La CFDT-EPSMR en a marre des promesses

Psychiatrie : "La Réunion est toujours le parent pauvre"

  • Publié le 16 juillet 2018 à 16:07
  • Actualisé le 16 juillet 2018 à 17:35

Trois semaines après l'annonce d'un renforcement de la dotation pour la psychiatrie à La Réunion, le syndicat CFDT des Etablissements Publics de Santé Mentale à La Réunion (EPSMR) lance un appel du pied le 16 juillet à l'Agence Régionale de Santé et à la Ministre de la Santé pour réclamer la mise en oeuvre rapide des promesses

En effet, le 28 juin dernier, Agnès Buzyn, Ministre  des solidarités et de la Santé, ainsi que Sophie Cluzel, Secrétaire d’Etat en charge des personnes handicapées, avaient annoncé que les trois régions (Centre-Val de Loire, Pays de la Loire et Océan Indien) historiquement sous-dotées dans le domaine de la psychiatrie verraient leur dotation renforcée.

Mais la CFDT s’inquiète d’un simple effet d’annonce et presse l’Agence Régionale de Santé, et par ricochet le Ministère de la Santé, de se montrer plus précis : " Nous avons à La Réunion deux gros chantiers prioritaires, qui sont l’ouverture d’une unité pour malades difficiles, et la création d’une unité de prise en charge des jeunes de 16 à 18 ans qui n’existe pas aujourd’hui dans les établissements publics ", précise Willy Govindama, secrétaire de la CFDT-EPSMR. Et de préciser que la seule alternative pour les malades difficiles est le transfert en métropole. " C’est tout de même dommage alors que nous disposons ici d’un pavillon de 25 lits, qui est actuellement fermé parce que nous n’avons pas la dotation pour le faire fonctionner. "

Renforcer vite la dotation comme annoncé

Dans le projet d’établissement 2017-2022, l’EPSMR avait en effet inscrit ces deux chantiers prioritaires. Mais faute de moyens, les projets sont au point mort. " Nous demandons à l’ARS de renforcer en urgence de la dotation prévue pour l’EPSMR pour rattraper les inégalités territoriales existantes pour que la psychiatrie réunionnaise ne soit plus " le parent pauvre " de la santé ", explique le communiqué de presse de la CFDT. Qui réclame aussi les moyens nécessaires pour renforcer les dispositifs de lutte contre les tentatives de suicides d’enfants, d’ados et de jeunes ainsi que la mise en place d’une vraie politique de prévention et de repérage précoce des pathologies.

Des demandes qui vont dans le sens des orientations du nouveau comité stratégique de la santé mentale et de la psychiatrie, dont la feuille de route plutôt ambitieuse avait été présentée par la Ministre de la Santé le 28 juin dernier, et qui comportait justement le renforcement de la dotation pour les trois régions sous-dotées, dont La Réunion. 

Trois semaines après ces effets d’annonce, la CFDT-EPSMR ne veut plus perdre une minute et demande que les moyens soient rapidement déployés à La Réunion pour réduire l’écart de prise en charge entre la Métropole et l’île, " 3200 euros par patient " précise la CFDT-EPSMR, citant Les Echos. 

ml/ www.ipreunion.com

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