Chambre de commerce et d'industrie

La CCI remet une motion sur la filière canne à Annick Girardin

  • Publié le 10 juillet 2019 à 08:00
  • Actualisé le 10 juillet 2019 à 08:15

Autour de la stratégie 5.0 en faveur des Outremer, des pistes de collaboration entre le ministère et les CCI ont fait l'objet d'échanges constructifs pour chaque territoire. Plusieurs points ont été abordés notamment l'inquiétude vive autour de l'aide allouée à la filière canne de La Réunion. La CCI de La Réunion a d'ailleurs remis une motion des transporteurs à Annick Girardin, qui a tenu à les rassurer sur les intentions de l'Etat.

Au cours des échanges ont été abordées plusieurs problématiques :

- La réforme du réseau consulaire et son impact pour les CCI des Outremer,
- L’impact de la Loi " pour La Liberté de choisir son avenir professionnel " en particulier en matière d’apprentissage et des risques importants pour les CFA des Outremer.

La ministre envisage la réalisation d’audits des CFA afin d’accompagner au mieux ces derniers dans leur adaptation au nouveau contexte du financement de la formation professionnelle. Elle sera par ailleurs attentive au contenu de l’ordonnance prévue pour les Outremer.

- La mise en place des greffes privés Outremer.

A cette occasion la ministre a annoncé un alignement de leurs tarifs sur ceux de métropole.

- Les délais de paiement outremer et la question de l’octroi de mer sur le e-commerce pour lequel une attention particulière sera portée, notamment en matière de distorsion de concurrence.

Enfin, le président Ibrahim Patel a également profité de cet échange pour remettre à la ministre une motion établie par les transporteurs de canne, suite à la rencontre qui s’est tenue à la CCI de La Réunion le 6 juillet dernier. A cette occasion Annick Girardin a tenu à les rassurer sur les intentions du gouvernement concernant la question des 28 millions d’aide à la filière canne.

Motion des transporteurs de la filière canne sucre

"Madame la ministre,

Le projet de loi de finances doit être présenté dans quelques jours par Bercy dans un contexte de réduction des dépenses et d'accélération du
remboursement de la dette publique. La filière canne ne figure pas, à notre connaissance, dans ce projet.

En effet les 28 millions d'aide à la filière, dont le maintien avait été confirmé sans ambiguïté par le Président de la république Emmanuel Macron, ont disparu du projet.

Compte tenu du calendrier et au vu de l'importance vitale de cette filière pour notre département, nous avons réuni la profession et analysé la situation. Il nous apparaît que l'urgence est absolue.

L'industrie cannière, si elle s'arrête et que l'on rentre concrètement dans les chiffres réels en allant au-delà des synthèses approximatives présentées à la presse c'est :

- 30 000 emplois immédiatement impactés (transporteurs, maintenance, usiniers, sous-traitants, etc...)
- 24 millions d'euros de perte immédiate de chiffres d'affaires cumulés
- 2000 entreprises directement impactées
- 250 millions d'euros de manque à gagner à l'exportation dès la première année
- Une perte induite de pouvoir d'achat de 1,5% pour le département.

La réunion de crise avec Téréos ce 3 juillet n'a fait que renforcer notre inquiétude. En effet, rien de rassurant n'est sorti de cette échange concernant la suite des campagnes sucrières à partir de 2020. Au vu de cette catastrophe annoncée, nous avons un certain nombre de propositions à vous soumettre afin de pérenniser la filière sans impacter négativement les finances de l'Etat:

1) Maintenir l'aide dans le projet de loi de finances mais la faire passer de 28 millions à 31 millions. Nous nous tenons à votre disposition pour vous expliquer comment les 3 millions de différence ne coûteront rien à l'Etat et permettront d'économiser plus de 6 millions sur 5 ans.

2) Budgétiser une aide pour accompagner les transporteurs dans la mise aux normes environnementales de leurs véhicules et favoriser les moyens de transports propres.

3) Mettre en place une totale transparence dans le circuit d'attribution de la subvention de 31 millions et la part réellement attribuée au transport.

4) Revaloriser le prix du transport

5) Mettre en place un engagement durable entre l'usinier et le transporteur permettant de sécuriser la profession.

6) Débloquer une aide à l'installation de traceurs sur les véhicules afin d'optimiser les tournées et diminuer les temps d'attentes aux bascules encombrées.

7) Remettre en place les quotas concernant les producteurs de sucre
de betterave européens.

8) Mettre en place, en partenariat avec les instances locales, une transition ou une alternative au "tout canne"

9) Accompagner davantage le financement et l'adaptation d'une mécanisation spécifique et adaptée à notre relief pour la culture et la récolte de la canne.

10 ) co-financer une formation spécifique de professionnalisation des chauffeurs de cachalots concernant le chargement et le transport en période de campagne sucrière.

Nous sommes conscients de votre calendrier et nous vous recommandons d'inscrire dans les délais les 31 millions de subvention de soutien à la filière canne à La Réunion.

La délégation de transporteurs"

guest
0 Commentaires