La crainte d'une "situation humanitaire insoutenable"

Macron et Merkel appellent la Turquie à cesser son attaque en Syrie

  • Publié le 14 octobre 2019 à 05:27
  • Actualisé le 14 octobre 2019 à 06:12

Emmanuel Macron et Angela Merkel ont appelé ensemble dimanche soir la Turquie à cesser son opération contre les forces kurdes en Syrie, qui "risque de créer une situation humanitaire insoutenable et d'aider Daech à réémerger".

"Nous avons échangé, qui avec le président (américain) Trump qui avec le président (turc) Erdogan et nous avons passé le message clair de notre volonté commune que cette offensive cesse", a ajouté le président français, avant un dîner des deux dirigeants européens à l'Elysée.

"Notre conviction est que cette offensive prend le risque d'une part, et nous le constatons d'ores et déjà sur le terrain, de créer des situations humanitaires insoutenables et, d'autre part d'aider Daech à réémerger dans la région", a ajouté M. Macron, qui a convoqué dimanche à minuit (heure de La Réunion) un conseil restreint de défense sur la Syrie.

Ce Conseil de défense a réuni notamment le Premier ministre Edouard Philippe, les ministres de la Justice, des Affaires Etrangères, des Armées et de l'Intérieur, ainsi que le chef d'état major des armées, l'Amiral Rogel.

"J'ai parlé un heure avec le président Erdogan, nous devons tenir compte des intérêts et de la sécurité de la Turquie. Mais nous pensons aussi qu'il faut mettre un terme à cette invasion turque, car il y a des raisons humanitaires et on ne peut pas accepter cette situation contre les Kurdes", a ajouté Angela Merkel.

"Face à cette situation, nous resterons très coordonnés, comme nous l'avons été pour signifier aux Turcs la fin de toutes nos ventes d'armes, mais également sur les initiatives à prendre dans les prochaines heures et les prochains jours", a conclu le président français. Il a aussi appelé les Européens à s'unir dans "ce moment, européen et international difficile et parfois inquiétant".

"Nous ne pouvons nous permettre ni de vision ni aveuglement ni faiblesse", a-t-il ajouté, "l'Europe ne peut s'offrir le luxe de vaines querelles, de petites disputes ou d'ajouter des crises internes aux tensions du monde qui nous affectent déjà".

Au 5e jour de leur attaque, les forces turques et leurs alliés locaux ont avancé en profondeur en Syrie dimanche, semblant en passe d'achever la première phase de leur offensive contre les forces kurdes, lâchées par Washington qui a annoncé le retrait de près de 1.000 soldats du nord syrien.

Les autorités kurdes ont annoncé la fuite de près de 800 proches de jihadistes du groupe Etat islamique (EI) d'un camp de déplacés.

AFP

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