Voitures qui s'envolent, quartiers complétement rasés, arbres déracinés, fleuves se rependant dans les plaines ... Au fil des jours, un peu plus d'informations parviennent du Mozambique, du Malawi et du Zimbabwe, balayés par le cyclone Idai du jeudi 14 au samedi 16 mars 2019. Ce monstre est considéré par les spécialiste comme l'un des plus puissants issus de l'océan Indien depuis dix ans. Des zones restent encore coupées du monde et toute opération de sauvetage est impossible. D'après des bilans régulièrement mis à jour, au moins 170 personnes ont trouvé la mort dans ces trois pays, annoncent des médias et des responsables locaux dimanche 17 mars 2019. Des chiffres encore très provisoire puisque des centaines de personnes sont encore portées disparues. Ce mardi la plateforme d'intervention régionale de l'océan Indien de la Croix rouge (Piroi) va envoyer au Mozambique 60 tonnes de matériel humanitaire
"La Piroi contribue au opérations d’assistance et 3 000 kits de reconstruction de l’habitat et 6 000 bâches seront déployés de l’entrepôt de La Réunion dès demain (madi) pour être envoyés au plus vite au Mozambique. Ce premier envoi de près de 60 tonnes de matériel humanitaire pourrait être complété par d’autres actions en fonction des résultats des évaluations de terrain attendues dans les prochains jours" explique la Croix rouge de La Réunion.
- Détruite à à 90% -
Beira, la deuxième ville du Mozambique, et ses environs ont été "endommagés ou détruits à 90% par le cyclone Idai", a annoncé lundi la Fédération internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR), alors que le bilan des intempéries s'est alourdi à 170 morts au Mozambique, au Malawi et au Zimbabwe.
Idai s'est abattu sur le centre du Mozambique jeudi soir, avant de poursuivre sa course au Zimbabwe voisin, emportant routes, école, maisons et même barrage. Selon un dernier bilan compilé par l'AFP à partir de sources officielles, 68 personnes ont été tuées au Mozambique, dont 55 dans la seule ville portuaire de Beira, et 70 au Zimbabwe. Le précédent bilan faisait état de 127 morts.
"L'étendue des dégâts causés par le cyclone Idai qui a frappé la ville mozambicaine de Beira est énorme et terrifiant", a estimé la FICR dans un communiqué lundi. "90% de Beira et de ses alentours ont été endommagés ou détruits". "La situation est terrible. (...) Il semble que 90% de la région soit complètement détruite", a prévenu Jamie LeSueur du FICR, cité dans le communiqué. "Les moyens de communication ont été totalement coupés et les routes sont détruites. Des communautés sont inaccessibles", a-t-il ajouté depuis Beira, ville de quelque 530.000 habitants.
"On nous dit que la situation pourrait encore être pire à l'extérieur de la ville. Hier (dimanche), un gros barrage a lâché et coupé la dernière route encore accessible pour se rendre en ville", a-t-il précisé. Le bilan pourrait s'alourdir une fois connue l'étendue des dégâts, sans compter que de fortes pluies sont encore attendues dans la région, a prévenu le FICR.
Au Zimbabwe, un gros bloc de pierre sur une école
Deux élèves d'une école secondaire font partie des morts: un glissements de terrain a projeté un gros bloc de pierre sur le dortoir de leur pensionnat, selon la Protection civile.
Dimanche, l'armée zimbabwéenne a aidé à secourir près de 200 élèves, enseignants et personnel de l'école qui avaient été bloqués à Chimanimani. Ce groupe a dû traverser des routes envahies par les eaux et la boue sur 4 km afin de parvenir à un endroit sécurisé, selon un photographe de l'AFP.
Des tentes ont été installées afin d'abriter les personnes sinistrées et de nombreux villageois ont réussi à parvenir à cet endroit. Certains d'entre eux ont marché sur 20 km pour parvenir à un endroit sécurisé.
Un député zimbabwéen de Chimanimani, Joshua Sacco, a déclaré à l'AFP que le bilan était de 65 morts et de 150 ou 200 disparus. Les sauveteurs ne peuvent parvenir dans les zones affectées. La plupart des victimes viennent du quartier de Ngangu, dans une vallée de la ville de Chimanimani, où près de cent maisons ont été emportées. La météo a empêché les hélicoptères militaires d'aller au secours des sinistrés.
Importantes #inondations dans l'est du #Zimbabwe, province du Manicaland, liées aux résidus du #CycloneIdai. #Idai #floods
— Etienne Kapikian (@EKMeteo) 16 mars 2019
vidéo : @Bheki_Ntini pic.twitter.com/zsPU0QlSoP
Le cyclone tropical Idai fait des dizaines de tués après son passage au 🇲🇿 Mozambique et au 🇿🇼 Zimbabwe. Des victimes qui s'ajoutent à celles des inondations au 🇲🇼 Malawi voisin et dans toute cette zone d'Afrique australe.
— Le journal Afrique (@JTAtv5monde) 16 mars 2019
Plus d'infos ici https://t.co/Yl9sOuzlXg pic.twitter.com/JiUQOugEwb
Selon l'ONU, plus de cent personnes sont portées disparues au Zimbabwe et près de 10 000 ont été affectées par le cyclone.
