Incertitude à la veille du scrutin

Européennes: les Français votent dimanche pour départager le RN et La République en Marche

  • Publié le 25 mai 2019 à 06:52
  • Actualisé le 25 mai 2019 à 08:36

Le Rassemblement national et La République en Marche abordent en position de force les élections européennes de dimanche.

Mais l'incertitude reste entière sur l'issue du scrutin, marqué par l'explosion d'un colis piégé à Lyon qui a fait une dizaine de blessés vendredi. L'impact de cet acte reste difficile à déterminer, alors que l'enjeu s'est focalisé durant toute la campagne sur l'affrontement entre Emmanuel Macron et la patronne du RN, Marine Le Pen, qui appelle à un référendum "anti-Macron".

C'est le premier test électoral pour le chef de l'Etat depuis les législatives 2017. C'est aussi le premier rendez-vous dans les urnes consécutif à la crise des "gilets jaunes" et aux annonces de l'Elysée pour tenter d'en sortir.

A la veille du scrutin, entre 45% et 48% des intentions de vote se concentrent sur les deux listes RN et LREM. Et l'élection devrait être à nouveau marquée par une forte abstention, malgré un sursaut de mobilisation ces derniers jours. Avec un record de 34 listes en lice, 47 millions de Français sont appelés à voter pour élire 79 eurodéputés, dont cinq devront attendre la sortie éventuelle du Royaume-Uni de l'Union européenne pour prendre leurs fonctions.

Le scrutin débute dès samedi 08H00 locale dans une partie des Outre-mer, en Guadeloupe, Martinique, Guyane, à Saint-Barthélemy, Saint-Martin, Saint-Pierre-et-Miquelon et en Polynésie française. Puis dimanche à la même heure en métropole. Il s'achèvera à 18H00, à l'exception des grandes villes où les bureaux de vote pourront rester ouverts jusqu'à 20H00.

- Mobiliser -

Le RN est en tête devant LREM dans l'ensemble des derniers sondages. Mais l'écart, de 0,5 à 2,5 points en sa faveur reste limité. Avec 23% à 25% d'intentions de vote, il se rapproche du score réalisé en 2014 par le Front national, alors arrivé en tête avec près de 25% des voix. "Les ferments du succès du FN en 2014 sont là: mobilisation de l'électorat de Marine Le Pen de la présidentielle 2017, une certitude de choix élevée chez les électeurs RN et la nationalisation du scrutin qui permet d'installer le vote RN comme le vote +anti-Macron+", analyse Frédéric Dabi, directeur général adjoint de l'Ifop.

Emmanuel Macron n'a cessé de dramatiser l'enjeu du scrutin et s'est investi dans la fin de campagne pour un résultat incertain. "Il peut y avoir à gauche un réflexe potentiel de vote utile. Ok, Emmanuel Macron a déçu, mais il y a Marine Le Pen en face", estime Bruno Cautrès, chercheur au CEVIPOF (Sciences Po). "La stratégie de Macron de s'exposer peut avoir un effet boomerang terrible: les gens vont être tentés d'exprimer leur détestation de Macron", estime pour sa part Jérôme Sainte-Marie, président de Pollingvox.

Un succès du Rassemblement national serait perçu comme un désaveu pour le chef de l'Etat. Ces derniers jours, une partie de la majorité semble avoir commencé à s'y préparer. Un score de la majorité présidentielle "proche" de celui d'Emmanuel Macron au premier tour de la présidentielle 2017 (24%) serait déjà un "exploit politique" a fait valoir le ministre de l'Economie et des Finances Bruno Le Maire.

- Six à sept listes dans le coup-

Chacune des deux listes, RN et LREM, peut espérer faire élire plus d'une vingtaine d'eurodéputés. Quatre ou cinq autres semblent en mesure d'obtenir des élus au Parlement européen. Créditée de 13%, celle des Républicains conduite par François-Xavier Bellamy n'est pas parvenue à réduire l'écart avec le duo de tête.

Loin derrière, La France insoumise et Europe Ecologie Les Verts, à 7% à 9%, se disputent la première place à gauche, au terme d'une campagne difficile pour leur camp miné par ses divisions. Créditée de 5% à 6%, la liste PS/Place publique peut espérer franchir la barre des 5% qui permet d'avoir des élus. Pour les autres, ce sera plus compliqué, et "Alliance jaune", proche des "gilets jaunes", atteint tout juste 1%.

Appel d'Emmanuel Macron à la "mobilisation générale", cri d'alarme de Jean-Luc Mélenchon qui redoute "une abstention énorme"... Chacun s'est attelé à mobiliser les électeurs qui boudent habituellement le scrutin. Les dernières enquêtes révèlent d'ailleurs un regain de mobilisation, mais l'abstention devrait se situer, selon les instituts, à un niveau proche de celle de 2014 (57,57%).

Le scrutin est organisé de jeudi à dimanche dans les 28 pays de l'UE pour élire 751 eurodéputés. 47,1 millions de personnes sont inscrites sur les listes électorales françaises, dont 331.000 ressortissants d'un autre Etat membre de l'UE.

- © 2019 AFP

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1 Commentaires
Fleur
Fleur
4 ans

C'est quoi ce titre ? LREM ne passera pas. Pour le RN je n'en sais rien. Il y a d'autres têtes de listes qui montent, qui montent. Donc, le parti au cheffon bonapartiste est plutôt mal barré pour que vous mettiez un titre comme ça, IP Réunion ???