Traitement des déchets

Ileva dit tout sur son "unité de valorisation énergétique"

  • Publié le 24 avril 2019 à 15:46
  • Actualisé le 24 avril 2019 à 16:22

L'UVE (unité de valorisation énergétique), projet porté par le syndicat mixte Ileva, se veut solution de remplacement pour mettre fin à l'enfouissement des déchets, "dépassé" selon les responsables d'Ileva. Son président, Michel Fontaine, estime que le traitement des déchets est une vraie "course contre la montre", la décharge de Pierrefonds arrivant à saturation. Elle stocke à elle seule les deux tiers des déchets des ménages réunionnais.

L'enfouissement des déchets, une méthode "dépassée" ?

Environ 516 kilos par an et par personne sont produits dans les territoires Ouest et Sud de l’île. Soit un volume global de 320 000 tonnes de déchets traités chaque année, et 227 000 tonnes ont été enfouies en 2017. Pour les dirigeants d'Ileva, la méthode de l’enfouissement est datée, elle entraîné une production de méthane, dont une part importante part dans l’atmosphère. Par ailleurs, la décomposition des déchets accentuerait les risques de pollution des sols et des nappes phréatiques par les jus qui s’écoulent des déchets. L'amoncellement des ordures entraîne de son côté un risque de glissements de terrain.

Ileva pointe donc du doigt la méthode de l'enfouissement des déchets, qui représente 15,6 millions d'euros par an, pour lui préférer une "unité de valorisation des déchets". Cela voudrait dire notamment davantage de tri. "La solution ne privilégie pas le tout incinération", assurent les responsables.

L'UVE (unité de valorisation énergétique), c'est quoi ?

Dans un premier temps, les matières recyclables et réutilisables des déchets sont triées : il peut s’agir de carton, de verre etc. Dans un deuxième temps, le reste des déchets est " transformé en combustible " appelé " Combustible solide de récupération " (CSR), il est traité par l’UVE (unité de valorisation énergétique) pour l’électricité. Il s'agit de déchets non recyclables : des papiers et cartons non récupérables, des résidus de meubles impropres à la réutilisation, etc. Les déchets dangereux n’en font pas partie, assure le syndicat Ileva. Sur 300 000 tonnes de déchets collectés, 130 000 tonnes de combustibles peuvent être extraits.

La centrale électrique devrait fonctionner avec de la biomasse végétale issue des déchets verts. Les anciens déchets stockés depuis plus de 40 ans pourront également être extraits, triés, et valorisés. Garantie d’Ileva : l’empreinte carbone de l’UVE est inférieure à celle de la décharge actuelle.

Selon Ileva, la production électrique créée équivaudrait à la consommation de 60 000 foyers réunionnais. L’énergie extraite des déchets permet de traiter les déchets. 150 000 tonnes de déchets pourraient être valorisés chaque année. Pour la structure c’est aussi l’occasion d’éliminer le stock de déchets enfouis depuis la création de la décharge. Objectif final : réduire les gaz à effet de serre de 40% d’ici 2030.

L’UVE est une solution soutenue par le ministère de l’Environnement et de l’Écologie. La préfecture et l’Union européenne soutiennent également ce projet.

Lire aussi : L'Etat se dit favorable à la valorisation énergétique des déchets dans le sud

Sur le plan économique, le financement de l’UVE serait financé à hauteur de 14 millions d’euros par l’ADEME (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie), 18 millions par le FEDER (Le Fonds européen de développement régional). Le reste du projet, estimé en tout à 230 millions d’euros sera financé par des emprunts auprès de la Caisse des dépôts, de banques et de l’Agence française de développement (AFD).

Environ 62 emplois qualifiés seraient directement mobilisés sur le site de traitement, contre 10 aujourd’hui, et plus de 3 000 emplois indirects seraient liés à l’activité et la maintenance. Le projet représente une réelle source d’emplois locale, selon Ileva. L’UVE veut répondre à l’objectif d’autonomie énergétique à l’horizon 2030 avec la production d’électricité à partir de nos déchets.

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2 Commentaires
Loïc
Loïc
4 ans

Travaillant dans une UVE et ayant connu un CET (Centre d'enfouissement Technique), pour moi une UVE est la meilleure alternative pour garder et sauver cette magnifique Île, les techniques et matériels sont actuels sont en adéquation avec les différentes attentes de chacun. Il ne faut pas rester que sur le fait d'incinérer, car derrière il y a encore beaucoup de valorisation à faire, un réseau, de la production électrique, une autonomie de l'usine sur la consommation de son électricité, il y a aussi les mâchefers qui peuvent être valoriser en sous couche sur les routes devant être remises en état. À cela il faut ajouter les créations d'emplois direct et indirect lors des arrêts techniques pour la maintenance car une UVE aura besoin de compétence interne et externe. Il y aura une vraie dynamique qui va se créer autour de cette UVE. Je soutiens Ileva dans leur démarche environnementale pour sauver et garder cette magnifique île dont je reviens après avoir passé 1 mois dans la famille.

Esmeralda
Esmeralda
4 ans

Quitte à brûler du carbone pour produire de l'énergie, il est moins idiot, moins coûteux, et moins nocif pour l'environnement de brûler des déchets plutôt que du charbon que l'on importe.
Par contre, il faudra veiller à bien filtrer les fumées pour éviter les émanations toxiques, mais je pense que maintenant, avec la technologie, on est capable de le faire.
Cela semble quand même mieux que l'enfouissement.