Le président veut un meilleur respect de la déontologie

Contre les violences policières : le ton d'Emmanuel Macron change (trop) timidement, (trop) tardivement

  • Publié le 15 janvier 2020 à 03:00
  • Actualisé le 15 janvier 2020 à 07:05

Ces derniers jours, le gouvernement semble effectuer un léger changement de cap concernant les violences policières. Si ces termes sont toujours réfutés par Christophe Castaner, ministre de l'Intérieur, et par Emmanuel Macron, ils soulignent désormais le non respect de la déontologie par une partie de des forces de l'ordre. En cause : la mort d'un livreur lors d'une interpellation et de - nouvelles -, vidéos montrant des représentants des forces de l'ordre assénant croches pieds et tirs de LBD (lanceur de balles de défense) arbitraires et à bout portant

La crise des Gilets jaunes a débuté il y a plus d'un an maintenant. Depuis, les yeux des manifestants crevés par des tirs de LBD se sont multipliés, les attaques contre les journalistes et leurs matériels aussi, et les vidéos de blessés par grenades de désencerclement ou lanceur de balles ont inondé les réseaux sociaux. Jamais jusqu' présent le Président de la République et le gouvernement n'ont condamné ces exactions graves perpétrées par une minorité de gendarmes et de policiers. Au contraire, ils ont toujours apporté leur soutien "le plus complet" aux forces de l'ordre et donc, de fait, à ceux qui agressent sans raison manifestants et journalistes.

Il aura fallu le décès d'un livreur lors d'une interpellation et la vidéo d'une jeune femme, victime d'un croche pied, violences gratuites, fasse le tour des médias pour qu'Emmanuel Macron semble vaciller sur leur position. Ce lundi 13 janvier 2020, lors de ses vœux à la police, Christophe Castaner a prononcé la phrase suivante : "on ne fait pas de croche-pied à l’éthique". S'il n'y a pas de mention directe de la vidéo, la référence est évidente trouvée. Une première pour un membre du gouvernement.

"L’usage juste et proportionné de la force est ce qui sépare la démocratie de l’arbitraire, ce qui distingue l’ordre et la brutalité, c’est le fondement, aussi, de notre confiance avec les Français" a-t-il par ailleurs rappelé. De fait la défiance des Français vis-à-vis des forces de l'ordre ne fait qu'augmenter.

Lire aussi : Classes populaires et forces de l'ordre : la grande défiance

Fait plus marquant encore, Emmanuel Macron, lors d'un déplacement à Pau ce mardi, a annoncé avoir demandé au gouvernement "des propositions claires pour améliorer la déontologie". La reconnaissance de ces violences par le gouvernement serait-elle en marche ? Peut-être, mais ces déclarations semblent évidemment trop faibles, beaucoup trop tardives.

Le président de la République et son ministre de l'Intérieur ont très tièdement déploré la mort dun livreur et le croche pied à la jeune femme, mais qu'en est-il des dizaines de blessés qui ont perdu un oeil - alors que les tirs vers la tête sont interdits -, des manifestants pacifiques pris à partie et matraqués, de l'usage à outrance de grenades de désencerclement, des grenades tirés dans des appartements situés dans les étages - une personne âgée en est morte à Marseille - qu'en est-il tout simplement du respect de la démocratie ? ,

Rien n'a été dit à ces sujets par Emmanuel Macron et Christophe Castaner. Ni l'un ni l'autre n'ont utilisé l'expression violences policières. Dommage, car c'est bien de cela qu'il s'agit.

Une minorité qui entache une profession

Interrogés par Imaz Press, les syndicats locaux abondent dans le sens du ministre de l'Intérieur. "Bien évidemment que cette vidéo de croche-pied est inacceptable, et il nous est dû d'avoir un comportement exemplaire" souoigne Gilles Clain, délégué départemental de la SGP Police FO.

