Gestion des fonds européens

Les eurodéputés viennent évaluer le système réunionnais

  • Publié le 20 septembre 2018 à 10:29
  • Actualisé le 20 septembre 2018 à 11:31

Ils sont à La Réunion pour évaluer comment sont utilisés les fonds européens dans le département. Leur premier arrêt a été à la Région, autorité de gestion de ces fonds sur le territoire. Un bilan sur la période 2014-2020 a été dressé. À la fin de l'année, la Région aura utilisé 1, 4 milliard d'euros sur l'enveloppe d'un peu plus de 2 milliards d'euros que l'Union Européenne met à sa disposition. Les eurodéputés ont aussi rencontré le maire du Port, l'occasion de connaître son expérience et ses demandes. Car début 2019, à Strasbourg, le Parlement européen fixera le nouveau budget alloué aux régions ultrapériphériques (RUP), dont fait partie La Réunion, pour la période 2020-2027.

Ce nouveau budget devrait être discuté en début d’année prochaine. Il est donc nécessaire pour les députés européens d’avoir des retours du terrain. L’euro député réunionnais Younous Omarjee n’aime pas le terme pourtant, c’est bien un contrôle qu’est venue effectuer la délégation. Vérifier que les missions premières de ces fonds sont bien respectées. Améliorer les infrastructures, les conditions de vie, d’accès à l’emploi et à la santé de la population. Regardez l'explication du député européen réunionnais Younous Omarjee. 

 

L'exemple de la ville du Port 

Au Port, plusieurs projets d’envergure sont déjà co-financés par les fonds FEDER. Des projets pour dynamiser l’économie de la commune comme le " Port Center " ou pour que les Portois puissent reconquérir leur façade maritime, le plan " Portes de l’Océan ". Mais il y a un projet, engagé depuis  2015 qui s’est heurté à un refus de financement de l’UE. La station d’épuration. La ville du Port étant l’une des plus sèches du département, le projet  est de traiter les eaux usées, pour ensuite les utiliser pour l'arrosage municipal et l’industrie. Développement durable et économie, le projet séduit pourtant les eurodéputés. Regardez le député européen Younous Omarjee à ce sujet.

 

En fait, c’est au niveau de réglementation sanitaire française que ça bloquait. Mais depuis un an maintenant, un arrêté préfectoral donne l’autorisation au maire du Port de mener à terme son projet. Faute de moyens, il est actuellement au point mort. La prochaine programmation financière de l’UE permettra, sans doute, de remettre le projet sur les rails.

Ce cas met en exergue les difficultés de communication qu’il peut y avoir entre le continent européen et La Réunion. Les eurodéputés n’étaient pas au courant de l’existence de ce projet de station d’épuration. D’où cette visite.

Une gestion sensée être apolitique

Il y un autre volet à prendre en compte, le politique. Olivier Hoarau, le maire du Port en a parlé à demi-mot lors de cette rencontre. "Personnellement, je ne suis pas sûr que confier la gestion du FEDER à la Région soit très efficace ". Ce qu’il pointait du doigt c’est l’autogestion de ces fonds. Quand on va plus loin, plusieurs sources affirment que ces fonds européens ne seraient pas toujours distribués de manière équitable.  Simple impression ou réel constat ? Difficile de le vérifier. Bien évidemment, les eurodéputés insistent sur le fait que le politique ne doit pas faire partie de l’équation. Regardez l'eurodéputé Younous Omarjee à ce sujet. 

 

La filière canne à sucre

La filière canne est souvent taxée de vivre sous perfusion de ces fonds européens. À cela, Joachim Zeller, le chef de file de la délégation des députés européens répond "j’ai entendu dire  que la production de sucre est importante pour l’emploi à La Réunion. Si il n’y avait plus la canne à sucre, le taux de chômage serait encore supérieur à ce qu’il est aujourd’hui. En plus, c’est un secteur de production qui a été développé de façon très novatrice, l’usine que nous avons visitée (ndlr l’usine de Bois Rouge) est une usine où l’innovation est partout donc il faudrait maintenir cette filière canne à La Réunion."

La NRL 

Autre dossier, celui des conditions d'attribution des marchés publics de la Nouvelle Route du Littoral. Une enquête préliminaire avait été ouverte par le Parquet National Financier. Les investigations sont encore en cours. Sur ce sujet, Joachim Zeller botte en touche "Concernant la construction de cette Route du littoral, cette route dans la mer,  nous allons vérifier cela. C’est un investissement énorme, il faut voir si il intervient au bon endroit, si ça vaut la peine d’investir autant d’argent. L’argent qui a été dépensé et qui sera encore dépensé dans ce projet, c’est une question dont nous allons discuter. "

fh.www.ipreunion.com

 

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1 Commentaires
sociale
sociale
5 ans

Cet argent c'est le nôtre, la France verse 15 milliards d'euros à perte à l'union européenne. Et maintenant ces élus d'un système hyper coûteux viennent contrôler ce que nous faisons de notre argent? Combien coûte leur petite virée?