Insee - 40% de la population réunionnaise vit en dessous du seuil de pauvreté

La misère "est beaucoup plus importante qu'en Métropole"

  • Publié le 19 juin 2018 à 18:01
  • Actualisé le 19 juin 2018 à 18:07

En 2015, 40 % des Réunionnais vivent sous le seuil métropolitain de pauvreté. "La pauvreté est ainsi beaucoup plus importante qu'en métropole (14 %)" indique l'Insee. Les revenus des Réunionnais sont plus faibles et sont fortement dépendants de l'aide sociale : pour un quart des ménages, les prestations sociales constituent la ressource monétaire principale, soit quatre fois plus qu'en métropole. "La pauvreté est particulièrement forte dans de petites communes rurales, où l'emploi est rare. Ainsi, à Saint- Philippe, Cilaos, Sainte-Rose et Salazie, plus d'un habitant sur deux vit sous le seuil de pauvreté" écrit encore l'Insee dont nous publions le communiqué ci-dessous.

"En 2015, 40 % des Réunionnais vivent sous le seuil de pauvreté calculé selon la distribution des revenus de métropole, soit 342 000 personnes. Le taux de pauvreté est trois fois plus élevé qu’en métropole (14 %). La pauvreté est bien plus marquée que dans la région métropolitaine la plus concernée, la Corse (20 %).

En 2015, la moitié des Réunionnais vivent avec moins de 1 190 euros par mois et par unité de consommation (UC). Ce niveau de vie médian est bien moindre qu’en métropole (1 690 euros par UC). Il est également plus faible que dans chacune des régions métropolitaines.

Moins d’emplois et plus d’aides sociales Le manque d’emplois et de revenus d’activité expliquent en grande partie cette plus forte précarité. En 2015, seule la moitié des Réunionnais en âge de travailler occupent un emploi, contre les deux tiers en métropole.

À La Réunion, les personnes vivant dans les ménages dont les revenus d’activité (salaires, revenus des indépendants, indemnités de chômage) constituent la première ressource déclarée sont moins souvent exposés à la pauvreté (25 %) que les autres. Néanmoins, les revenus de ces ménages sont bien plus faibles qu’en métropole, où les personnes qui vivent dans ce type de ménages sont moins souvent concernées (11 %).

D’une part, le poids des revenus d’activité dans le revenu disponible reste plus faible à La Réunion : dans les ménage réunionnais, le nombre de personnes percevant des revenus d’activité est moins élevé. D’autre part, les ménages sont plus grands qu’en métropole.

Les ménages réunionnais sont plus dépendants des prestations sociales (allocations familiales, aides au logement et minima sociaux) que ceux de métropole. Elles constituent ainsi la première source de revenu pour un quart des Réunionnais, soit quatre fois plus qu’en métropole. Ainsi, les Réunionnais perçoivent en moyenne 260 euros mensuels par unité de consommation de prestations sociales contre 115 euros en métropole.

Des communes rurales plus touchées par la pauvreté

Selon les communes, le niveau de vie mensuel médian par unité de consommations’échelonne de 920 euros à Salazie à 1 515 euros à La Possession. La pauvreté concerne davantage certaines petites communes rurales : plus d’un habitant sur deux à Salazie (60 %), Sainte-Rose (56 %), Cilaos (54 %) et Saint-Philippe (51 %).

Dans ces communes rurales, les habitants en âge de travailler sont bien moins souvent en emploi : c’est le cas de seulement 38 % d’entre eux. C’est également dans ces communes que les personnes pauvres ont les niveaux de vie les plus faibles de l’île. En particulier, à Salazie, la moitié d’entre elles disposent d’un niveau de vie mensuel de moins de 710 euros par UC contre 765 euros à La Réunion.

De plus, dans ces communes, les prestations sociales constituent plus souvent la principale source de revenu des ménages : de 27 % des ménages à Cilaos à 32 % à Sainte-Rose. La part de ménages dont les revenus principaux sont les prestations sociales est également élevée dans des communes où le taux de pauvreté est un peu moins fort. Au Port (35 %) et à Saint-Benoît (33 %), elle y est même la plus forte. À Saint-André, Saint-Louis et Saint-Joseph, la part de ménages concernés est également importante (29 %) (figure 3).

Dans ces cinq communes, le montant moyen des prestations sociales perçues est plus élevé (315 euros par unité de consommation) que dans les communes rurales les plus pauvres (280 euros par unité de consommation). En effet, plus de familles nombreuses et monoparentales y vivent. Dans chacune de ces communes, près d’un habitant sur deux vit sous le seuil de pauvreté. Elles rassemblent un tiers des personnes pauvres résidant dans l’île.

Dans les communes les plus aisées, deux fois plus de personnes pauvres qu’en métropole Dans les autres communes de l’Ouest et dans celles du Nord, les niveaux de vie sont plus élevés et la pauvreté moins présente.

Toutefois, la pauvreté y reste à un niveau au moins deux fois supérieur à celui de métropole. Par exemple, elle touche plus d’un habitant sur trois à Saint-Denis et à Saint-Paul. Par ailleurs, même si la part des ménages dont les revenus principaux sont les prestations sociales (22 % à Saint-Denis et 18 % à Saint-Paul) se situe en deçà de la moyenne régionale, elle reste trois fois supérieure à celle de la métropole".

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2 Commentaires
Devi
Devi
5 ans

Une population majoritairement pauvre et bientôt les fonctionnaires qui représentent une minorité de salaires stables, assurant à leurs familles un niveau de vie moyen, dans une île où le niveau de vie est scandaleusement élevé, va bientôt disparaître. Le niveau de vie des réunionnais va encore baissé et tout le monde sera tellement content.

Lordwolf
Lordwolf
5 ans

Seuil de pauvreté... Faudrait mener une enquête beaucoup plus approfondie... À salazie, on a tendance à multiplier les sources de revenus sans que rien ne soit déclarer... Enquête tellement faussée malheureusement !