Au regard des maladies animales (actualisé)

L'introduction de ruminants reste interdite à La Réunion

  • Publié le 6 juillet 2018 à 14:50
  • Actualisé le 6 juillet 2018 à 15:59

Ce vendredi 6 juillet 2018, la préfecture a pris un arrêté renouvelant la suspension de l'introduction de ruminants à La Réunion. Une interdiction mise en place depuis 2008 afin de préserver la santé des ruminants.

Au mois de mai, cet arrêté préfectoral datant de dix ans, a été attaqué par un éleveur réunionnais souhaitant introduire des ruminants sur le territoire. Face à l'aborgation de son arrêté, la prefecture de La Réunion l'avait suspendu afin de le retravailler avec le Conseil de la politique sanitaire animale et végétale (COPSAV). 

C'est désormais chose faite. Ce vendredi 6 juillet, le préfet de La Réunion, Amaury de Saint-Quentin, a pris un nouvel arrêté prenant en compte les maladies animales actuelles circulant dans l'Hexagone. Et ce, pour une durée d'un an.

Pour préserver le statut sanitaire des ruminants

Voici le communiqué de presse de la préfecture :

"La préservation du statut sanitaire des ruminants de l’île de La Réunion, au regard des maladies animales, est une préoccupation constante des services de l’État.

Du fait de son insularité, La Réunion connaît une situation épidémiologique spécifique qu’il serait dangereux de modifier par l’introduction de nouvelles maladies venant de territoires extérieurs, y compris de la métropole.

L’introduction sur le territoire réunionnais de ruminants porteurs de maladies présenterait un risque pour les cheptels, pouvant entraîner des préjudices économiques importants, mais pouvant aussi, concernant les zoonoses, présenter un risque pour la santé humaine.

Au regard des risques sanitaire et économique liés à l’introduction de maladies sur le territoire de La Réunion et devant la nécessité de préserver de ces risques les filières animales locales de ruminants, le préfet a décidé le 6 juillet 2018 de suspendre pour une durée d’un an l’introduction de ruminants à La Réunion.

Au terme de ce délai, la situation sera réexaminée au regard du contexte épidémiologique."

En métropole, les contrôles sont fiables, "mais il y a une partie qu'on ne maitrise pas"

Patrick Garcia, chef du pôle Santé protection animale - Environnement de la Direction de l'alimentation, de l'agriculture et de la forêt (DAAF) de La Réunion donne quelques précisions. 

"Aujourd'hui, aucun éleveur et aucune coopérative agricole n'a le droit d'introduire des ruminants sur l'île. Nous avons eu des demandes de particuliers qui souhaitaient par exemple importer des chèvres naines. Leurs demandes n'ont jamais abouti" affirme-t-il. 

C'est à la demande des professionnels de la filière concernée que cette interdiction d'introduction a été renouvelée. L'objectif étant "de se prémunir de certaines maladies, pour qu'elles n'entrent pas sur le teritoire" précise Patrick Garcia. Et ce, pour préserver les animaux et l'activité économique. 

Pourtant, les animaux de métropole subissent des contrôles avant d'être exportés. "Ces contrôles sont fiables assure Patrick Garcia mais il y a une partie qu'on ne maitrise pas. Les chargements mettent plusieurs semaines à arriver donc les facteurs sont difficilement maitrisables."

Pour exemple, les insectes peuvent transmettre des maladies aux ruminants. 

Une expertise de la situation sanitaire demandée

Dans un an, l'arrêté préfectoral prendra fin. Mais il pourrait tout à fait être renouvelé. "Nous aurons une meilleure connaissance du contexte épidémiologique car nous avons demandé une expertise au Centre de gestion agréée de l'île de La Réunion pour voir quelles maladies pourraient menacer le territoire" ajoute Patrick Garcia. 

Aussi, selon l'évolution de la situation, la préfecture décidera de prolonger, ou non, son arrêté. "Nous voulons protéger l'île des maladies" affirme Bruno Robert, président des Jeunes agriculteurs.

www.ipreunion.com

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