La Confédération nationale du logement à la rencontre de la population

"Un combat contre les bailleurs sociaux qui ne font plus leur travail"

  • Publié le 21 avril 2018 à 16:06

Invité par l'association Mouvman Travayer Krétyin la Rényion, Erick Fontaine administrateur de la Confédération nationale du logement (CNL) a rencontré la population du secteur Ouest de l'île ce samedi 21 avril 2018 à la paroisse de Savanna (Saint-Paul) pour évoquer les problématiques liées au logement. Une cinquantaine de personnes, locataires, propriétaires, relogées a participé à cette rencontre pour échanger avec Le représentant de la CNL. L'objectif de cette séance de questions réponses était d'informer la population sur ses droits vis-à-vis des bailleurs et d'apporter des réponses aux questions les plus récurrentes concernant le mal logement. Pour Erick Fontaine, "c'est un combat contre les bailleurs sociaux qui ne font plus leur travail".


À La Réunion, entre 18 et 20%  de la population occupe un habitat indigne. Pour Erick Fontaine "les bidonvilles se sont déplacés, ce ne sont plus des cases en tôle, c'est dans les immeubles que l'on trouve les logements indécents". Il poursuit " ’habitat indigne pose des problèmes de santé publique et de sécurité", '"les bailleurs sont sourds, muets et aveugles".

L’administrateur de la CNL souligne "les gens ne connaissent par leurs droits en matière de logement". Cette rencontre, première du genre sera programmée sur d’autres secteurs de l’île car, dit Erick Fontaine, "le droit des locataires n’est pas suffisamment connu".

Plusieurs points sensibles ont été évoqués lors de La Réunion. Tout d'abord présence d'amiante dans les immeubles. Erick Fontaine estimé que cette problématique est sous-estimée. Il a conseillé aux participants de réclamer un diagnostique d’amiante qui est car "obligatoire". Il précise que le code de santé publique "juge "insalubre un logement amianté". Dans le cas où le locataire se retrouve dans un logement amianté, le bailleur a obligation de le reloger pendant le chantier de décontamination de l'habitation.

Il a aussi été question de rénovations. "Ce n’est pas aux locataires de financer les rénovations d’un logement effectuées par les bailleurs" a affirmé Erick Fontaine. Qu’il s’agisse de travaux de peinture, d’étanchéité ou autres, "c’est au bailleur de prendre en charge le coût des rénovations" dit-il

Les charges locatives ont également été évoquées. La CNL dresse un constat : "les montants des provisions de charges sont largement surévalués par rapport aux charges réelles". Selon la confédération cela représenterait "un surplus situé entre 3000 et 6000 euros par immeuble". La CNL a mis en place l’observatoire des charges locatives qui lui permet de contrôler les montants des charges réclamés par les bailleurs sociaux sur trois ans. "À ce jour, près de 15 millions d’euros d’excès de charges locatives devraient être remboursés par les bailleurs aux locataires" note Erick Fontaine.

Concernant la taxe ordures ménagères (TOM). La CNL rappelle qu’un bailleur social a été "épinglé par la Cour des comptes car son calcul de la TOM était illégal". Il a ajoué "les occupants d’un logement doivent savoir que la TOM n’est pas due la première année. Deuxièmement, la TOM dépend de la rue où on est logé. Le tarif est différent d’une rue à l’autre".

L'ensemble de ces informations sont contenues dans "Le guide du locataire 2018" qui sera disponible en mai prochain.

La confédération reçoit environ 12 000 appels par an.  Les trois principaux problèmes rencontrés par la population sont, l’habitat indigne, les charges locatives et les questions diverses liées aux droits des locataires.

www.ipreunion.com

 

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