Trois cents réfugiés, qui se trouvaient dans le camp de réfugiés de Tongogara ont été affectés par le passage du cyclone et 49 maisons endommagées.
Des vents très forts ont arraché les toits de la prison de la prison de Masvingo, selon la radiotélévision d'État ZBC.
Au Mozambique, il s'agit "de la plus grande catastrophe naturelle"
Le ministre mozambicain de l'Environnement, Celson Correia, a déclaré à l'AFP à Beira que "62 étaient morts" dans les districts de Bera et Dondo. "Nous aurons certainement un bilan plus élevé" après le passage du cyclone qui a frappé le pays jeudi avant de toucher le Zimbabwe ensuite.
"Je pense qu'il s'agit de la plus grave catastrophe naturelle à frapper le Mozambique. Tout est détruit. Notre priorité est de sauver des vies humaines", a-t-il dit à l'aéroport de Beira qui a rouvert dimanche après avoir été fermé en raison du cyclone.
Considéré comme l'un des plus puissants issus de l'océan Indien depuis dix ans, le cyclone Idai a fait une entrée dévastatrice sur le continent dans la nuit de mercredi à jeudi en noyant le port mozambicain de Beira sous des vents de 190 km/h et des trombes d'eau. Rues et routes inondées, toits envolés, poteaux électriques arrachés, la quatrième ville du pays et ses quelque 500.000 habitats ont été frappés de plein fouet.
Pour Philippe Caroff responsable des prévisions cycloniques à Météo France, "C'est le scénario du pire qui s'est réalisé. La ville portuaire de Beira a été touchée par une marée de tempête." La marée de tempête, une élévation anormale du niveau de la mer, est un phénomène dévastateur. Elle est arrivée quasiment en phase avec la marée haute, "le mer a dû monter de plusieurs mètres, on estimait la surcôte à 5-6 mètres, balayant les côtes. Elle s'est certainement engouffrée dans le fleuve Pungwe pour se propager à l'intérieur des terres," explique le météorologue.
We made it to #Beira. Coming in by helicopter we saw significant damage, barely any houses seemed intact, power lines and trees are down, many parts are flooding. What we hear that the situation outside the city is even worse #cycloneIdai @ifrc @IFRCAfrica @CruzVermelhaMOZ pic.twitter.com/dVGsHhyviv
— Caroline Haga (@hagacaroline) 17 mars 2019
Le abbondanti piogge durante e al seguito del ciclone Idai hanno fatto paurosamente ingrossare ifiumi. Uno di questi, il Mutua, ha portato via una sezione dell’autostrada EN 6 che collega Beira allo Zimbabwe. Beira rimane isolata dal resto del Paese tranne che per via aerea pic.twitter.com/O6ufYVTKpB
— Claudio Zuccala (@claudioafrica) 17 mars 2019
Les rares secouristes qui ont réussi à rallier la région de Beira ont rapporté des destructions de grande ampleur. Bâtiments détruits, vitres brisées, magasins fermés. Des quartiers pauvres ont été "totalement écrasés", selon des bénévoles de la Croix-Rouge locale.
In #Mozambique, in #Zimbabwe and in #Malawi our #RedCross volunteers and staff are on the field supporting communities hit by #CycloneIdai. Local actors are always crucial to prepare communities and to intervene during and after emergencies. All our solidarity to people affected! pic.twitter.com/XGEIgGcDN1
— Francesco Rocca (@Francescorocca) 17 mars 2019
.@UN teams have arrived on the ground in #Beira where #CycloneIdai has left a trail of devastation, cutting off electricity and communications, destroying homes, medical facilities and crops.
— UN Humanitarian (@UNOCHA) 16 mars 2019
Please donate to our emergency appeal: https://t.co/QfNPoZyczu pic.twitter.com/AYtf5vYZ8z
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Plus de 600.000 personnes touchées
Le président du pays Filipe Nyusi a exhorté la communauté internationale à lui venir en aide. "Nous exhortons (l'étranger) à ne pas cesser sa solidarité", a déclaré le chef de l'État, "certains de nos compatriotes souffrent et sont désespérés, nous devons raviver l'espoir, ce qui n'est possible que dans l'unité de tous les Mozambicains".
C’est la deuxième fois qu’Idai s’abat sur le pays. Formé dans le Canal de Mozambique, il l’avait frappé une première fois les 4 et 5 mars avant de se déplacer vers le Malawi. Le Mozambique a ainsi été noyé sous des pluies torrentielles dans le centre et le nord. Elles ont fait au moins 66 morts, 111 blessés, plus de 17.000 de déplacés et au moins 140.000 sinistrés. Près de 6.000 habitations ont été détruites.
"Le cyclone Idai a frappé une population déjà en difficulté et donc extrêmement vulnérable. Son passage a encore aggravé leurs souffrances", a souligné Marcoluigi Corsi, le représentant de l'Unicef au Mozambique. Selon ses estimations, jusqu'à 600.000 personnes pourraient être affectées par le cyclone.
Depuis le début du mois, le système dépressionnaire qui est associé au cyclone Idai a noyé le centre et le nord du Mozambique sous des pluies diluviennes. Avant l'arrivée d'Idai, leur bilan s'élevait à 66 morts, quelque 17.000 déplacés et plus de 140.000 sinistrés.
www.ipreunion.com avec l'AFP