Colère contre le gouvernement

"Zéro PV, zéro interpellation" : les policiers de La Réunion suivent le mouvement

  • Publié le 26 juin 2020 à 10:45
  • Actualisé le 26 juin 2020 à 14:48

A l'appel du syndicat Alliance Police nationale, les policiers se mobilisent en protestation contre les annonces du ministre de l'Intérieur Christophe Castaner. Ce dernier avait déclaré une "tolérance zéro pour chaque soupçon avéré d'actes ou de propos racistes", ainsi que l'interdiction de la méthode d'interpellation avec une clé d'étranglement. En réaction, les policiers ont démarré une opération : ils ne procèderont à aucune interpellation (sauf celles liées à l'urgence) et ne dresseront aucun PV (procès verbal). Ce mouvement suivi à La Réunion, comme sur le territoire national, par tous les syndicats de police, se poursuivra jusqu'à ce qu'ils soient reçus par Emmanuel Macron. (Photo rb/www/ipreunion.com)

En colère après les propos du ministre de l'Intérieur Christophe Castaner, les policiers suivent le mouvement initié par Alliance Police nationale, qui appelle à ne plus faire d’interpellation et à ne plus dresser de PV sauf dans les cas de procédures d'urgence.

Sur Facebook, le syndicat affiche photo de profil représentant une licorne au-dessus d'un arc-en-ciel, avec l'inscription ironique : "Forces de l'ordre, dans un monde magique".

"Le mot d’ordre est national. Forcément, il y a des répercussions au niveau régional", dit Laurent Boyer secrétaire départemental adjoint d'Alliance, confirmant que l'action était également suivie à La Réunion. "Nous réagissons à l'attitude du président de la République qui jusqu’à présent reste sourd à nos appels. Par contre, les missions principales de police, au service de la population continuent."

Lire aussi : A La Réunion les policiers "ne relâcheront pas la pression" sur Christophe Castaner

"C’est un peu la grève du zèle", explique Marc Lesage de l'UNSA Police. "On essaye de trier un peu dans nos intervention pour montrer notre mécontentement. Ce n’est pas la première fois que la police est stigmatisée." Le délégué synidcal évoque un ras-le-bol général, de la multiplication des protestations aux propos de Christophe Castaner. "Quand on parle des policiers avec un tel dégoût, je suis ému et choqué."

En plus d'être reçus et entendus par Emmanuel Macron, les policiers réclament une plus grande reconnaissance. "Nous avons été abandonnés, lâchés par notre ministre de l’Intérieur et le gouvernement. La Police nationale est sans cesse montrée du doigt. On a l'impression que la police est responsable de tous les maux de la sociétés" se plaint le syndicaliste. "La police a une mission républicaine, celle de faire appliquer les lois, on ne peut pas s'en prendre plein la figure dès qu’il se passe quelque chose, alors que nous ne sommes pas forcément fautifs" ajoute Laurent Boyer avant de rappeler "la possibilité pour tous les citoyens de dénoncer les manquements de la police à l'IGPN (inspection générale de la police nationale - ndlr)".

- Tous les syndicats sur la même longueur d'onde -

Ce sentiment de colère et ces revendications sont partagées par toutes les organisations syndicales. "Tout le monde est sur la même position depuis le début", inidique Stéphane Lebreton, secrétaire adjoint de FO Police à La Réunion. "Il y aura zéro PV et des interpellations qu’en cas d’urgence, jusqu’à temps que l'administration prenne en charge les souffrances de nos collègues. Notre profession a le sentiment profond d'avoir été lâchée par notre ministre à la vindicte d’une minorité de personnes", lâche le syndicaliste.

Stéphane Lebreton regrette le parallèle fait entre les affaires George Floyd et Adama Traoré, à l'origine des protestations contre les violences policières. "Les policiers, il y a très peu de temps, étaient les héros de la population à la suite aux attentats. D’un coup, on nous importe une affaire qui n’est pas la nôtre. On nous cloue sur le pilori, au même titre que les policiers américains qui ont participé à cette interpellation scandaleuse, et qui n’a rien avoir avec la manière de travailler des policiers français."

De leur point de vue, la balle est désormais dans le camp du gouvernement et du président de la République, qu'ils demandent à voir. Leur action continuera jusqu'à nouvel ordre.

www.ipreunion.com / redac@ipreunion.com

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2 Commentaires
Mayaqui, depuis son mobile
Mayaqui, depuis son mobile
3 ans

On ne lache pas ses troupes monsieur Castaner , on les soutiens.
Et si brebis galeuse on enlève ...

Avons nous autant d extrémismes dans la police qu'aux USA ? ...... les gens arrêtés sont ils nickels ???? .... que faire en face d une armoire à glace ? Et l orphelinat de la police il est vide ???

Et maintenant si nous avons besoin d être protégés qui va venir nous aider ,,,? Qui va chercher l'enfant qui a disparu ? Qui va venir bloquer le cambrioleur qui court dans le lotissement avec bijoux et ordi ?

Depain974, depuis son mobile
Depain974, depuis son mobile
3 ans

Du coup pour ça change quoi ?