L'Unsa, souligne que Christophe Castaner rappelle à l'ordre les forces de police pour la première fois. "Il nous a toujours soutenu, et il est important de rappeler que l'exemplarité et la résilience sont des qualités nécessaires à notre travail" admet Marc Lesage, délégué départemental adjoint de ce syndicat.

Les deux policiers temporisent ensuite le propos. Ils affirment chacun que toute violence illégitime est bel et bien sanctionnée par leur hiérarchie. Ils ajoutent "il faut garder en tête que cela fait plus d'un an que les forces de l'ordre sont mobilisées tous les week-end, que notre métier est dangereux et qu'il existe de réelles violences contre nous".

Ce qui est vrai. Une faible minorité de manifestants descend dans la rue avec pir but unique d'en découdre avec les forces de l'ordre. Mais être "policier et gendarme (...) c’est être respectueux, même face à ceux qui ne le sont pas. C’est garder son sang-froid, même face à la provocation, même face à la haine, même face aux coups" estime maintenant Christophe Castaner.

Il fait référence à cette minorité, faible elle aussi, des membres des forces de l'ordre dont le comportement violent et inadmissible entache toute la profession majoritairement respecteuse des lois et des citoyens.

Actes prémédités

Les trublions en uniformes agissent avec préméditation. Le minsitre l'a remarqué, de fait. Certains des ces individus prennent en effet, soin de ne pas porter leur RIO (référentiel des identités et de l'organisation). Cet absence de numéro d’identification, qui doitt portant obligatoirement et constamment être porter sur les uniformes, rend difficile - voire impossible -, toute identification ultérieure des auteurs des agressions. Et donc la sanction des ces actes de délinquance.

#greve9janvier #GreveGenerale #ViolencesPolicieres #Paris pic.twitter.com/bQh1h8kGLZ

— Laurent Bigot (@laurentbigotfr) January 9, 2020


Ces comportements violents, ces passages à tabac, ces agresssions sont dénoncés depuis des décennies par les habitants des banlieues jugées "difficiles". Sans grande réaction de l'Etat. Les procédures aboutissement rarement. Voilà maintenant que les mêmes plaintes viennent d'autres quartiers que ceux dit "défavorisés".

Cela servira peut-être à enfin agir contre les individus au comportement honteux pour leur uniforme, leur unité et plus largement pour la République

Une première condamnation timide vient d'être faite. C'est dans cette voie que le gouvernement doit continuer à s'engager.

Il en va du respect de l'ordre public. Le même que policiers et gendarmes sont tout censés faire respecter "avec mesure et discernement"

as / mb / www.ipreunion.com / redac@ipreunion.com

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4 Commentaires
Mayaqui, depuis son mobile
Mayaqui, depuis son mobile
4 ans

Je suis de l avis de caillou ;

je pense qu il y a reponse des forces de l ordre , après provocation et lorsqu on leur en donne l'ordre.
Bien sÃ"r, il y a des dérives mais des deux cÃ'tés ...

on constate hélas, qu il n y a plus de respect pour les institutions depuis une vingtaine d années (enseignement, police, hÃ'pital...) et ceci explique cela ; c'est bien triste

KUNTA KINTé
KUNTA KINTé
4 ans

La Police Française , la gendarmerie "Il existe un divorce entre une partie de la France et les forces de l'ordre"

Caillou
Caillou
4 ans

Je pense que celui qui ne fait rien ne se trompera jamais. Je suis dubitatif lorsqu'on écrit " les forces de l'ordre qui agressent sans raison les journalistes et les manifestants. .." en ces termes ne provoque -t-on pas les forces de l'ordre? Le journaliste qui écrit avec fautes d'orthographe des faits erronés commet il une erreur ? Le manifestant qui lance des projectiles et des crachats sur les forces de l'ordre est il dans son droit? Soyons davantage bienveillants.

Mdr
Mdr
4 ans

DSL pour vous ,mais c est trop tard votre image est faite!Ne restez pas seul messieurs dames des forces du désordre ! Mdr la roue tourné !