Symbole de la crise migratoire

Mayotte - Le bureau de l'immigration de nouveau fermé

  • Publié le 5 septembre 2018 à 05:19
  • Actualisé le 5 septembre 2018 à 05:56

La réouverture (même très partielle) n'aura duré que quatre jours. A l'origine, c'est Jean-Michel Blanquer, le ministre de l'éducation alors en visite à Mayotte pour la rentrée qui l'avait demandée. Car de nombreux enseignants étrangers contractuels en situation régulière se retrouvaient dos au mur. Leurs titres de séjour arrivaient à échéance. Le bureau des étrangers avait donc rouvert très partiellement le 30 août dernier. Après un mois de blocage, les manifestants avaient été délogées par les forces de l'ordre. Mais le 3 septembre, nouveau rebondissement. Des femmes âgées s'allongent devant la Préfecture et réclament la fermeture totale du bureau de l'immigration et de l'intégration. Ce bureau est devenu le symbole d'une crise qui s'enlise. Une crise diplomatique, sociale et économique qui touche toutes les franges de la population mahoraise.

Un service de l'État fermé depuis plusieurs mois

Depuis le mois de mars, ce service de la Préfecture ne fonctionne plus normalement. D’abord fermé partiellement par le Préfet pour des raisons de sécurité au moment de la grève générale en début d’année. Le bureau a ensuite été bloqué par le Collectif des Citoyens de Mayotte le 27 juillet dernier. Ils dénoncent une politique migratoire laxiste. Une immigration clandestine incontrôlable qui fait monter l’insécurité dans le département.

Une crise diplomatique

À Mayotte, plus de 50% de la population est étrangère. Une majorité, est en situation irrégulière. Depuis mars dernier, le problème est encore plus prégnant. La cause, une crise diplomatique franco-comorienne inédite. Fin mars, Moroni prend la décision de ne plus laisser entrer sur son territoire les citoyens comoriens refoulés de Mayotte. En réponse à cette décision le 9 mai 2018, Jean-Yves le Drian le ministre des Affaires étrangères annonce que la France suspend la délivrance de visas aux Comoriens. Le dialogue est rompu. Le premier dommage collatéral : les étudiants.

Cette crise diplomatique a d’autres conséquences. On estime que chaque année, 20 000 personnes en situation irrégulière sont reconduites à la frontière. Sauf que depuis le 21 mars dernier, ces reconduites ont été stoppées. Les clandestins sont relâchés dans la nature. Les kwassas-kwassas affluent en masse. Depuis fin mars, ils seraient plus de 10 000 clandestins à être entrés sur le territoire illégalement.

Une crise migratoire

Selon Samuel Boscher, journaliste à France Mayotte Matin, " Mayotte étouffe. Un titre de séjour délivré à un comorien ne lui permet que de rester à Mayotte. Pas d’y travailler. Une économie informelle globale s’est donc créée à Mayotte et elle pourrit l’ensemble du développement de l’économie ".
Et cela frappe tous les secteurs :
• La santé : " la maternité de Mayotte est la plus active de France. Sur 10 000 naissances, 74% sont des enfants nés de femme comorienne "
• L’éducation : " 70% des enfants scolarisés à Mayotte sont des enfants comoriens. Si on fait le calcul avec le nombre de naissance, il faudrait ouvrir une classe chaque jour. Si on continue comme ça, bientôt, Mayotte ne sera plus qu’une grande classe " nous explique Samuel Boscher.
• Mais aussi la sécurité " c’est surtout une immigration économique, ils viennent chercher une vie meilleure. Mais Mayotte ne peut pas accueillir tout le monde. Les comoriens survivent. Ils construisent des bangas (ndlr cases sous tôle) , vivent dans des conditions sanitaires difficiles. Effectivement il y a eu une augmentation des cambriolages et des vols en lien avec cette immigration massive mais ne pouvant pas travailler, ils suvivent, c’est vraiment une économie parallèle qui s’est créee".

Et l'avenir ?

Aujourd’hui, Mayotte est une véritable passoire.  L’une des solutions pour enrayer ce phénomène serait tout d’abord diplomatique. Selon la préfecture de Mayotte contactée il y a quelques jours : " il y a un dialogue régulier et constructif entre les deux pays pour régler la crise diplomatique dans laquelle nous sommes". 

Après cela, il faudrait trouver une solution pérenne. Pour Samuel Boscher installé à Mayotte depuis vingt ans, " il faudrait étanchéiser les frontières et reprendre les reconduites en masse ".
Ce bureau de l’immigration et de l’intégration cristallise ces tensions. " il y a entre vingt et trente personnes qui bloquent ce service de la Préfecture, mais ne vous méprenez pas, c’est tout Mayotte qui est derrière. Envoyer les forces de l’ordre de manière plus musclée que la première fois pourrait mettre le feu aux poudres " précise Samuel Boscher.

Le Front Départemental mahorais appelle à une grève générale similaire à celle du mois de février dernier dans le courant du mois de septembre. Pour le moment, cet appel n’est pas particulièrement suivi dans le département. 

fh/www.ipreunion.com

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1 Commentaires
RUN04
RUN04
5 ans

Est-ce que vous vous rendez compte à quel point cet article est un non sens ? Respectez-vous un peu je suis sûr que vous pouvez faire mieux que ça sur un sujet aussi important. Quid de la position comorienne ? Quid des droits de ces personnes que vous nommer avec mépris "clandestins". "Étanchéiser les frontières et reprendre les reconduites en masse " sérieusement ? Vous savez que mettre des guillemets ne vous rend pas irresponsables de ce que vous écrivez sur votre site ? Reprenez vous !