il. Trois autres médecins des urgences du CHGM se sont inscrits à la même formation les années suivantes. "Nous avons sur l’île une prévalence de l’AVC qui reste 2 fois supérieure à la métropole. Devant l’intérêt de cet enseignement, la possibilité de former un plus grand nombre de médecins en une seule session et
de diminuer les coûts, j’ai repris contact avec le Dr Sandrine Deltour, neurologue responsable pédagogique, qui nous a répondu favorablement".

Les bénéfices de cette formation sont incontestables selon le docteur Girerd. "La prise en charge des AVC est une urgence absolue, qui n’autorise aucun retard. Plus le nombre d’urgentistes formés sera important, meilleures seront les connaissances afin d’optimiser la filière neuro-vasculaire locale". Le gain de temps est un élément fondamental après un AVC : plus la prise en charge
médicale est rapide, mieux l’AVC sera traité et soigné.

A l’issue de cette semaine de formation sanctionnée par un examen final, 24 urgentistes de l’Océan Indien auront développé une expertise supplémentaire en pathologies neuro-vasculaires, et plus particulièrement dans la prise en charge des accidents vasculaires cérébraux. Rappelons que le Projet de Santé 2018-2027 Réunion Mayotte place les AVC dans le champ des maladies chroniques dont la prévention et la prise en charge sont classées parmi les huit "enjeux stratégiques" de la décennie à venir.

Les chiffres clés de l’AVC à la Réunion :

• Fin 2011, près de 4300 Réunionnais étaient en invalidité suite à un AVC. 66 % étaient des hommes, mais surtout, la moitié des personnes touchées avait moins de 65 ans. Cette proportion de victimes "jeunes" est deux fois plus élevée qu’en France. Ailleurs en France, seul 25 % des cas d’AVC en moyenne surviennent avant 65 ans.

• Chaque année, environ 700 Réunionnais sont déclarés en Affection Longue Durée pour séquelle d’accident vasculaire cérébral.

• En 2015, on a enregistré 2 300 séjours consécutifs à des AVC dans l’ensemble des établissements du GHT Océan Indien.

• Les AVC sont à l’origine de 300 décès chaque année à la Réunion et restent la 1ère cause de handicap à la Réunion.

• Les maladies vasculaires cérébrales sont les maladies cardiovasculaires les plus mortelles à la Réunion.

• Près de 20% des décès par maladies vasculaires cérébrales sont prématurés (avant 65 ans): ceux-ci sont plus fréquents chez les hommes que chez les femmes (24% contre 14% chez les femmes).

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1 Commentaires
yolande marie
yolande marie
5 ans

belle démarche pour le bien de tous nos concitoyens