Des dizaines de salariés sur le carreau

Bourbon Bois : la difficile reprise de l'entreprise historique

  • Publié le 24 juillet 2019 à 14:41

En février 2019, après des mois d'une lutte acharnée menée par les salariés de Bourbon Bois pour sauver leur entreprise face à un directeur qui baissait les bras, la société emblématique de construction avait fini par trouver une repreneuse. Soulagement pour la soixantaine d'employés ! Mais six mois plus tard, c'est la désillusion, la repreneuse a racheté l'appellation "Bourbons Bois" mais le fonds de commerce, lui, appartient toujours à Yvon Le Villain, le très critiqué directeur de l'entreprise. Aujourd'hui, les locaux sont vides, et la plupart des salariés sont restés sur le carreau... (Photo rb/www.ipreunion.com)

"Depuis février 2019, il n'y a plus d'activité ni de salarié dans l'entreprise" confirme Yvon le Villain. Une nouvelle étonnante, alors que les syndicats annonçaient la reprise de l'entreprise par une certaine Morgane Osta. "Elle n'a acheté que les actifs de la société, mais il n'a jamais été question qu'elle rachète le fonds de commerce" continue-t-il.  Ce dernier est donc toujours propriétaire de l'entreprise, mais "aucune reprise d'activité n'est prévue" souligne-t-il. "J'ai mis fin à l'activité de Bourbon Bois quand l'allocation logement accession a été arrêtée, mais même avec sa reprise, l'activité ne reprendra pas" précise-t-il par ailleurs. L'entreprise est d'ailleurs en liquidation judiciaire, comme l'indique la DEAL.

Lire aussi : Bourbon Bois : pas d'administrateur provisoire nommé mais un repreneur trouvé

Mais que s'est-il passé ? "Il y a eu abus de langage : jamais aucune reprise d'activité n'a été prévue" confirme un ancien employé, qui ne souhaite pas être cité. "Le nom a été repris, mais c'est tout. Des procédures judiciaires ont été engagées de la part d'anciens employés contre Bourbon Bois, et tout ce que je peux vous dire, c'est que plus personne ne travaille pour le groupe" continue-t-il.

"Des bâtons dans les roues et des menaces"

Ce qui est curieux, c'est que la repreneuse avait été présentée comme étant la sauveuse de l'entreprise, et il était annoncé que l'activité serait maintenue. Quasiment impossible lorsqu'on ne possède pas le fonds de commerce. "Ce que j'ai racheté, ce sont les actifs, et le savoir-faire des anciens employés de la société, qui est une entreprise historique, avec un système de construction unique" explique Morgane Osta.

La cheffe d'entreprise explique, par ailleurs, qu'Yves le Villain lui aurait mis des "bâtons dans les roues" et que certains actifs n'auraient toujours pas été versés à ce jour, ce qui pourrait aujourd'hui faire l'objet d'une plainte à l'encontre de l'ancien propriétaire du brevet "Bourbon bois" indique Morgane Osta. Pire, elle affirme que certains de ses salariés et artisans auraient même été menacés à cause de leur collaboration avec elle.

"Il m'aura fallu des mois pour avoir accès au bois nécessaire aux constructions, nous n'avons eu confirmation que récemment que nous ne recevrions le bois qu'en septembre !" s'exclame-t-elle. "A présent des dossiers ont enfin été ouverts, et certains chantiers vont enfin pouvoir débuter dans les mois à venir" continue-t-elle. Ces retards de livraison expliqueraient en tout cas les retards à l'embauche. Car Morgane Osta n'a pas prévu de laisser les anciens de Bourbon Bois sur le carreau...

Des nouvelles qui se veulent rassurantes 

Ils ne seraient que quelques anciens de Bourbon Bois à avoir été embauchés dans l'entreprise de Morgane Osta située dans le sud "aujourd'hui, je paie mes salariés – qui sont exclusivement d'anciens employés d'Yves le Villain – de ma propre poche. Comprenez que je ne peux pas en embaucher plus avant le début des constructions" explique Morgane Osta. Mais la racheteuse réaffirme sa volonté de réembaucher les anciens employés, jusqu'à "70% de plus qu'actuellement" indique-t-elle.

Concernant les 122 dossiers d'allocation logement accession gérés par l'entreprise avant sa liquidation judiciaire, Morgane Osta explique que sa société en a repris actuellement une cinquantaine. "Je souhaite vraiment remettre le logement social au coeur des préoccupations. Il y a des familles aujourd'hui qui sont dans la misère à cause de ces manquements aux contrats" insiste-t-elle.

Clara Derfla, membre du syndicat Union régionale 974 était en première ligne lors des grèves qui avaient secoué l'entreprise, aujourd'hui, elle se veut rassurante : "il est bien prévu que d'anciens salariés soient réembauchés petit à petit, explique-t-elle, mais cela prend du temps". Morgane Osta a besoin du savoir-faire des anciens employés de l'entreprise, et certains ont d'ailleurs déjà été réembauchés". Elle admet cependant que cette histoire peut sembler compliquée à comprendre pour les anciens salariés, dont certains sont toujours dans l'incertitude quant à une embauche future.

as/fh/www.ipreunion.com

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3 Commentaires
Florence
Florence
4 ans

Bonjour sa fait 2 ans que moi et ma familles nous sommes dans l'attente ils nous a fallu plus 1ans pour monter le dossiers avec 6 enfants a charge je ne comprend pas pourquoi rien a était fait même pas un courriers injoignables

sterol
sterol
4 ans

la mariée était trop belle les noces sont fini ..! les vrais intention de la repreneuse commence enfin a être dévoiler elle n a jamais eu les moyens pour pouvoir gérer une telle entreprise ou le savoir faire ( si d autres avant elle ont jetais l éponge c était bien pour des raisons concrète . ..) elle va recommencer le même coup qu avec les piscine..! ou sa boite de btp ..! bref les salariées tomberont encore de haut ....malheureusement c est toujours les même qui trinque et les même qui s en sorte :.

Jojo
Jojo
4 ans

Nous savons tous que cette opération avec la repreneuse etait bidon au final mr levilain veut mourir proprietaire de bourbon bois au détriment de leconomie Reunionnaise.alors pendant toutes ces annees il en a tire profit a outrance.que fait le parquet concernant les multiples plaintes a son encontre