
"Septembre, c’est demain, c’est très proche" a indiqué Christelle Ratignier-Carbonneil, la directrice adjointe de l’Ansm... Même pas neuf mois. Compte tenu de ce délai très court, l'organisme envisage "plutôt d’avoir recours à des producteurs étrangers" pour fournir le cannabis nécessaire, car la législation française interdit actuellement la culture des plants contenant des taux supérieurs à 0,2 % de THC (tetrahydrocannabinol, l’un des principes actifs de la plante).
Toutefois, la porte n'est pas fermée "si un producteur national est en capacité de répondre aux critères (…) , il pourra être retenu", a précisé Christelle Ratignier-Carbonneil, en ajoutant que des réflexions sont actuellement en cours entre le ministère de la santé et celui de l’agriculture pour permettre une production française. "Notre seul objectif reste la qualité des produits qui doivent être mis à la disposition des patients."
Ces 3000 patients consommeront du cannabis sous forme d'huile ou de fleurs séchées: la voie fumée a été écartée à cause des effets nocifs de la combustion sur la santé. Le cannabis thérapeutique leur sera prescrit "en dernière intention", a rappelé Mme Ratignier-Carbonneil, c'est-à-dire en cas d'échec des autres traitements existants pour les soigner. Et les patients concernés pourront bénéficier du cannabis gratuitement, a-t-elle précisé.
Cette expérimentation doit être menée dans plusieurs centres hospitaliers en France, en particulier dans les centres de référence pour les pathologies concernées: certaines formes d'épilepsies, de douleurs neuropathiques, d'effets secondaires de chimiothérapie, de soins palliatifs ou de scléroses en plaques.
Pourquoi pas à La Réunion ?
L’année dernière, plusieurs réunions entre la Chambre d'Agriculture, l'Association Chanvre Réunion et l'Armeflhor ont eu lieu. L'occasion pour les acteurs de définir ensemble les détails techniques au cas où La Réunion deviendrait terre d'expérimentation. C'est d'ailleurs ce que tous ces acteurs réclament au gouvernement, l'île étant une terre favorable pour y faire pousser du zamal. Olivier Fontaine, secrétaire général de la chambre d’Agriculture est bien décidé à faire de La Réunion un territoire privilégié de la culture du zamal thérapeutique "je profiterai du salon de l'agriculture en février prochain pour interpeller les politiques sur le sujet". Pour l'élu, La Réunion est prête, cela ne fait aucun doute "il y a un réel engouement des agriculteurs pour cultiver le cannabis. Aujourd'hui, ils ont envie de se diversifier et pourquoi pas avec une culture moins traditionnelle."
Mais il faut un cadre, comme expliquer plus haut, la culture des plants contenant des taux supérieurs à 0,2 % de THC est interdite. "Si La Réunion était choisie pour faire partie des départements d'expérimentation, cela donnerait un cadre légal. Évidemment, la chambre d'Agriculture soutiendrait le projet. Et si les tests sont concluants, cela donnerait une valeur ajoutée à notre territoire, La Réunion pourrait alors être une destination privilégiée" avance Olivier Fontaine.
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Mais pour le moment, on n'en est pas encore là... La finalité de cette expérimentation est déjà connue, à l'horizon 2022, si le test a été concluant, après consultation des médecins et étude des dossiers de suivi des patients, il reviendra au gouvernement de décider d'une éventuelle généralisation du cannabis thérapeutique en France.
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